HTC Dream : la promesse
Orange prévoit de lancer dans le courant du mois de mars son premier smartphone utilisant Android, le HTC Dream, coupant ainsi l’herbe sous le pied de son concurrent SFR, supposé annoncer le sien la semaine prochaine. L’appareil reprend les principales caractéristiques du T-mobile G1, le seul Google Phone disponible, actuellement commercialisé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Selon Orange, le Dream est idéal pour accéder à Internet et à l’univers de services de Google (Gmail, Google Maps, etc). Le terminal va-t-il pour autant révolutionner l’Internet mobile et ses usages? Sera-t-il capable de faire de l’ombre à l’iPhone? Nous avons pu tester cet appareil très attendu en France pour nous faire une idée de ce qu’il vaut.
HTC Dream : la réalité
Tous deux réalisés par HTC, le Dream et le G1 présentent les mêmes caractéristiques et intègrent les mêmes fonctions. Parmi les différences – minimes –, on peut noter que le clavier qwerty a été remplacé par un clavier azerty, que les quatre touches de raccourcis qui encadrent le trackball central sont maintenant rehaussées d’un cerclage (plus ou moins esthétique) et que la coque de l’appareil, proposée semble-t-il uniquement en blanc, est constituée d’un plastique plus brillant. Pour le reste, le Dream reste un smartphone assez lourd et épais du fait de son large clavier physique qui coulisse sous l’écran. Une spécificité incontournable pour ceux qui privilégient la communication par e-mail ou SMS mais qui pourra rebuter les adeptes de l’esthétisme et de l’encombrement minimal.
Un écran tactile très réactif
Malgré les larges possibilités offertes par le Dream, la prise en main est rapide grâce aux touches de raccourcis, aux menus clairs et intuitifs et à quelques vraies bonnes idées, à la fois ludiques et pratiques pour faciliter la vie de l’utilisateur. Ce dernier dispose ainsi de trois écrans d’accueil personnalisables grâce à la touche Menu. Pour supprimer par la suite l’une de ces applications, il suffira d’appuyer une ou deux secondes sur l’icône qui la représente puis de l’éjecter vers la poubelle d’un simple glissement de doigt. L’extrême réactivité de l’écran tactile ne cesse de surprendre et constitue l’un des grands points forts de l’appareil.
Autre très bonne idée, la fameuse touche Menu donne systématiquement accès à toutes les options offertes par une application tandis qu’une pression longue sur un élément ouvre un menu contextuel à la façon d’un clic droit de souris. L’utilisateur n’est donc jamais pris au dépourvu. Enfin, en plus de la navigation au doigt sur l’écran tactile, une bille centrale, située juste sous ce dernier, tient lieu de souris pour passer encore plus rapidement d’une icône à une autre et en sélectionner une.
Google à votre service
Pour accéder à son courrier électronique, le paramétrage de l’appareil se révèle un jeu d’enfant: il suffit d’entrer son adresse Gmail et son mot de passe pour accéder immédiatement à l’intégralité de sa boîte et de ses dossiers. D’autres comptes peuvent même être ajoutés, de type Yahoo! par exemple. Il suffit alors d’indiquer, en plus de l’adresse et du mot de passe, les serveurs POP3 et SMTP du compte concerné.
Mais le principal attrait de l’appareil repose sur sa parfaite intégration des principales applications de Google, largement plébiscitées par les internautes, et sur le fait qu’elles interagissent les unes avec les autres pour faciliter la navigation de l’utilisateur. Ainsi, depuis un contact enregistré dans le répertoire de l’appareil, on peut directement basculer dans son compte Gmail ou localiser l’adresse dudit contact avec Google Maps, voire visualiser sa rue avec Street View. En plus de cette interaction entre les services Google, la puissance du Dream – avec un processeur Qualcomm à 528 MHz couplé à 192 Mo de mémoire vive –, son écran tactile réactif et sa compatibilité avec le réseau 3,5G et le Wi-Fi constituent un trio de choc pour une navigation fluide et rapide.
Un accès pratique à l’Internet mobile
C’est bien sûr également dans la navigation sur Internet que ce Google Phone est attendu au tournant. Et, là encore, l’expérience se révèle plutôt satisfaisante, même si l’appareil n’est pas multipoint comme l’iPhone.
L’écran du Dream ne mesure que 8 cm de diagonale, mais il est possible, pour un meilleur confort, de surfer en mode paysage. L’appareil étant dépourvu d’accéléromètre, il suffit, pour basculer l’affichage à l’horizontale, de déployer le clavier. La circulation au cœur d’une page Web est extrêmement rapide et, pour zoomer sur la partie de son choix, on exerce une simple pression sur la loupe qui apparaît, en incrustation, au bas de l’écran. Depuis la touche Menu, il est possible de saisir une nouvelle adresse (une saisie considérablement facilitée par le clavier physique), d’accéder à ses favoris ou à une option Fenêtre qui fait apparaître à l’écran les trois dernières pages Web consultées. Pratique pour revenir sur un site sans avoir à passer par l’historique.
Enfin, si le Dream ne permet pas pour l’instant de lire les vidéos en ligne – cela devrait être le cas à terme –, le site Youtube, avec une interface adaptée au mobile, est cependant d’ores et déjà disponible.
Android Market, près de 1000 applications gratuites
L’une des grandes forces de ce Google Phone, c’est son AppStore, baptisé ici Android Market. Comme pour l’iPhone, les utilisateurs disposent d’une plate-forme de téléchargement d’applications qui viendront enrichir leur téléphone au fil de l’eau. Ce magasin devrait proposer dans un futur proche des logiciels payants. On pourrait imaginer, par exemple, la commercialisation d’un vrai logiciel de navigation GPS, le Dream se contentant pour l’instant de géolocaliser son propriétaire et de lui indiquer des itinéraires avec Google Maps.
Pour l’heure, Android Market livre à l’utilisateur près de 1000 jeux ou applications en tout genre… entièrement gratuits. Le téléchargement et l’installation de ces petits programmes mis à disposition par les développeurs qui gravitent autour du projet Android se font de façon simple et rapide. Qui dit mieux?
Un appareil qui n’est pas exempt de défauts
Pour un premier jet, ce Google Phone à la française se révèle prometteur même si quelques défauts viennent jeter une ombre au tableau. Ainsi, l’appareil photo du terminal n’est pas vraiment performant en basse luminosité et n’autorise pas les captures vidéo… un peu comme l’iPhone, d’ailleurs! Le terminal est un peu épais et lourd et ne permet pas, pour l’instant, la navigation GPS avec guidage vocal. Autre point négatif, il ne dispose que d’un port Mini-USB pour le chargement, la connexion au PC et le branchement du casque. Enfin, l’appareil, destiné au grand public, ne lit pas les documents bureautiques et n’est pas compatible avec Exchange. Il faudra donc se contenter des fournisseurs de mail les plus courants et se passer de la messagerie professionnelle.
A titre de consolation – et ce n’est déjà pas si mal –, l’autonomie du Dream semble relativement satisfaisante puisqu’il a fallu près de 5 h pour décharger la batterie en l’utilisant à 100%: en photo, en téléchargement avec la connexion Wi-Fi ou 3,5G et en envoi d’e-mails. Mieux vaudra toutefois garder un chargeur à portée de main, les qualités du Dream et les forfaits illimités proposés par l’opérateur poussant l’utilisateur à profiter à fond de ce terminal communicant.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.