Canon EOS 7D : la promesse
Dans le bas de la gamme, les 1000D/500D marchent du tonnerre. En haut de la gamme, un 5D Mark II incroyable et des 1D Mark III et 1Ds qui fleurissent autour des stades de sport ou dans les studios. Mais au milieu, dans le segment des reflex experts à haute performance, il faut bien l’avouer, Canon faisait bien pâle figure avec un 50D certes bon, mais à des kilomètres d’un D300/D300s. Une domination qui ne date pas d’hier puisque déjà, le D200 asseyait Nikon dans ce segment. Canon rompt ce déni de niche avec un 7D dont nous allons voir qu’il est tout, sauf manchot.
Canon EOS 7D : la réalité
« Un D300s chez Canon »
On pourrait presque s’arrêter là, en faire notre conclusion. Canon semble avoir récupéré une fiche technique de chez son concurrent de toujours et dit à ses ingénieurs « on va faire tout pareil, voire un peu mieux ». Gabarit proche, mode rafale similaire, positionnement tarifaire identique, tout est là pour appuyer ce constat. Tant est si bien que toute cette prise en main tourne autour de la comparaison des deux modèles.
Supérieur en définition, inférieur en sensibilité : qualité d’image égale
Dix-huit mégapixels dans la balance : le capteur APS-C de ce 7D est un monstre avec pas moins de 50 % de photosites de plus que son concurrent. Ce qui lui confère une plus grande marge de manœuvre pour les recadrages. La qualité d’image est tout bonnement excellente, comparable au 300Ds, quelques détails en plus (forcément, avec plus de pixels). L’avantage est donc à Canon dans ce domaine, mais Nikon gare la maîtrise de la montée en ISO. Equivalents à 1 600 Iso, le D300s domine dans les sensibilités supérieures. Le 7D planche à 6 400 ISO, seuil au-delà duquel les images sont visiblement bruitées. A réserver à du reportage.
Au poil pour les photos de sport
L’autofocus, autre point fort de Nikon, est un des champs dans lequel Canon vient de faire un bond quantique. A moins d’être un pro, difficile de départager les deux appareils dans ce rayon-là. Il faut en venir aux photos de sport, particulièrement les « sports co » sur terrain pour se rendre compte que la zone couverte est un peu supérieure chez Nikon. Mais le 7D accroche son concurrent : testé lors de l’Open de tennis de Paris-Bercy avec un 70-200 mm F4, l’appareil a délivré d’excellentes images d’action, toujours capables d’accrocher les joueurs. Sa cadence infernale de 8 images par seconde en JPEG aide énormément à récupérer le bon mouvement, la bonne action et donc la bonne photo.
Robuste mais sage
Les ingénieurs japonais de Canon ont effectué un excellent travail sur le boîtier qui se révèle, en main, proche d’un 5D Mark II. Une fois encore, Nikon est devant en ce qui concerne la qualité de fabrication, toujours impeccable chez la marque jaune. Mais Canon n’a pas à rougir et propose un boîtier résistant quoi qu’un peu trop sage et des menus un peu plus clairs. Le confort de manipulation est impeccable et le viseur, certes plus petit qu’un 5D Mark II est pourtant ultraconfortable et très lumineux.
Vidéo Full HD : Canon gagne par K.O. technique
L’argument choc de Canon est qu’il est aussi un cador de la vidéo. Il suffit de regarder les modes vidéo disponibles chez le concurrent pour s’en rendre compte : du D5000, au D90, en passant par le D300s et en finissant par le D3s, Nikon bloque à du 720p. Canon propose, lui, du Full HD avec des modes avancés sur le 5D Mark II tels que les modes 24p, 25p et 30p. « Mais est-ce bien sérieux la vidéo sur un reflex ? Et quid de la qualité ? ». Les réponses sont « oui » et « du tonnerre ». Pour vous en convaincre, sachez que des sites Internet sont dédiés à la vidéo sur reflex et que certains documentaires ont déjà été tournés avec des 5D Mark II et diffusés à la télévision (aux USA), comme Battle for hearts and minds du photo(video)reporter Danfung Dennis.
Dans ce domaine Canon marque une claire différence avec ce 7D capable de shooter du Full HD 24p parfaitement adapté à la télévision et au cinéma.
Attention aux optiques
Le 7D est disponible nu ou avec un tout nouveau AF-S 15-85 mm F3,5-5,6. Lequel offre d’excellentes performances. De même que les trois autres optiques avec lesquelles nous avons testé ce 7D, l’EF-S 17-55 mm F2.8 IS USM, l’EF-S 10-22 mm IS USM et l’EF 200 mm L F4 IS USM. Des optiques dont les prix tournent tous autour de 1 000 euros, voire plus. Car attention aux optiques bas de gamme : le capteur APS-C de 18 Mpix ne tolèrera pas la médiocrité des optiques grand public de base. Il vaudra mieux se tourner vers les optiques experts AF-S voire les optiques en plein format de la gamme L. Là aussi, attention aux modèles, puisqu’il semblerait que certaines d’entre elles se prêtent mal à un tel capteur.
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