OCZ Technology RevoDrive : la promesse
Le RevoDrive d’OCZ est un SSD (Solid State Drive), ou plutôt un SSS (Solid State Storage). Cela signifie que ce disque à mémoire flash ne se branche pas sur une interface SATA et n’est pas au format 2,5 pouces. Il s’agit en effet d’une carte d’extension, à brancher sur le port PCI-Express 4x d’une carte mère. Avantage : cette interface offre une bande passante de 2 Go/s, alors que les interfaces SATA-2 et SATA-3 se limitent respectivement à 300 et 600 Mo/s. De quoi laisser un maximum de marge pour que le disque dur exprime toutes ses performances. Et pour cause, OCZ promet ici des débits allant jusqu’à 540 Mo/s en lecture et 480 Mo/s en écriture. Nous avons donc testé la bête pour savoir si elle est aussi féroce que prévu !
OCZ Technology RevoDrive : la réalité
Le RevoDrive se présente dans une boîte relativement imposante pour une carte qui ne fait finalement que 16,8 cm de long et quelques millimètres d’épaisseur. Le SSS est livré avec un minuscule manuel, insuffisant selon nous, et surtout, sans aucun pilote. Il faut impérativement télécharger les pilotes en question sur le site officiel d’OCZ. Chose surprenante, sachant que la carte n’est pas directement reconnue sous Windows 7. Rappelons que ce SSS couple deux contrôleurs SandForce-1200 en RAID 0 pour additionner leurs performances respectives. Chaque contrôleur gère la moitié de la mémoire flash installée sur la carte, et l’ensemble est couplé par un contrôleur RAID Silicon Image.
Des débits record dans presque tous les domaines
Aucun doute, le RevoDrive est particulièrement performant. Globalement, il est nettement plus rapide que tous les SSD que nous avons pu tester jusqu’ici. Le test ATTO montre des débits maximum de 537 Mo/s en lecture et 479 Mo/s en écriture. Un score impressionnant, sachant que notre ancien recordman du secteur, le Real SSD C300 de Crucial sur interface SATA-3, est bien loin derrière avec des scores maximum de 357 Mo/s en lecture et 183 Mo/s en écriture.
En revanche, dans le traitement de petits fichiers en accès aléatoire, l’écart diminue significativement. Exceptionnellement, le C300 de Crucial s’offre même le luxe de dépasser le RevoDrive avec de minuscules fichiers de 512 octets sous ATTO (18 Mo/s contre 16 Mo/s). Dans le test CrystalDiskMark, le RevoDrive surpasse moins nettement le C300. Il reste toutefois bien supérieur dans le traitement de fichiers de 4 Ko soutenu par la technologie NCQ (le RevoDrive atteint 233 Mo/s en lecture et 193 Mo/s en écriture, contre respectivement 187 et 122 Mo/s pour le C300).
En termes d’IOPS (nombres d’opérations par seconde) dans le test AS SSD Benchmark, le RevoDrive est clairement supérieur au C300 de Crucial. Il monte à plus de 55 400 IOPS en lecture et 45 000 IOPS en écriture (fichiers de 4 Ko avec technologie NCQ). Dans la même situation, le C300 atteint les 44 800 et 28 200 IOPS, mais confirme être un zeste plus rapide que le Revodrive dans l’accès aléatoire de fichiers de 4 Ko sans l’aide de la technologie NCQ (Native Command Queuing, qui permet d’optimiser l’accès aléatoire à une suite de petits fichiers).
Une facture pas aussi intéressante que prévu
En pratique, on constate bien que le RevoDrive est particulièrement véloce. Notre test de duplication d’un très grand nombre de fichiers s’est effectué avec un débit de 165 Mo/s, alors que le C300 plafonnait à 125 Mo/s. L’installation d’une très grosse application stockée sur un RAMDisk (un disque virtuel en mémoire vive, pour éliminer tout goulot d’étranglement) s’est terminée en 36 secondes seulement, contre 43 secondes sur le C300. Mais le RevoDrive, qui ne devait pas être plus cher qu’un SSD haut de gamme, se retrouve finalement vendu à un tarif bien plus élevé. Parlons de son concurrent le plus direct actuellement, le C300 de Crucial, qui est vendu en moyenne 260 euros pour 128 Go de capacité, alors que le RevoDrive se trouve à 435 euros au meilleur prix pour la même capacité.
A ce prix, autant placer deux Crucial C300 de 64 Go en Raid 0, pour un prix de 250 euros environ, une solution très performante, et pas plus chère. Ce choix est aussi opportun par rapport à la gestion de la fonction Trim, qui permet de maintenir les performances des SSD au cours du temps. Avec un chipset Intel moderne, il est possible de gérer le Trim sur deux SSD en Raid 0, alors que le contrôleur Silicon Image du RevoDrive ne gère pas du tout le Trim en Raid. Un défaut à nuancer, car nous n’avons pas vraiment constaté de perte de performances sur le SSS d’OCZ, les deux contrôleurs SandForce restant efficaces face au Trim.
Attention au boot
Un RAID 0 de SSD classique serait de plus facilement « bootable », alors que le RevoDrive pose problème sur de nombreuses cartes mères. Annoncé bootable, il se révèle que certains Bios de cartes mères sont incapables de détecter le SSS en tant que groupe de deux disques durs en Raid 0. Et avec une mise à jour du Bios censée arranger le problème (ce qui n’est pas le cas sur toutes les cartes mères) ce n’est pas gagné : la carte Intel DX58SO de notre machine de test s’est révélée incapable de « booter » sur le RevoDrive, même après l’essai de trois Bios différents annoncés compatibles…
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