Leica M (Typ 240) : la promesse
Loué pour ses optiques et pour la qualité de fabrication de ses boîtiers, Leica avait corrigé nombre de défauts du Leica M8 – le premier boîtier télémétrique numérique – avec le M9. Ce dernier offrait en effet pour la première fois un capteur plein format aux possesseurs d’optiques Leica. Mais si la qualité d’image du M9 était très bonne, l’appareil souffrait cependant de défauts un brin agaçant à l’ère numérique. Ce nouveau boîtier sobrement baptisé “M” (modèle M240, nom de code M10) prend donc la relève et tente de faire rentrer de plain-pied le monde télémétrique dans l’ère numérique.
Leica M (Typ 240) : la réalité
Le M9 est bien sûr un appareil ancien (5 ans, ce qui fait beaucoup à l’ère numérique), mais outre les limitations de l’époque, il avait quelques défauts : une définition d’écran ridicule de 230.000 points, quand le moindre compact haut de gamme de l’époque en avait le double, une batterie faiblarde, une mémoire tampon tout aussi chiche et des problèmes de compatibilités avec les cartes SD suffisamment graves pour que Leica se fende de mise à jour régulières.
Le M240 corrige absolument tous ces défauts : la batterie tient désormais la journée; nous n’avons eu aucun problème de carte mémoire (testé avec notre carte de référence Lexar SDHC Professional x400); l’écran de 920.000 points est clair et lisible en plein jour; et la mémoire tampon encaisse sans problème 7 images d’affilée en 2s avant de ralentir à une image par seconde. Si cette rafale est loin des standards des reflex, il s’agit d’une vraie révolution pour le monde de la photo télémétrique, moins accros aux rafales mais plus soucieux des cadrages – le M9 pédalait dans la semoule juste après la 3e image…
Hergestellt in Deutschland
Si nous n’entendons pas grand-chose des blagues de nos cousins germaniques, on ne peut que reconnaître leur savoir-faire en matière de qualité de fabrication. Ce Leica M240 est vrai objet de luxe assemblé à la main : la qualité des matériaux, la précision de l’agencement des pièces et le degré de finition font plaisir à voir – et à toucher. L’appareil est un peu lourd au regard de ce qui se fait en matière d’hybrides (680 g sans la batterie ni l’optique), mais cela reste dans les clous de la monture M. Son viseur télémétrique est de très bonne facture, même s’il ne se hisse toujours pas au rang des Zeiss Ikon.
Plus de mégapixels et moins de bruit
Limité à 2500 ISO, le Leica M9 ne brillait pas dans les basses lumières, même si l’absence de filtre passe-bas (anti-aliasing filter) donnait un petit cachet au bruit numérique. Le M240 est bien plus à l’aise quand la lumière se fait rare puisqu’il peut monter jusqu’à 6400 ISO et reste très performant jusqu’à 3200 ISO. Compte tenu de la typologie non seulement des utilisateurs de Leica mais aussi des optiques, souvent très lumineuses, cette gamme est largement suffisante. Et, une fois encore, le bruit numérique est plutôt bien géré par le processeur (Maestro, le même que le Leica S2) et simule assez correctement un rendu argentique.
Des couleurs justes
A l’instar de Fujifilm et Olympus, Leica est une des rares marques dont les appareils arrivent à sortir des Jpeg sortis de boîtier dont les tonalités soient à la fois justes et dotés d’un cachet, d’une patte. Si le Leica M240 a une petite tendance à la sous-exposition, ses couleurs sont en revanche très bonnes, avec juste ce qu’il faut de chaleur, notamment dans les tons chairs, souvent traités de manière froide par Sony notamment. Pour les puristes, sachez que nous avons testé le Leica M240 avec le Summilux 35 mm f/1.4 asphérique et le Voigtländer Nokton 40 mm f/1.4.
Les Jpeg noir & blanc sont eux-aussi bons, avec une large gamme de gris. Le grain n’est pas aussi recherché que ce que nous avons pu voir du Leica Monochrom (nous ne l’avons pas testé, mais de nombreux fichiers de tests sont disponibles sur le net), mais c’est d’un très bon acabit.
Vidéo : qualités et défauts
La qualité des fichiers vidéo est plutôt bonne : la plage dynamique n’est pas au niveau d’un 5D Mark III avec firmware Magic Lantern mais cela reste très correct. La qualité des optiques Leica permet, dans les grandes ouvertures, d’isoler les sujets et d’obtenir un rendu très cinéma, très doux. On peut tout à fait filmer un clip en plans statiques dès lors que l’on capte le son avec autre chose que le micro intégré. Contrairement à ce que l’on peut lire çà et là sur le net, l’effet de rolling-shutter (la déformation des verticales sur les objets en mouvement dû au balayage du capteur) est très important ! Outre l’absence d’autofocus sur le système M, cet artéfact visuel limite grandement les vidéos d’action et de sujets rapides.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.