S’il n’y avait pas eu la pandémie en 2020, c’est l’an dernier que nous vous aurions parlé de cette tablette que Lenovo nous avait présenté sous le manteau. Dans un marché dominé par iOS et Android, cette IdeaPad Duet Chromebook (merci les noms à rallonge) propose une troisième voie avec Chrome OS.
Vendue entre 300 et 350 euros avec le clavier livré, elle promet un excellent rapport qualité/prix. Une machine qui cible aussi bien les étudiants en goguette, qui ne veulent pas prendre de risque avec leur ordinateur quotidien, en passant par les parents, qui baroudent avec leurs enfants, jusqu’au couple retraité peu argenté, qui veut partir avec un « vrai » ordinateur pour effectuer ses tâches numériques en vadrouille (emails, réservations de trains, etc.).
8 ans de mises à jour, la force de Chrome OS
Avant de parler de la partie matérielle, arrêtons-nous sur un point fort de cette tablette : la garantie des mises à jour logicielles. Dans le monde des systèmes d’exploitation d’appareils mobiles, iOS est le bon élève avec souvent jusqu’à cinq années de mises à jour logicielles tandis qu’Android est un élève au mieux brouillon, avec des durées aléatoires. Si les terminaux haut de gamme profitent de jusqu’à trois ans de support, l’entrée et le milieu de gamme sont plus aléatoires, avec au mieux deux ans, mais bien souvent une seule année.
Première tablette Chrome OS que nous ayons jamais eue entre les mains, la Lenovo Chromebook Duet explose les limites actuelles : lancée l’an dernier (mais non commercialisée en France), elle offre huit ans de mises à jour garanties ! Une donne affichée noir sur blanc par Google sur son site, ainsi qu’au sein même d’une page informative du système d’exploitation. Si vous achetez cette tablette en ce printemps 2021, vous profiterez de sept années de support (fin de support en juin 2028). Saluons ici le travail de Google qui, par ses conditions d’utilisation assez stricte, établit un heureux précédent dans l’engagement des entreprises de logiciels.
Ecran 16/10e et hardware milieu de gamme
Affichant une définition d’image de 1920 x 1200 points, la dalle de cette tablette/PC offre un grand confort de lecture sans tomber dans le piège de la dalle 4K qui n’aurait pas pu être de bon niveau à ce prix (et qui aurait drainé la batterie).
La Chromebook Duet est propulsée par un MediaTek Helio P60T, un SoC pour smartphones milieu de gamme lancée en 2018. Ni guépard, ni tortue sur le papier, la puce offre, dans la vraie vie des performances honnêtes. On est loin de la fluidité de l’iPad, mais on ne souffre pas non plus de ralentissements. Et l’endurance est au rendez-vous avec 10h50 en usage polyvalent, et 7h37 en streaming vidéo.
Côté mémoire, la tablette, qui est épaulée par 4 Go de RAM, se décline en deux versions pour le stockage : 64 Go et 128 Go. Si les finitions sont bonnes, son poids surprend, équipée de sa coque et de son clavier (livrés) elle pèse un petit kilogramme (920g) . On n’est pas très loin de certains ordinateurs portables 13 pouces !
Dans les mains ou sur la table (pas sur les genoux)
Si le petit format de 10 pouces du clavier n’en fait pas la machine la plus confortable pour écrire vos mémoires, la frappe est objectivement bonne pour de telles dimensions, Lenovo l’a bien soignée.
Avec une luminosité maximale de 355 cd/m² et un taux de contraste de 1000:1, la partition est plutôt bonne côté vidéo également – même si les tablettes plus haut de gamme font mieux. Le son des enceintes est, en revanche, à la peine et il faudra privilégier le Bluetooth, ou le passage par la prise UB-C, pour profiter d’un son de qualité.
Deux usages sont à préconiser : dans les mains (à 450g, ça reste jouable) et sur une table. La position « PC » se base en effet sur un support intégré à la coque arrière magnétique, façon Microsoft Surface. En clair : l’usage sur les genoux est à éviter, car cela n’est ni stable ni confortable.
Côté imagerie, c’est au niveau du budget : ça fait le travail, point final. Le module caméra frontal en 720p fait le job pour les appels vidéo, et le module arrière (1080p) prend des clichés tout juste corrects. Ça fonctionne pour les QR code, les clichés souvenirs, mais ça s’arrête là. Et c’est tout ce qu’on demande pour ce prix.
Ce qui lui manque
Cela fait déjà deux ou trois ans que le niveau de performances suffisantes est atteint en matière de SoC pour voir venir tranquillement plusieurs années de consultation de mails, réseaux sociaux, suite office en ligne. La puce MediaTek de cette tablette ne sera jamais flamboyante, mais, à 300 euros, on ne peut pas espérer mieux (et à vrai dire, c’est même très bien).
Le vrai reproche que nous faisons à Lenovo c’est l’absence de deux équipements : un emplacement pour carte mémoire et une prise jack. Dans notre version 64 Go de test, 18 Go sont déjà occupés par les systèmes d’exploitation (Chrome OS et Android), ce qui ne donne que 40 Go de libre, les 64 Go formatés ne donnant que 58 Go de réellement disponibles. Puisqu’il existe une version 128 Go, nous vous invitons à rallonger de 50 euros votre investissement de départ. Pour une tablette qui peut durer sept ans, il vaut mieux prévoir de la marge, car les jeux Android pèsent de plus en plus lourd. Ce qui n’enlève rien au fait que nous déplorons l’absence d’emplacement Micro SD, M. Lenovo.
Quant à la prise jack, les ingénieurs de Lenovo sont là encore passés à côté d’un équipement primordial. Notamment pour les parents qui peuvent ainsi occuper leur(s) monstre(s) lors des trajets en TGV. Et NON, l’option du dongle USB-C qu’on perd ou qu’on casse est hors de question. Les casques pour enfants pas trop chers à contrôle de puissance sonore sont tous filaires.
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