Nvidia GeForce 3D Vision : la promesse
Depuis le début de l’année 2009, le constructeur de cartes graphiques Nvidia montrait régulièrement à la presse un système d’affichage en véritable 3D, nécessitant des lunettes spéciales et un écran adapté. Depuis quelques jours, on peut trouver sur des sites comme fnac.fr ou materiel.net des kits comprenant ces fameuses lunettes et un des premiers écrans 22 pouces compatibles avec cette technologie.
Quel est le principe de fonctionnement de l’ensemble lunettes+écran? Ces lunettes, appelées Geforce 4D Vision, vont-elles révolutionner les domaines du jeu vidéo et du multimédia en général? Le prix demandé (environ 469 € avec l’écran 22 pouces) en vaut-il la chandelle? Autant de questions auxquelles on peut aujourd’hui apporter des réponses, après avoir joué plusieurs jours avec nos jeux favoris en ayant ces lunettes sur le nez…
Nvidia GeForce 3D Vision : la réalité
La mise en œuvre d’une solution de type GeForce 3D Vision est des plus simples. Il suffit tout d’abord de raccorder un écran LCD 120 Hz à son ordinateur. En l’occurrence, pour nos tests, Nvidia nous a fourni l’un des premiers modèles disponibles, le Viewsonic VX2265wm (un modèle Samsung SyncMaster 2233RZ est également accessible).
Ensuite, il faut brancher sur un port USB de sa machine un petit boîtier qui va communiquer avec les lunettes. Reste alors à installer les derniers drivers pour la carte graphique Nvidia (s’ils ne sont pas déjà présents!) ainsi qu’un pilote pour la gestion des lunettes. Pas de quoi fouetter un orc!
De la 3D pour tout le monde
Lorsque tout est bien en place, le moment fatidique où on lance le premier jeu en 3D est arrivé. Car c’est le premier bon point de ces lunettes: elles fonctionnent avec tous les jeux en 3D compatibles DirectX 9 et 10. Qu’il s’agisse de Track Mania, de Medal of Honor ou de Warcraft, aucun patch particulier n’est nécessaire.
L’écran et les lunettes ne font que donner de la profondeur (de la vraie 3D) à des jeux qui s’affichaient jusqu’à présent en 3D, certes, mais sur des images plates, sans relief. Sur le site de Nvidia, on trouve une liste des quelques jeux pour lesquelles la 3D n’apportera pas un bénéficie visuel notable ou carrément incompatibles.
Une configuration minimale raisonnable
Deuxième bon point: même les hardcore gamers raisonnables (ça existe?) peuvent bénéficier immédiatement de cette technologie sans avoir à changer de machine. Nous avons en effet réalisé nos tests sur deux configurations: une plutôt haut de gamme, équipée d’un processeur Intel Core i7 965 cadencé à 3,2 GHz et d’une carte graphique de type GeForce GTX275. L’autre, plus modeste, équipée d’un Core 2 Quad Q6600 (2,4 GHz) et d’une carte graphique de type GeForce 8800GT. Cette dernière étant la carte minimale préconisée par Nvidia pour fonctionner avec les lunettes 3D. Or, même sur cette seconde configuration, nous n’avons pas constaté de dégradation significative des performances.
Alors, la 3D dans les jeux et sous les yeux, ça donne quoi?
Le premier jeux que nous avons testé fut Left For Dead. Et lorsque les premiers amateurs de FPS ont eu leurs lunettes sur le nez, les réactions furent assez claires: «oohhh!», «whouaaaa!», «aarrghh!» (?) et autres onomatopées assez explicites!
