Un vélo à assistance électrique, bien équipé et polyvalent. C’est ce que le constructeur français Lapierre a voulu concevoir avec cette version 2024 de l’e-Explorer, testé ici en version 4.5 « High » (cadre fermé), commercialisée au prix de 2 700 euros. Ce qui marque tout d’abord est son look de véritable baroudeur. Son cadre musclé renvoie une sensation de puissance et d’assise certaine, tandis que ses gros pneus de 2,2 pouces de section (5,6 centimètres, roues de 27,5 pouces) ne mentent pas sur les capacités passe-partout du modèle. Si l’on ajoute à cela la fourche Suntour au débattement de 80 mm, on obtient donc un vélo prêt pour affronter aussi bien la ville que des chemins bien plus accidentés.
En plus de ces premières caractéristiques presque dignes d’un VTT, l’e-Explorer est aussi équipé de tout ce qu’il faut pour circuler en ville par tout temps : garde-boue (suffisamment longs pour bien protéger les pieds des projections d’eau), porte-bagages (compatible MIK jusqu’à 25 kg), carter de chaîne et éclairage (Spanninga Axendo d’une puissance de 30 lux). L’ensemble est donc très cohérent, le constructeur dijonnais a parfaitement pensé son modèle pour un usage également urbain.
La finition du cadre alu est bien exécutée. Le ton vert vif n’est pas discret, mais participe à l’esprit faussement sportif du vélo. La peinture est de qualité, rehaussée par quelques détails graphiques et logos rouges. Si les soudures sont visibles, elles sont cependant finement réalisées. On regrette en revanche le capot en plastique protégeant la batterie placée dans le tube diagonal. Il ne tient qu’avec deux petites vis quart de tour en plastique également, que l’on manipule à chaque fois que l’on désire extraire la batterie. Outre le design peu heureux de l’ensemble, le tout n’est pas pratique et incite à laisser souvent en place l’accumulateur (qui est quant à lui tout de même sécurisé par une serrure).
Excellent moteur Bosch, même d’entrée de gamme
Pour motoriser l’ensemble, le constructeur n’a pas fait les choses à moitié, en choisissant une unité Active Line Plus de Bosch, en version Smart System. Cette déclinaison du modèle d’entrée de gamme de la marque allemande, ajoute 10 Nm supplémentaires de couple (50 Nm) et porte la puissance maximale à 600 W (au lieu de 586 W initialement). Malgré son positionnement, ce moteur est suffisamment performant pour une utilisation en ville et sur chemins de terre. Jamais avare de puissance, il s’avère souple à l’usage et assez costaud pour entraîner les 25 kg de cette bicyclette dans n’importe quelle montée.
On adore notamment le mode Auto de Bosch qui adapte la puissance délivrée en fonction de la situation : modérée sur le plat et pleine capacité dans les pentes les plus raides. Une fois qu’on y a goûté, autant dire qu’on ne touche plus jamais aux autres modes tant il s’avère efficace, aussi bien à l’usage qu’en consommation électrique. Nous avons ainsi pu réaliser plusieurs fois une petite soixantaine de kilomètres grâce à sa batterie de 500 Wh, dans le cadre d’une utilisation quotidienne sur des parcours majoritairement en ville et jonchés de nombreuses côtes. Une performance rarement atteinte par d’autres vélos avec un tel confort d’assistance. Pour recharger ce PowerTube, le chargeur 4A fourni mettra environ 4 h 30.
Application complète, mais pas indispensable
Bien entendu, qui dit version Smart System d’un moteur Bosch, dit connectivité à l’application eBike Flow. Ultra complète et déjà aperçue sur d’autres modèles déjà testés par 01net.com, elle propose de nombreux réglages et fonctionnalités. Il est par exemple possible d’affiner l’intensité et le comportement de chaque mode d’assistance. Une cartographie et un guidage sont également proposés, tout comme la connectivité de l’ensemble à certains services comme Apple Santé, Komoot ou Strava. En fixant son smartphone sur le cintre du vélo, il est également possible d’utiliser le Ride Screen pour afficher à la fois le parcours et toutes les infos nécessaires au fonctionnement du vélo : vitesse, distance restante, heure d’arrivée, autonomie, mode utilisé et fonctionnement des phares. Notons qu’une mise à jour récente de l’application permet désormais d’afficher aussi cet écran en mode portrait, plutôt qu’uniquement paysage, pratique pour la navigation.
Cette utilisation de l’application sera d’autant plus pratique que l’e-Explorer ne dispose pas d’écran, mais d’une simple LED Remote situé sur le cintre. Dépourvue d’écran, elle ne communique que le mode d’assistance choisi et le niveau de batterie. Le vélo est bien sûr tout à fait utilisable sans l’application, mais le smartphone permet aussi de verrouiller son allumage lorsqu’il n’est pas à portée, gage d’une sécurité supplémentaire.
Le passe-partout par excellence
Les excellentes capacités du moteur ne doivent pour autant pas faire oublier le comportement du cadre, de son équipement et ses composants. La position de conduite est tout d’abord très agréable, semi-penchée, permettant tout de même de garder la tête droite pour voir loin devant. On se sent également perché sur ce vélo, pratique pour la visibilité, un peu moins dans les virages serrés où l’on sent que le centre de gravité est assez haut. Pour autant, les gros pneus WTB Bee Line compensent cela grâce à leur adhérence performante, encore plus aidée par la fourche qui permet de garder le pneu avant en contact avec le sol. Ses imposants disques de frein hydrauliques Shimano de 180 mm à l’avant et à l’arrière fournissent un freinage mordant et puissant permettant de se sentir en sécurité en cas d’urgence.
On est en revanche un peu moins enthousiaste sur le cintre plutôt large de 680 mm qui n’aide pas à aider l’agilité urbaine du vélo et notamment se faufiler entre les voitures. Mais son confort, bien aidé là aussi par la fourche suspendue et les gros pneus, compense largement cela. Accentuant encore un peu plus l’impression de SUV de l’ensemble : l’e-Explorer ne craint clairement pas les nids de poule ou les trottoirs et avance en toute sérénité à défaut de vivacité. La transmission Shimano Cues à 9 vitesses est quant à elle très fiable et souple, tout à fait à l’image du vélo qu’elle équipe.
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