Sony Vaio VGN-P19VN/Q : la promesse
Plus petit que le plus petit des netbooks, plus léger que leplusléger, doté de la meilleure définition d’écran des miniportables, etc.:le Vaio P est une machine de superlatifs. Mais, à trop vouloirminiaturiser son engin, Sony n’a-t-il pas perdu de vue qu’un portableest fait pour être utilisé?
Sony Vaio VGN-P19VN/Q : la réalité
La mobilité absolue
638 g: il n’y a pas photo, à côté,
n’importe quel Eee PC a l’air gros et moche. Car, non seulement les
ingénieurs de Sony ont une compétence en matière de design, mais ils ont
souvent, par le passé, montré leur talent en miniaturisation. Le
résultat est là, bien tangible, avec une machine dont l’impact sur le
poids d’un sac est presque négligeable. D’autant que la marque
nippone a aussi travaillé sur l’encombrement de l’adaptateur secteur.
Comme Asus, qui avait créé une nouvelle niche avec les Eee PC, Sony
fait de même avec ce Petit Poucet.
Très bonne ergonomie du clavier
On commence par le clavier, une vraie
bonne surprise: Sony a eu la bonne idée de décliner son clavier aux
touches séparées sur 24 cm à peine de large. Si les touches sont
petites, la frappe reste non seulement agréable mais surtout précise,
l’écart entre les touches limitant les fautes de frappe. Le trackpad,
microjoystick coincé au milieu du clavier, se montre moins rapide qu’une
souris mais parfaitement utilisable. En réglant correctement la
sensibilité et avec un peu d’habitude, on finit par
apprécier. De toute façon, on n’a pas le choix, la petitesse de l’engin
ne laisse aucune alternative au trackpad.
Le défaut de sa qualité: un écran au pas de masque trop petit
Le Vaio P est mobile, soit. Très facilement
transportable grâce à son format pochette, c’est l’outil ultime des voyageurs, qui tient sur n’importe
quelle tablette de train ou d’avion. Très bien. Ajoutons qu’il est
très lumineux et qu’il rend des couleurs sinon justes, tout au moins
flatteuses et très contrastées. Parfait.
Mais c’est la taille même de
l’écran qui constitue sa limite: 18,2 cm de large et 8,7 cm de haut, ça commence à faire rikiki. Rapportez ça à une résolution
record de 1600 x 1200 pixels, et vous obtenez un écran à la définition
si fine que tout en devient extrêmement petit et difficile à lire, même
pour de bons yeux.
Bilan: on s’arrache les globes oculaires, on se
décolle la rétine dès que l’on travaille sur du texte dans un
corps inférieur à 12 ou 14 points (en Arial et en Times New Roman, par
exemple, la taille des caractères variant en fonction de la police).
Les travailleurs sont
prévenus: taper un rapport, c’est possible, mais en gros caractères.
Quant aux sites Internet, vous allez vite apprendre à grossir la taille
de leurs textes… et gare aux sites en Flash, aux lettres rikiki!
De bien piteuses performances…
Le Vaio P19 est très lent, il
faut être clair. Le présent article a été tapé sur ladite machine, avec
un navigateur Internet connecté à un
site de musique en ligne: le simple fait de basculer de WordPad au
navigateur se fait en grinçant, et l’OS a parfois mis 3 s à se
«réveiller». Oui, WordPad… on ne parle même pas d’Office… La navigation
dans les
menus est tout aussi molle, le lancement de
l’explorateur prenant parfois plusieurs secondes.
Comment expliquer ce comportement de pangolin neurasthénique? Car, des
Atom, on en a vu plein, et ils ne sont pas toujours aussi faiblards. Non,
la faute technique, que dis-je, la faute de goût, est bien évidemment
l’installation de Vista. Vista, l’OS qui ralentit déjà beaucoup les Core 2
Duo et qui plie donc fort logiquement en quatre ce pauvre Z530 cadencé à
1,6 GHz. Bilan: on peut faire des choses avec, mais il faut se montrer
patient et limiter sa gourmandise en matière d’applications.
Un Xross Media Bar à finaliser
Le Xross Media Bar est un système d’exploitation basé sur GNU/Linux
qui vient en complément de Windows Vista. Comme les versions d’Acer ou
d’Asus, il s’agit d’un OS très léger, aux fonctions limitées, qui
démarre très rapidement et qui permet, en un clin d’œil, d’avoir accès
au Net et à des fonctions basiques (multimédia, texte, etc.). La
version
de Sony reprend l’interface des systèmes de la PSP et de la PS3: un
fil d’icônes que l’on suit par catégorie, avec des sous-menus
déroulants. Le modèle que nous avons testé intégrait une version non
finalisée, et tout ce que l’on peut en dire, c’est qu’il reste du
travail.
Si
les icônes sont assez proches de celles du modèle console, le «look & feel»
ne
colle pas: police de caractères laide rappelant un vieux gestionnaire
de fenêtres Unix, pas de son au défilement des icônes, dont l’animation
est sans commune mesure avec la grâce de leurs homologues sur console,
lecture des vidéos saccadée, lenteur dans le lancement des
applications, etc. Les
programmeurs de Sony doivent être en train de travailler
d’arrache-pied… Si le constructeur nous écoutait, nous souhaiterions
une chose
simple: que l’interface graphique soit, dans les domaines de l’aspect
et de la navigation, EXACTEMENT la même que celle de la PSP. Et que les
logiciels soient aussi bien finis…
L’inconnue Windows 7
Pour nous, le Vaio P souffre grandement
de l’inadéquation des logiciels: entre un XP qui se fait vieux, pas
assez
«premium», mais qui tourne sans souci, et un Vista plus joli mais lourd
et
lent, Microsoft ne propose pour l’instant aucune formule viable.
Bien sûr, Sony pourrait recourir à un GNU/Linux maison, mais ce n’est
pas la stratégie du constructeur dans le domaine de l’informatique
(dans celui des consoles, Sony a déjà prouvé qu’il supportait Linux).
Or Windows 7 serait, aux dires de Microsoft, prévu pour
s’exécuter rapidement sur des machines de faible puissance du type VIA
nano ou Intel Atom. En acceptant de rentrer dans le champ des
hypothèses – et parce que les premiers essais de la bêta de Windows
7 donnent de bons résultats –, on peut se demander si,
indépendamment de son défaut d’écran, le Vaio P19 n’aurait pas brillé
un peu plus avec un OS plus adapté…
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