Canon PowerShot G10 : la promesse
Quiconque a eu le malheur de conduire pendant un certain temps avec une voiture puissante et luxueuse souffre le martyr une fois remonté dans sa Fiat Panda. Avec les appareils à visée reflex, c’est un peu la même chose: on prend vite l’habitude d’avoir un accès quasi direct à toutes les fonctions, le déclenchement est instantané, l’ergonomie est top, bref, revenir sur un compact est tout bonnement un supplice. Avec le haut de gamme des PowerShot,incarné aujourd’hui par le G10, Canon entend s’adresser aux utilisateurs exigeants, soucieux de retrouver une ergonomie d’appareil «pro» dans un boîtier qui ne leur cassera pas l’épaule.
Canon PowerShot G10 : la réalité
Le terme compact prend tout son sens avec le G10, tellement sa carlingue est dense. Il donne vraiment l’impression que les ingénieurs de Canon ont «tassé» un appareil dans une brique. D’un toucher agréable, le G10 est un parpaing noir mat qui donne une réelle impression de solidité. Ca tombe bien, il est fait pour les baroudeurs.
Enfin un grand angle
Il est bon de commencer par un sujet qui fâchait jusqu’à présent et qui entache toujours le reste de la gamme: le G10 est équipé d’un grand angle. Modeste -28 mm en équivalent 24 x 36- il n’empêche que ça change la vie. Les utilisateurs de G9, doté d’un 35 mm (eq. 24 x 36) vous le diront. Qu’est-ce que ça change en pratique? Plus besoin de prendre (trop) de recul en intérieur, le champ de vision est élargi, pour au final une plus grande polyvalence. Si Canon n’en est pas encore aux 24 mm et consorts, on apprécie grandement cette évolution, nécessaire.
La molette qui fait plaisir
Sur le dessus de l’appareil, une double molette qui fait doublement plaisir: en plus de changer de mode elle sert à changer la sensibilité ISO. L’air de rien, voici bien quelque chose qui change la vie. On passe d’une prise de vue en intérieur à un shoot en extérieur, puis mise au point sur une fenêtre… Et on peut, d’un simple mouvement du doigt, faire évoluer la sensibilité du capteur, tirant ainsi au mieux parti de son appareil. Aux situations lumineuses un grain fin, aux situations compliquée un bruit plus grossier mais une image toujours nette. L’air de rien, cette molette des ISO est un des gros points forts de ce G10.
Ergonomie Canon
Des menus à la croix directionnelle au dos de l’appareil, le reste de l’ergonomie du PowerShot G10 est dans la pure tradition Canon. Si les constructeurs se tirent dessus quant à la qualité d’image, de fabrication, etc. il est bien un domaine -celui de l’ergonomie justement- où Canon possède toujours une petite avance. On navigue très facilement au sein des menus, on maîtrise très bien les paramètres (ouverture, exposition) de son appareil. C’est un plaisir. Les puristes à la Leica apprécieraient sans doute une molette supplémentaire de contrôle de l’ouverture et/ou une autre de contrôle de la vitesse, mais on est déjà très bien servi.
Le viseur qui ne voyait pas grand-chose
Compact expert, le G10 embarque un viseur optique. C’est bête comme tout, mais un utilisateur de reflex, même issu du monde du compact numérique, va avoir tendance à mettre l’appareil à l’œil afin de composer son image. La visée par la lentille donne un meilleur recul, un plus grand détachement pour shooter. Le G10 embarque un viseur optique (une option à 200 euros sur son concurrent le Panasonic LX3) et c’est donc déjà une bonne chose. Mais il faut voir ce qu’il vise. C’est bien simple il en manque partout: en haut, en bas et sur les côtés. Pour qui ne jure que par les images non recadrées à la Henri-Cartier-Bresson, deux options: manger son chapeau ou viser avec l’écran. On peut aussi faire preuve de tolérance, et repasser derrière si le plan est vraiment trop large, avec un logiciel de traitement d’image. On est loin de la précision, même imparfaite, des reflex entrée de gamme.
Qualité d’image: bonne pour un compact, moyenne pour un reflex
Avec ce design, cette ergonomie et la gestion du format RAW -le «négatif» numérique- on serait presque tenté de comparer la qualité d’image de ce G10 avec un reflex d’entrée de gamme. Erreur: ergonomie ou pas, le G10 est un compact, un peu gros, certes, main un compact tout de même, avec le capteur qui lui sied. Point de capteur de reflex comme le DP1 de Sigma, la qualité d’image n’est donc pas au niveau. Car la physique étant ce qu’elle est, plus le capteur est gros, plus il prend de lumière et offre donc, une précision accrue. Le PowerShot G10 offre une bonne qualité d’image, tient la route jusqu’à 400-800 ISO en bruitant convenablement (au-delà, RAW obligatoire) et se place dans le haut du peloton des compacts à côté du Panasonic Lumix LX3. Si vous voulez mieux, un simple Canon EOS 1000D ou Nikon D40x fera mieux. Mais ils sont plus gros: avec le G10, on paye une compacité sans égal dans le monde des appareils à objectifs interchangeables.
Ce qu’il nous faudrait pour être aux anges
Le G10 reste un compact: toutes les commandes n’y sont pas, le viseur est à la rue, la qualité d’image pas au niveau des reflex et surtout, l’objectif se dirige au moyen d’une molette et n’offre pas la rapidité de zoom qu’offre un objectif manuel. On ne parle bien sûr pas d’un objectif interchangeable, «graal» de nombreux photographes, que Panasonic n’a qu’imparfaitement satisfait avec son G1 et dont Olympus tarde à présenter sa vision.
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