Leica X Vario : la promesse
Si nombreux sont les photographes à rêver d’un Leica M, ce n’est pas un appareil à la portée de tout le monde. D’une part parce que c’est cher (6000 € boîtier nu), d’autre part parce que c’est un appareil assez technique (pas d’autofocus, visée télémétrique, focales fixes), pas forcément évident à prendre en main. Mais l’appareil continue de faire rêver et le X Vario est né de ce constat : offrir un appareil au look du Leica M mais profitant de raffinements technologiques – zoom, autofocus, mode vidéo – nécessaires pour toucher un public plus large.
Leica X Vario : la réalité
Le X Vario est le troisième rejeton de la lignée X après le X1 et le X2, deux compacts à grand capteur (APS-C) et à focale fixe. En s’appuyant sur le savoir-faire acquis en développant ces deux compacts, Leica passe à la vitesse supérieure avec le X Vario puisque si le capteur reste similaire (un APS-C de 16 Mpix) l’optique est désormais un zoom. Première bonne surprise : la marque allemande a progressé côté autofocus. Très lent sur le X1 et plutôt mou sur le X2, le X Vario offre une mise au point bien plus rapide que celle de ces deux prédécesseurs. Sans être un rapide de la gâchette, il est enfin pleinement utilisable.
L’ADN du Leica M
En main le X Vario fait nécessairement penser à un M, que ce soit par la forme de l’appareil ou le placement des commandes. Il est tellement proche du « feeling » M qu’on se surprend souvent à placer l’appareil sur l’œil alors qu’il est dépourvu de viseur ! Si vous souhaitez acquérir un viseur digne de ce nom, il faudra opter pour le viseur électronique puisque c’est le seul à même de suivre la variation de focale. Un accessoire très onéreux puisqu’il coûte 400 euros. Comme pour les X1 et X2, Leica s’est tourné vers Olympus pour son viseur et le nouveau modèle est une version re-brandée du VF4, le top du top du moment.
Finitions luxueuses
Leica ne pouvait pas trébucher sur la qualité de fabrication ! Le X Vario est un modèle de construction et les finitions sont impeccables. Comme à l’accoutumée chez le constructeur allemand il y a fort à parier que des versions limitées verront le jour dans les mois ou les années qui viennent, mais pour l’heure le modèle noir s’affiche déjà comme un bel appareil luxueux.
Bon capteur, belles couleurs
Le X Vario reprend le capteur 16 Mpix de ses prédécesseurs mais intègre un processeur plus performant pour gérer l’autofocus. La qualité des images est vraiment bonne avec, notamment, une très bonne balance des blancs et de très belle couleurs. La montée en ISO est impeccable jusqu’à 1600 ISO et le mode 3200 ISO reste exploitable même avec le bruit numérique généré. Au-delà, le rendu est trop granuleux pour un usage autre qu’occasionnel.
Dans l’ensemble le X Vario produit de belles images et son optique fait du bon boulot en plein jour. Pourquoi en plein jour ? Tout simplement parce que dans les conditions difficiles, c’est une autre paire de manches…
Optique peu lumineuse et non stabilisée
L’optique est LA déception de cet appareil. Si sa qualité d’image est bonne en plein jour, on se surprend à rater un grand nombre de photos dans la pénombre si on ne pousse pas les ISO dans leur retranchement. Des photos qu’on aurait sans peine réussi avec un NEX ou un Fuji X. L’explication de cette faiblesse ? Une optique tout à la fois peu lumineuse et non stabilisée. Ouvrant à f/3.5-6.4, cette optique se révèle moins lumineuse que les optiques kits des reflex/hybrides d’entrée de gamme ! Certes le rendu des couleurs et des détails est meilleur chez Leica, mais c’est d’autant plus dur à accepter que la concurrence fait bien mieux…
Un concurrent de poids
Le X Vario est le seul compact à capteur APS-C doté d’un zoom. Cela en fait-il un appareil unique ? La réponse est non. Car s’il est plus compact qu’un reflex (à taille de capteur égale), les hybrides offrent le même encombrement. Et notamment les modèles de Fujifilm, comme le X-E1. Equipé d’un viseur électronique, le X-E1 est aussi encombrant et aussi lourd que le X Vario, tout en apportant des équipements supplémentaires – viseur électronique, optique interchangeable. Mais c’est du côté de l’optique que l’Allemand prend la fessée : le 18-55 mm f/2.8-4 de Fujifilm se paye le luxe d’être tout aussi bonne (voire meilleure) optiquement, mais elle aussi plus lumineuse et stabilisée ! Du coup, si l’on compare le X-Vario et le X-E1 avec son optique, on obtient deux appareils aux résultats assez proches (sauf en basses lumières où le X-E1 domine largement), au design pas si éloigné (Fuji se la joue Leica), mais avec un équipement bien meilleur chez Fuji. Et un tarif deux fois inférieur. Si la qualité de fabrication joue nécessairement, elle n’excuse pas tout.
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