L’impression de relief est telle que l’immersion dans le jeu devient incroyable. Les zombies déboulent dans les couloirs et se précipitent vers le joueur avec un réalisme jamais encore atteint. Le joueur se surprend alors à observer le moindre objet en 3D devant lequel il passait auparavant avec le plus grand mépris. Avec ces lunettes, on s’extasie devant la plus banale des tables et on se surprend à regarder derrière la porte du frigo, juste histoire de voir si un zombie ne se cache pas derrière…
Dans Call Of Duty, c’est l’affichage à l’écran du fusil que le joueur a (virtuellement) dans les mains qui étonne. Il se détache tellement des bâtiments qu’on a en ligne de mire qu’on a l’impression d’être vraiment sur une plage du débarquement, en train de descendre ses adversaires. Et la encore, la moindre caisse ou l’arbre le plus insignifiant devient d’un réalisme saisissant lorsqu’on passe à ses côtés. On pourrait presque les toucher…
L’impact de la 3D dépend de la précision des jeux
Ensuite, nous sommes passés aux jeux de type MMORPG, comme l’inévitable Warcraft, Warhammer Online Age Of Reckonign ou encore Eve Online. Nous avons pu alors constater -outre la beauté des vaisseaux spatiaux qui explose- que l’impact visuel de la vraie 3D dépend de la précision du maillage 3D et des textures utilisées dans chaque jeu.
Ainsi, Warhammer Online nous a semblé beaucoup plus beau et offrant plus de relief que Warcraft, connu pour la légèreté (simplicité) de ses modèles 3D, qui lui permet de fonctionner sur des configurations modestes (plus modestes que celles requises pour faire fonctionner Warhammer Online). Quoi qu’il en soit, on apprécie presque (au début tout du moins) de voir arriver vers soi une petite boule de feu, qui grandit, qui grandit…
Nous avons ensuite été assez bluffé par l’effet 3D obtenu avec des jeux comme Prince Of Persia, Track Mania ou encore Grid Racer. Bref, grâce à ces lunettes, on redécouvre la plupart des jeux en 3D.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes des jeux en 3D?
Le kit GeForce n’est toutefois pas exempt de tout reproche ou de défauts intrinsèques à sa technologie. Tout d’abord, nous avons constaté un phénomène très désagréable: sur la «petite» configuration, les lunettes se mettaient parfois à flasher. Comprenez qu’elles affichaient pendant une fraction de seconde un écran tout blanc, un peu comme si quelqu’un vous prenait en photo avec un flash. Ce phénomène fut très rarement observé avec Warhammer Online et plus souvent avec Grid Racer. En revanche, aucun souci de ce type avec la machine plus récente…
Ensuite, comme ces lunettes réinterprètent l’affichage des objets en 3D à l’écran, de petits soucis d’affichage surviennent avec certains objets en 2D. Car ces derniers s’affichent sur un plan qui se trouve devant les objets en 3D, ce qui peut poser parfois des problèmes de précision tout d’abord ou de fatigue oculaire (car l’œil est obligé de faire sans arrêt le focus entre l’arrière-plan où s’affichent les objets en 3D et l’avant-plan, la ou sont affichés les objets en 2D). Le souci de précision se traduit par exemple dans les FPS et les MMORPG par des problèmes de visée, car l’icône qui représente le viseur ou le pointeur étant en 2D, on a du mal à «attraper» une cible…
Ces petits soucis proviennent du fait que ces jeux n’ont pas été développés dans l’optique de bénéficier par la suite d’un affichage en vraie 3D. C’est le prix à payer pour pouvoir exploiter n’importe quel jeu et ne pas à avoir à attendre des programmes spécifiquement conçus pour être affichés en vraie 3D.
Enfin, il faut bien sûr tenir compte du fait que la réaction face à l’affichage en véritable 3D va varier d’un utilisateur à un autre. Si votre serviteur a pu endurer de «petites» séances de Warhammer Online de quelques heures (pas plus de quatre!) sans fatigue visuelle ni mal de tête, certains joueurs supporteront peut-être moins bien. Sans compter ceux qui auront du mal à percevoir les effets de relief…
Et les vidéos en 3D ?
Sur le site de Nvidia, on peut télécharger des vidéos qui ont été filmées spécifiquement pour être vues avec les lunettes 3D. En les lisant avec un logiciel spécifique, on se rend alors compte que cette technologie a de beaux jours devant elle, car l’impression de relief est étonnante. On a la sensation de regarder des paysages à travers une fenêtre ou d’être dans la rue parmi les passants.
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