HTC Magic : la promesse
Le HTC Magic fait partie des premiers smartphones sous Android -lesystème d’exploitation open source de Google- disponibles dans lemonde. Disponible ou presque, pour ce qui concerne ce modèle, puisqu’ilne sera commercialisé que vers la fin du mois d’avril 2009 par SFR. Nousavons pu en tester un exemplaire dans une version déjà très avancée,quasi fonctionnelle.
Le Magic se distingue du T-Mobile G1et de son équivalent français le HTC Dream d’Orangepar son absence de clavier physique. Il bénéficie aussi, semble-t-il,d’une version plus avancée d’Android et assure, de l’avis de SFR, unetrès bonne gestion de l’interface tactile permettant de retrouverfacilement et de façon intuitive les applications de Google intégrées.
Ce terminal dispose-t-il toutefois des atouts nécessaires pours’imposer sur le marché, voire pour contrer l’iPhone d’Apple? Premiers éléments de réponse après test.
HTC Magic : la réalité
Une ergonomie globalement satisfaisante…
Le Magic bénéficie d’une interface entièrement tactile et pilotable au
doigt avec la possibilité de personnaliser très facilement jusqu’à trois bureaux: une simple pression longue sur l’application de son choix la
fait apparaître sous forme de widget sur l’un de ces écrans d’accueil.
Toutefois une série de boutons vient faciliter la tâche de
l’utilisateur.
En plus des classiques touches d’appel, on dénombre quatre
touches de raccourcis -retour à la page d’accueil, accès aux menus des
applications, retour à la page précédente et lancement du moteur de
recherche Google- et un trackball, facilitant la navigation, notamment
dans les pages Web, avec la possibilité de sélectionner aisément des
liens et de les ouvrir d’une simple pression sur la bille. Grâce à ces
éléments, la prise en mains s’avère rapide et intuitive.
… mais quelques contraintes
L’appareil est dépourvu de prise casque 2,5 ou 3,5 mm. Le kit mains
libres -également dénué d’adaptateur pour connecter un casque standard- se branche donc sur son port mini USB. Ceux qui le souhaitent peuvent
néanmoins sans souci utiliser des écouteurs Bluetooth stéréo.
D’autre
part, pour accéder à la carte, il est nécessaire de retirer le capot du
téléphone et recommandé, au préalable, de désactiver la MicroSD dans la
partie Paramètres. Un peu fastidieux mais l’appareil n’a pas besoin
d’être éteint. C’est déjà une bonne nouvelle!
En revanche, le fait de
brancher le Magic en USB sur un ordinateur ne donne accès qu’à cette
carte MicroSD, pas à la mémoire interne libre de l’appareil (environ
280 Mo), uniquement destinée à l’installation de nouvelles
applications. Petite astuce, pour accéder à la fonction stockage de
masse (le contenu de la carte), lorsque l’on relie le terminal à
l’ordinateur, il est nécessaire de faire glisser vers le bas l’icône
USB qui apparaît en haut à gauche de l’écran du terminal et de valider
la notification ainsi dévoilée.
Un écran tactile réactif
La plupart des manipulations s’effectue directement depuis l’écran
tactile du Magic qui, comme celui du Dream, se montre extrêmement
réactif, voire plus encore. Mais, la particularité du smartphone de SFR
est d’être le premier terminal sous Android dépourvu de clavier
physique. Toutes les saisies passent donc par un clavier virtuel. Une
caractéristique qui a requis de la part de HTC une parfaite intégration
de ce dernier dans les principales applications de base du mobile mais
aussi une réactivité améliorée de l’écran tactile. Et c’est un pari
gagné, même s’il est plutôt conseillé d’utiliser ce fameux clavier en
mode paysage -en mode portrait, la petite taille des touches rend la
saisie plus ardue. Il suffit pour cela de basculer l’appareil, équipé
d’un accéléromètre, à l’horizontal. Une légère vibration est émise
lorsque l’on presse l’un des caractères du clavier, ce qui permet à
l’utilisateur d’être sûr qu’il a correctement exercé sa pression.
La
question que l’on est en droit de se poser porte sur l’intégration de
ce clavier au sein des applications proposées par les développeurs dans
Android Market. Sur deux ou trois programmes téléchargés pendant notre
test, c’était le cas mais la qualité sera-t-elle toujours au
rendez-vous? Rappelons que cette plate-forme contient déjà près de 1000
applications, qui plus est, mises à disposition gratuitement par bon
nombre de développeurs.
Une messagerie fonctionnelle
L’un des grands intérêts du
Magic, c’est sa parfaite intégration des applications Google les plus
prisées y compris Gmail. Le paramètrage d’un compte se résume à saisir
son nom d’utilisateur et son mot de passe. La plupart des comptes Pop -type Yahoo! ou bientôt SFR- peuvent également être ajoutés mais le plus
simple consiste à faire transiter tout son courrier via un unique
compte Gmail, en effectuant toutes les manipulations préalables sur un ordinateur. L’intégralité du courrier est alors disponible (contenu
des sous-dossiers inclus) et l’on retrouve les principales fonctions
qui caractérisent Gmail: le classement des courriels sous forme de
fils de conversation ou la possibilité de prévisualiser divers types de
fichiers (world, excel, PDF et même vidéos). Il n’est, en revanche,
possible de télécharger que les photos.
