Sony NEX 3 : la promesse
Sony, père de l’appareil photo numérique – ah, les Mavica – a attendu patiemment avant de se lancer dans le monde des compacts à optiques interchangeables. Jusqu’ici un peu assoupi, le géant nippon s’était réveillé, l’an dernier, en chamboulant le monde des compacts avec l’Exmor R, un capteur qui a fait le succès du WX1 et du HX5V.
Côté reflex, si la marque propose de bons appareils, elle est loin d’avoir le leadership en matière de fonctionnalités. Avec sa gamme NEX (Voir notre vidéo), Sony a limé ses dents et part avec un objectif simple : être le n° 1 à la fin de l’année. Rien que ça ! Des ambitions à sa mesure ?
Sony NEX 3 : la réalité
Une fois le NEX3 en main il faut se rendre à l’évidence : il y a prouesse technologique. « Compact à optiques interchangeables », Sony a bien compris le sens du mot « compact ». Le modèle NEX3 que nous testons est très fin, le NEX5 l’est encore plus. Le géant nippon se paie même le luxe d’y intégrer un écran orientable ! La finition est excellente et, si les trolls se plaindront de la petitesse de l’appareil, les mains normales (et les épaules) l’apprécieront.
Ergonomie de compact
Attention, photographes experts et pros, le NEX3 est un appareil très grand public ! Point de molette, ni de roulette de sélection, ni de boutons à foison : l’approche NEX est basée sur la simplicité et la compacité.
Plus franc et direct dans son approche que Samsung (avec son NX10), Sony assume pleinement le côté grand public et ne s’embarrasse pas du patrimoine ergonomique du reflex. Cinq boutons, une roue, un déclencheur et c’est tout.
L’appareil étant voué à être utilisé en mode automatique dans 95 % des cas, cela n’est nullement une gêne, il faut juste le savoir. Que les aficionados se rassurent, les menus P,A, S et M sont disponibles dans un menu : on peut donc tout paramétrer à la main, mais ce n’est pas la vocation première du NEX3.
Des repères à prendre
Facile à prendre en main pour faire des photos à tout-va sans se poser de questions, le NEX3 perturbe un peu de premier abord quant à ses menus. Il faut en effet passer par des menus pour aller chercher le mode panorama et les différents réglages de qualité d’image – RAW, ISO, noir et blanc, etc. Il suffit de lire les informations à l’écran, mais rompre avec des années de culture photographique impose des changements perturbant, au début.
Ecran beau et pratique
Diaboliques les ingénieurs de Sony : non seulement l’appareil est fin mais en plus son écran s’oriente de haut en bas (vers le bas pour les prise de vue niveau ventre, vers le haut pour les concerts, par exemple). Et quel écran ! Sa définition est excellente, comme sa luminosité, son contraste et ses angles de vision. Difficile de le prendre en défaut !
La puissance d’un reflex dans un boîtier mini
Petit par la taille, le NEX est scandaleusement performant. Prenez le mode rafale : là où Panasonic, Olympus et Samsung plafonnent à 2-3 images par seconde, le NEX3 surfe tranquillement à 6-7 i/s.
Quand le capteur micro 4/3 des Panasonic et des Olympus trébuchent au-delà de 800 ISO (Samsung ne faisant pas mieux avec son capteur APS-C), le capteur de reflex (APS-C) du NEX est propre jusqu’à 3 200 ISO (et pousse à 12 800).
D’où lui vient ce talent ?
Du monde des reflex : un coup d’œil à la nouvelle série des Alpha A450 et A550, on retrouve les mêmes caractéristiques techniques. Sony a donc utilisé la machine à rétrécir et réussit à pulvériser la concurrence en ce qui concerne les performances. Et ajoute, par rapport aux reflex, un mode vidéo. Une vidéo limitée à 720p sur ce NX3 (1080i sur le NX5) mais d’excellente facture : la stabilisation est franchement bonne, de même que le niveau de détail et les couleurs.
ISO de haut vol, déclencheur bruyant
Propre à 1 600 ISO, bon à 3 200 acceptable à 6 400 ISO, il n’y a qu’à 12 800 que le NEX3 trouve sa limite. En matière de bruit numérique, il est clairement au-dessus (et de loin) de ce que peut proposer la concurrence, il se place même parmi les meilleurs reflex du moment.
Gérant bien évidemment le mode RAW il permet de travailler sans flash dans des conditions lumineuses difficiles. Pour les reporters discrets et les agents secrets, il est cependant handicapé par le bruit franc et très métallique de son déclencheur. On apprécierait un mode silencieux, notamment pour les spectacles.
Griffe flash peu pratique
Tout comme les Pen E-P1 et Pen E-P2, le NEX dispose d’un flash externe – sauf que Sony a la bonne idée de le livrer de base quand Olympus le fait cher payer. De petite dimension, ce flash s’oublie ou se pose, mais on ne passe pas son temps à le démonter. Et pour cause, son système de fixation (une vis placée sous le dispositif) n’est pas franchement ergonomique et s’avère fastidieux à monter !
Mode panorama par balayage, la 3D pour le futur
Le monde des compacts dispose, depuis l’avènement du WX1, d’un mode panoramique très simple. On balaie l’image d’un simple mouvement de poignet, et l’appareil la reconstitue automatiquement. La triche est que le mode utilisé est le mode vidéo et que l’image ne fait que 1 080 points de hauteur (pour environ 5 000 de large).
Sony fait ici encore plus fort en intégrant cette fonction dans cet appareil à gros capteur (14,3 Mpix au format de reflex). Les photos sont du coup énormes (23 Mpix !) et très détaillées. A réserver aux paysages sans trop d’éléments en mouvement.
Il faut aussi noter que ce mode de prise de vue sera agrémenté d’un mode panorama 3D dans les prochaines semaines, avec une simple mise à jour. Des fichiers 3D que l’on pourra regarder sur sa PS3 et sur une TV compatible, dès le mois de juillet, ou sur son PC au moyen des lunettes 3D d’un écran compatible avec la 3D et d’une carte 3D Nvidia.
Le rayon des défauts
Un déclencheur un peu bruyant, un flash pas forcément bien conçu (mais pas vraiment nécessaire non plus), un bouton de menu qui tombe parfois un peu sous le pouce gauche, un appareil un brin déséquilibré tant il est petit… les défauts du NEX3 sont de l’ordre du détail ou de la perception personnelle.
Techniquement, l’appareil est réellement impressionnant et ne soufre pas de défauts. C’est fou à dire mais c’est le cas. Sony a même le bon goût de laisser le choix entre les cartes Memory Stick ou les bonnes vieilles cartes SD et SDHC (et même SDXC !).
La seule limite que l’on peut trouver à ce NEX est le parc optique, rachitique, un 18-55 mm (eq. 28-90 mm), un 16 mm (eq. 24 mm) et un transtandard 18-200 mm (eq. 28-300 mm), mais qui devrait s’étoffer doucement, Sony ciblant le très grand public qui n’est pas (encore ?) habitué à changer les optiques fréquemment.
Côté optique, on peut aussi critiquer la qualité du 18-55 mm, vraiment moyenne. Espérons que le 18-200 mm sera de meilleure facture.
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