Asus PQ321QE : la promesse
Asus fait sensation avec son nouvel écran 4K – ou plutôt « Ultra-HD » (3840 x 2160 pixels) – l’un des premiers moniteurs du genre disponibles sur le marché, disponible début septembre à 3499 euros. Equipé d’une dalle Sharp à technologie IGZO, il affiche une résolution très élevée, mais le reste de sa fiche technique est un peu… vide ! Notre verdict.
Asus PQ321QE : la réalité
Le moniteur PQ321QE d’Asus affiche une grande diagonale de 31,5 pouces dans un boîtier (en plastique) bien assemblé et aux finitions très correctes. Notez que le revêtement de la dalle LCD est mat, il n’est donc pas sujet aux reflets.
Ergonomie et équipement insuffisants
Difficile de croire que ce moniteur à 3000 euros offre une ergonomie si désastreuse, que même les plus passionnés auront du mal à tolérer. En effet, si le cadre du PQ321QE peut se régler en hauteur, il est impossible de le basculer en mode portrait. D’autre part, le menu des réglages de l’écran semble ne pas avoir été terminé tellement son esthétique est basique. Il est, en prime, très peu pratique à utiliser à cause de boutons de commandes aussi difficiles à reconnaître qu’à manier.
La version européenne de l’écran ne dispose que d’une seule entrée DisplayPort, alors que la version américaine offre deux ports HDMI en plus. Il est donc impossible d’y afficher plusieurs sources en même temps, en mode « picture in picture », ce qui est pourtant l’un des principaux intérêts d’une résolution si élevée sur une diagonale si grande. Voilà pourquoi, selon nous, ce moniteur s’apparente surtout à un prototype de laboratoire, difficile à vendre en tant que tel.
A la fois trop en avance… et pas assez
Et ce n’est pas tout. En effet, ce moniteur souffre d’une limitation technique qui l’oblige à faire du « bricolage » pour afficher une définition Ultra-HD en respectant le taux de rafraichissement standard d’un ordinateur (60 Hz). Si l’interface DisplayPort peut transporter un signal numérique de cette ampleur (3840 x 2160 pixels rafraichis 60 fois par seconde), le contrôleur interne de l’écran, chargé de recevoir les images et de gérer leur affichage sur la dalle LCD, en est incapable. Du coup, ce contrôleur doit simuler la présence de deux écrans sur la même dalle, contraignant Windows à faire de même. Cette astuce reste assez indolore pour un utilisateur expérimenté, mais le grand public risque de ne plus rien y comprendre.
Les contrôleurs capables de gérer vraiment de l’Ultra-HD à 60 Hz n’arriveront sur le marché qu’à la mi-2014. D’ici là, il est donc difficile de conseiller l’achat d’un écran 4K pour PC.
Une belle image…
Le PQ321QE reste, malgré tout, une belle démonstration de la qualité d’affichage que l’on peut attendre de nos futurs moniteurs de bureau. Nos sondes optiques ont mesuré une fidélité des couleurs perfectible (DeltaE de 4,1 par défaut et 2,8 en mode sRGB) et un gamut pas si étendu que prévu (91 % sRGB, 70 % Adobe RGB). En revanche, la qualité des nuances de gris est quasi-parfaite sans aucun réglage, et pile à 6500°K. Les angles de visions de la dalle IGZO sont largement supérieurs à ceux d’une dalle TN classique, mais restent légèrement inférieurs à ceux d’une dalle IPS, selon nos mesures. Idem pour le taux de contraste de l’écran, qui ne dépasse pas les 814:1 (luminosité maximale de 369 cd/m²).
Autre gros problème, le rétroéclairage de l’écran, même réglé au maximum, n’est pas constant. Il oscille (clignotement très rapide en mode PWM) et pourrait donc provoquer un effet de scintillement qui gènera les personnes très sensibles. Un écran haut de gamme ne souffre généralement pas de ce mode de rétroéclairage de faible qualité. L’appareil consomme 73 W en fonctionnement, et 0,2 W une fois éteint. Mais sa consommation en veille est beaucoup trop élevée (5,2 W).
… Difficile à exploiter aujourd’hui
Quant à la résolution très élevée de l’écran, elle est impressionnante, mais très difficile à exploiter. Il faudra plusieurs cartes graphiques très puissantes pour y afficher des jeux vidéo en définition native (le downscaling en Full HD est toutefois de bonne qualité). Les vidéos 4K se font encore rares, et même les logiciels sont encore peu adaptés : les écritures sous Windows sont trop petites. Il faudra que les éditeurs permettent d’agrandir la définition d’affichage de leurs logiciels pour les rendre plus confortables à lire.
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