Leica T (Typ 701) : la promesse
À la fois objet de mode et de design, le Leica T est le premier hybride “grand public” de Leica. Et surtout son premier appareil 100% XXIe siècle : conjugant autofocus, écran tactile et Wi-Fi, le T – appelé aussi “Typ 701” – n’est pas une appareil vieille école comme le M240. Et cherche donc à séduire une clientèle plus jeune et plus branchée que le vénérable M.
Leica T (Typ 701) : la réalité
Dans le domaine de la conception, le Leica T est un appareil sans égal : entre les plastiques et les alliages de magnésium de la concurrence, il est le seul à être intégralement conçu en aluminium. Un aluminium usiné dans la masse et poncé à la main. Le résultat ? Le seul appareil photo qui ne dépareille pas à côté d’un MacBook Pro. Côté statutaire, l’appareil en impose pour un hybride et se positionne comme un accessoire de mode.
Des menus vraiment différents
Le Leica T bénéficie d’un large écran tactile de 13 cm de diagonale – le plus grand de sa catégorie. Dommage qu’il ne soit pas orientable mais Leica privilégiant la solidité, le choix de l’écran fixe est cohérent. Marque pourtant très conservatrice d’habitude, l’entreprise allemande nous a surpris par son audace dans la conception de l’interface logicielle de l’appareil, réellement différente et pensée pour un usage tactile uniquement. Les puristes – qui ne sont pas la cible – ne manqueront pas de crier au scandale, mais dans l’ensemble Leica a fait du bon travail dans ce domaine : on change rapidement les fonctionnalités, on ajoute/retire à loisir les différents éléments sur le menu d’accueil, etc. Déroutant pour un pro, le tactile est plutôt facile pour un débutant avec ce côté « je clique sur de grosses icônes » hérité du smartphone. La réactivité de l’écran n’est pas au niveau des meilleurs smartphones actuels, mais la copie est satisfaisante.
Montée en ISO convenable
Fabriqué par Sony, le capteur APS-C n’est pas de dernière génération : ici pas de mise au point hybride par exemple (détection de phase + détection de contraste) mais un simple capteur à détection de contraste. La montée en ISO est convenable, d’autant que Leica a toujours travaillé son bruit numérique pour en faire une sorte de gain argentique. Le résultat est plutôt plaisant et le Leica T ne présente aucun artefact coloré violet. Mais en termes de pures performances techniques, il a deux générations de retard : propre à 800-1600 ISO, il ne peut bousculer Sony ou Fuji qui mènent tranquillement leur barque à 6400 ISO.
Vario-Elmar T 18-56 mm 1/2 : un bokeh magnifique
La stabilisation optique est une arme à double tranchant : elle offre des clichés plus nets en basses vitesses, mais elle impacte les performances optiques. C’est une des raisons pour laquelle elle peut être désactivée sur les objectifs modernes. Réputé dans le domaine de l’optique de précision, Leica a préféré ne pas inclure du tout de système de stabilisation. Le bon côté de la chose est que les images sont très piquées, très détaillées, et le rendu des couleurs vraiment bon. Mais le plus impressionnant c’est le bokeh, c’est à dire la qualité des flous d’arrière-plan tout bonnement impressionnants de douceur ! Rarement abordé dans les tests et impossible à comparer de manière objective puisqu’il s’agit de ressenti, le bokeh est un peu le raffinement des gastronomes, ce petit « plus » difficile à définir qui rend les images si spéciales. Et à ce jeu, Leica est tout simplement intouchable !
Vario-Elmar T 18-56 mm 2/2 : peu lumineux et non stabilisé
Très piqué et offrant des flous veloutés, le 18-56 mm n’est pourtant pas un zoom parfait, surtout pour un public amateur. Primo parce qu’il est peu lumineux (f/3.5-5.6) et force rapidement l’appareil à monter dans les hautes sensibilités, ce qui n’est pas son point fort. Secundo, Leica n’a pas voulu faire de compromis sur la qualité d’image et a donc fait l’impasse sur la stabilisation optique. Ce choix entraîne un certain nombre de clichés flous quand la vitesse est trop lente – ou alors un peu trop bruités si les ISO sont trop hauts. A 1800 € l’optique, on en attendait un peu plus.
Summicron-T 23mm f/2 Lens : rapide et piqué, mais pas parfait
Bien plus lumineux que le zoom, le 23 mm équivalent à un 35 mm est l’optique idéale de portage et sied à ravir au Leica T : non seulement elle est plus lumineuse, mais aussi moins encombrante et plus rapide à faire le point. Le piqué correct à f/2 (mais le vignettage important) atteint son pinacle à f/4. Bizarrement, l’optique est un peu moins bonne à f/8, la faute à un peu trop de diffraction – qui n’apparait généralement que vers f/11.
Pas véloce…
Entre les 4 à 5 secondes de démarrage, la demi-seconde de mise au point et la seconde pleine entre chaque image, on ne peut pas dire que le Leica T soit un excité, loin, très loin d’un Olympus OM-D E-M1. Les performances dans ce domaine sont largement tributaires d’améliorations logicielles, il est donc possible que Leica améliore les performances du T d’ici quelques semaines/mois. Mais en l’état, le Leica T est un peu mou du genou.
Des accessoires design, mais peu ergonomiques
Avec sa coque de protection colorée, son système d’attache unique et la protection de l’écran intégrée, le Leica T a fait fort dans le design. Tous ces accessoires (optionnels) sont uniques dans leur forme et leurs couleurs, ce qui peut faire du T un véritable accessoire de mode.
Le revers de la médaille est l’ergonomie. Une fois le Leica T habillé (coque + protège écran + courroie de transport) il faut le déshabiller entièrement (optique comprise !) pour charger la batterie. Un non-sens ergonomique.
Du Wi-Fi mais viseur optionnel
Pilotable via un smartphone, le Leica T est dans la mouvance actuelle des appareils modernes. À un détail près : l’absence de viseur électronique intégré. Nombre d’hybrides récents, même milieu de gamme (OM-D E-M10, etc.) intègrent pourtant un viseur. Ce choix de recourir à un viseur externe optionnel surprend quand on sait que la visée – télémétrique surtout – était l’une des marques de fabrique de Leica.
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