Dans l’ensemble, les résultats
s’avèrent concluants, à quelques nuances près. La synchronisation des
contacts et de l’agenda avec un compte Gmail reste perfectible. Mieux
vaut que ces derniers soient préalablement triés dans des groupes et
bien renseignés avant d’effectuer cette synchronisation. Mais
n’oublions que le produit testé n’est pas encore dans sa version
définitive et, d’autre part, que le système Android n’en est qu’à
ses balbutiements. Déjà très convaincants d’ailleurs, surtout si l’on
considère que les utilisateurs pourront bénéficier de mises à jour
automatiques via le réseau 3,5G.
Tout le Web mais sans les vidéos
C’est le vrai reproche
que l’on peut émettre à l’encontre des smartphones sous Android. Les
seules vidéos qui peuvent pour l’instant êtres lues en natif sont
celles aux formats 3GPP ou MP4 prises ou pas avec le capteur intégré ou
celles diffusées sur YouTube, affichées automatiquement en mode
paysage. Concernant ces dernières, précisons d’ailleurs que la qualité est souvent bien meilleure avec une connexion Wi-Fi qu’en
mode 3,5G. Pas question, donc, d’accéder aux autres vidéos en ligne, ni
même à vos DivX. Quoique concernant ce dernier cas, on peut imaginer
que l’Android Market saura très vite fournir un lecteur multiformat,
si ce n’est déjà le cas!
La navigation sur les sites Internet est, en
revanche, rapide et facilitée par un double système de zoom. Pour y
accéder, il suffit de d’exercer une double tape sur l’écran. En faisant
glisser son doigt sur le cercle qui s’affiche, on zoome la page dans
son intégralité. En faisant glisser le cadre situé sous ce cercle vers
la rubrique de son choix, on peut limiter l’agrandissement à cette
zone. Contrairement au smartphone d’Apple, le Magic n’est pas
multipoint mais HTC livre, en ce qui concerne la navigation Web (celle
dans Google Maps et Street View incluse), des solutions pour la rendre relativement fluide et agréable.
De grands espoirs fondés sur l’Android Market
Disponible déjà depuis la fin de l’année 2008, la plate-forme de téléchargement
Android Market est déjà bien remplie et intègre un moteur de recherche.
Le téléchargement et l’installation d’une application se font de façon
transparente pour l’utilisateur et ne prennent que quelques secondes. La
désinstallation d’une application s’effectue de façon aussi simple en
passant par la partie Paramètres du mobile.
Cette plate-forme est l’un
des vrais points forts des smartphones sous Android, les rendant
évolutifs. Ne le cachons pas, il manque encore de nombreuses fonctions
au Magic pour en faire le mobile incontournable, capable de détrôner
l’iPhone. Mais avec Android Market qui va proposer très vite un grand
nombre d’applications supplémentaires, aussi bien gratuites que
payantes, l’utilisateur devrait trouver sans problème ce qui lui
manque. Une suite bureautique, un lecteur DivX, la possibilité de
synchroniser ses données avec Outlook ou encore bien d’autres choses.
Des fonctions multimédias perfectibles
Le Magic intègre un lecteur de fichiers MP3 et WMA basique mais
efficace. Contrairement à celui de certains concurrents (surtout en
matière d’affichage de pochettes d’album), sa gestion des tags est
satisfaisante, le son très correct (même s’il manque de puissance en
mode mains libres) et le stockage des fichiers facilité par la carte
MicroSD de 8 Go prévue par l’opérateur.
En revanche, si le terminal permet de prendre des photos et de filmer
des vidéos, ces fonctions s’avèrent un peu moins convaincantes. Dénuées
de possibilités de réglages (flash et zoom inclus), elles suffisent à
la prise d’images ou de séquences animées réalisées en bonnes
conditions d’éclairage. Cela dit, l’iPhone s’en tire encore moins
bien… mais ce n’est pas une raison!
Une option importante s’offre
toutefois à l’utilisateur d’un Magic. Dans la fonction partage qui
permet d’envoyer par e-mail ou MMS une photo ou une séquence vidéo, vient
s’ajouter une possibilité de stocker une image directement sur le site
de partage de Picasa ou une vidéo sur YouTube. Des services estampillés
Google, bien sûr!
Dernier point et non des moindres, l’autonomie du Magic est confortable. Pour que la batterie rendre l’âme dans la journée,
l’utilisateur aura fort à faire et c’est très bien ainsi! On attend
maintenant de savoir quels forfaits SFR proposera avec cet appareil et
surtout à quels prix. Le risque étant de voir fleurir des Illimythics
plus chers que de coutume, comme pour l’iPhone dont la
commercialisation est prévue le 8 avril. Le prix à payer pour profiter
pleinement de l’Internet mobile.
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