Epson Moverio BT-100 : la promesse
Une paire de lunettes, équipées de petits projecteurs et avec des écouteurs dans les branches, pour regarder ses vidéos – y compris en 3D –, voir ses photos, ou encore surfer sur le Net, même en déplacement, voilà un concept intéressant ! C’est ce que propose Epson avec son Moverio BT-100. Écartons tout de suite la comparaison avec le HMZ-T1 de Sony, qui n’offre pas tout à fait les mêmes possibilités. Pour n’en retenir qu’un, le produit Sony n’est pas autonome. Alors que vaut ce kit composé d’une lunette et d’une télécommande-baladeur Android ?
Epson Moverio BT-100 : la réalité
Le Moverio BT-100 est livré dans une sacoche de transport rigide et compartimentée afin d’accueillir les accessoires (chargeur secteur, écouteurs, deux tailles de protège-nez et câble USB) et de protéger les lunettes d’éventuels chocs. Sortie de son écrin, la paire de lunettes en impose, en main dans un premier temps puis sur le bout du nez, par son poids de 245 grammes. Une bonne grosse monture, mesurant près de 20 cm de large, qui vous donne l’air un peu ridicule.
Une conception imparfaite
Lors de nos tests, nous avons constaté que la morphologie du visage a beaucoup d’impact sur le confort d’utilisation. Avec une petite tête, on est obligé de maintenir les broches, qui s’avèrent trop écartées, pour éviter que les lunettes tombent. Même chose avec un petit nez… C’est la glissade assurée ! Certains se plaignent de ne pas voir le haut de l’image. D’autres ajoutent que les grosses branches ne sont pas très agréables pour les oreilles fines.
Beaucoup plus critiques, deux de nos journalistes portant des lunettes n’ont tout simplement pas pu utiliser les Moverio BT-100, trop imposantes pour être posées devant leur paire de lunettes de vue. La bonne nouvelle, si tant est que cela en soit une, est que le constructeur n’entend pas vendre les Moverio BT-100 dans n’importe quelle enseigne. Gageons qu’il devrait donc être possible aux clients potentiels d’essayer ces grosses lunettes avant de craquer.
Des carreaux transparents déroutants
Les utilisateurs familiers avec l’interface d’Android n’auront pas de mal à comprendre le fonctionnement de ces lunettes et du mini-boîtier multimédia auquel elles se raccordent. La zone tactile et les quelques boutons présents sur ce boîtier-télécommande rendent la navigation dans les menus simple et intuitive.
La technologie utilisée dans le Moverio BT-100 (deux projecteurs Led situés dans les branches et diffusant une image redirigée vers les verres) n’en est qu’à ses débuts et il ne faut pas s’attendre à une image d’excellente qualité. Toutefois, la définition de 960 x 540 pixels (selon Epson) suffit pour se faire plaisir… dans une certaine mesure. Car, comme l’écran de projection n’occupe qu’une partie des verres et que ceux-ci sont transparents, on continue à voir son environnement comme avec des lunettes traditionnelles.
Et, bien qu’Epson livre un filtre semi-opaque pour isoler l’utilisateur, les résultats dépendent de l’éclairage ambiant.
Si l’on se trouve dans un lieu peu éclairé (un train, un avion, à l’arrière d’une voiture, etc.), l’œil n’a aucun mal à faire le point sur l’image affichée en avant-plan. Mais si la luminosité devient trop élevée, les performances de l’ensemble s’en trouvent fortement dégradées. Pour pallier ce problème, Epson nous a indiqué qu’un filtre complètement opaque sera prochainement disponible.
Par ailleurs, si les écouteurs livrés par Epson font leur office, il manque tout de même de puissance et de détails. Une prise mini-jack est disponible pour brancher un casque plus performant.
Compatible 3D qu’ils disaient
Bien qu’Epson annonce une compatibilité 3D dite side by side ou côte à côte, cela ne fonctionne pas ! Sur les cinq films que nous avons testés, aucun n’offre de sensation de relief.
La navigation Internet : un gadget peu pratique
Le boîtier-télécommande du Moverio BT-100 permet également de surfer sur Internet, grâce au navigateur présent sous Android 2.2 et à sa compatibilité Wi-Fi. A notre avis, cette utilisation relève du gadget à cause d’une interface pas vraiment optimisée. La saisie des adresses via le clavier virtuel qui apparaît à l’écran n’est pas du tout évidente. Dernier point positif, alors qu’Epson annonçait une autonomie vidéo de 6 heures, nous avons fait fonctionner ces lunettes 5 h 35 min (avec la connexion Wi-Fi éteinte), ce qui est plutôt bien.
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