Ricoh GRD III : la promesse
Il est cher, il ne zoome pas, il est moche, il ne fait pas de vidéo HD et il n’est pas facile à prendre en main pour un débutant. Pourtant, le Ricoh GRD III est le compagnon rêvé de tout photographe expert ou pro, le bloc-notes que l’on a envie d’avoir toujours avec soi. Découvrez pourquoi nous avons adoré ce compact qui est aussi génial que discret.
Ricoh GRD III : la réalité
Comme cet appareil nous a séduits, qu’il est complet et complexe et qu’il y a beaucoup à en dire, nous commencerons par ses défauts. Défauts qui, pour certains d’entre eux, relèvent plus d’un choix assumé que d’une vraie faiblesse.
Les « défauts » du Ricoh GRD III : pas de zoom ni de vidéo HD
Le GRD III est un compact atypique en ce qu’il ne peut pas zoomer autrement que numériquement. Et pour cause : son optique est un 28 mm (en équivalent 24 x 36 mm) à focale fixe. Le seul grossissement possible est ainsi numérique – et donc à proscrire. Le GRD III est un 28 mm, point final.
Deuxième limite : l’absence de mode vidéo HD. Seul un très standard mode VGA (640 x 480 pixels) est disponible pour capturer des images animées. Le GRD III est un compact pour faire des photos, et c’est tout.
Dernier reproche : son ergonomie, excellente comme on va le voir, n’est pas adaptée au grand public. Si un mode automatique est de la partie et donne de bons résultats, il faut cependant entrer dans les menus et savoir le type d’image que l’on veut produire pour tirer la quintessence de ce compact.
Les présentations sont faites, les limites sont connues, passons maintenant au bon côté des choses !
L’optique qui ouvre à 1,9 !
Plus une optique ouvre grand, plus elle est capable de faire entrer de lumière. Ici, avec une ouverture de F1,9, le GRD III s’annonçait comme un champion : même le LX3 n’ouvre qu’à F2,8 (plus la valeur est faible, plus l’ouverture est grande, et 1,9 est donc supérieur à 2,8) ! Si la focale de 28 mm ne se prête évidemment pas aux portraits (du fait de la déformation induite et du large champ de vision), les paysages et autres scènes de la vie en faible lumière sont tout à fait à la portée du GRD III.
Ergonomie sans faille
Atout du GRD III : une ergonomie générale excellente. La prise en main est idéale, avec un corps de boîtier robuste et compact, un grip discret et néanmoins utile et l’outil nécessaire à tout photographe : la molette sous l’index. Une molette qui permet de faire varier vitesse ou ouverture et qui se conjugue parfaitement au sélecteur de paramétrages (touche ADJ.) et aux deux touches de fonctions Fn1 et Fn2, auxquelles on peut attribuer la fonction de son choix. Ergonomique, fourmillant d’options et largement paramétrable, le GRD III est une, si ce n’est la référence des appareils compacts pour photographe.
Ecran extrafin et précis
La dalle LCD de l’écran du GRD III fait 7,6 cm de diagonale et contient 920 000 pixels. Une définition inédite pour un compact : les meilleurs du marché dans ce domaine, comme le TZ10 de Panasonic, se limitent à 460 000 pixels. Cette finesse permet de bien mesurer la qualité des clichés directement sur l’appareil, ce qui est un plus pour les baroudeurs loin de tout PC. Là encore, Ricoh fait très fort et offre le meilleur à son compact.
Le plus rapide à la prise de vue
Dire que le Ricoh GRD III est le compact est le plus rapide des compacts n’est pas exagéré. Si certains sont plus rapides à l’allumage, plus rapides entre deux clichés, etc. il est sans conteste le plus rapide à déclencher une fois allumé. Et pour cause : si comme tous les appareils il fait la mise au point à mi-course, il passe en hyperfocale si on appuie complètement sur le déclencheur, c’est-à-dire qu’il déclenche instantanément pour une focale donnée – 2.5m, à l’infini – que l’on aura paramétrée ou pas (par défaut il fait la mise au point à l’infini. Une caractéristique idéale pour ne pas rater un instant rare.
Qualité d’image au top
Acteur secondaire et atypique de la photographie, Ricoh surprend encore par la qualité de ses images. En plein jour c’est excellent, l’optique déployant tout son potentiel à F4, offrant alors des images précises et de qualité pour un capteur de compact. Le gros choc vient de la qualité en basse lumière : même à 1 600 ISO le résultat est bon, utilisable pour du reportage. Sans atteindre les performances colorimétriques d’un capteur EXR de Fujifilm (comme sur le F200EXR ou le F70EXR) ni la sensibilité de l’Exmor R de Sony (voir le test du Sony WX1), Ricoh arrive à offrir des performances dignes des meilleurs. Bémol : dès que la lumière se fait rare, les couleurs sont un peu sursaturées.
Ses autres points forts : qualité de fabrication, discrétion, Jpeg NB
S’il n’égale pas la robustesse des boîtiers renforcés (Panasonic FT1, Olympus Mju Tough 9000, etc.), sa conception et la qualité de sa fabrication son excellentes. Normal : la cible est plutôt experte ou pro et se montre généralement très regardante quand à la finition des produits.
Autre point fort, la discrétion. Avec son noir mat et son logo Ricoh gris clair, le GRD III passe partout. Et, pourvu qu’on ait le cadre présent à l’esprit, il suffit de couper l’écran pour « voler » des images sans éveiller l’attention de ses sujets.
Appareil haut de gamme pour utilisateurs exigeants, le GRD III shoote naturellement en RAW. Et pas n’importe comment, en DNG, un format de fichier brut ouvert, nativement pris en charge par les logiciels ténors du système tels qu’Adobe Lightroom 2 (pour PC et pour Mac) ou Apple Aperture 3 (pour Mac uniquement).
Dernier point savoureux, le rendu agréable du rendu noir et blanc des images Jpeg produites par l’appareil. Un rendu particulièrement adapté aux shoots en basse lumière.
Bien qu’il ne soit pas doté d’un capteur de reflex comme les Sigma DP1 et DP2, ce petit compact se paie le luxe de les enterrer dans presque tous les domaines. L’excellence et l’exigence dans la poche.
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