Leica X1 : la promesse
Un compact doté d’un capteur de reflex et doté d’une focale fixe, ça vous rappelle quelque chose ? Si vous suivez l’actualité du matériel photographique, les Sigma DP1et DP2vous viennent tout naturellement à l’esprit (Sigma a d’ailleurs annoncé leurs successeurs : le DP1x et le DP2s). Deux initiatives intéressantes mais inabouties : les appareils de Sigma sont lents, très lents, leur ergonomie médiocre et ils n’offrent de bons résultats qu’en RAW et uniquement jusqu’à 400 ISO.
Avec ce X1, Leica entend relever le défi de conjuguer les capacités photographiques d’un gros appareil dans un compact passe-partout. Son X1 est-il le messie tant attendu ?
Leica X1 : la réalité
Made in Germany
Le X1 est sans doute le seul compact numérique fabriqué en Europe. Et pas par n’importe qui : par Leica, marque prestigieuse de la photo. Mais le X1 n’est pas le M9 et si le niveau des finitions est excellent, l’appareil fait bien-sûr moins solide que les fameux M. Un regret : l’écran a une définition bien trop standard. Pour un appareil à 1 500 euros, 230 000 pixels sonnent un peu léger. On aurait aussi aimé que les molettes de sélection de l’ouverture et de la vitesse ne soient pas si souples. Mais c’est une affaire de goût.
Le silence du compact, la qualité d’image d’un reflex
Contrairement aux compacts à optiques interchangeables tels que le GF1 ou le Pen E-P2, le X1 dispose d’un obturateur non pas mécanique mais électronique. Le X1 est donc, comme un compact normal, complètement silencieux. Un sacré avantage face aux appareils à visée reflex, d’autant que la qualité d’image est tout bonnement excellente, comme nous allons le voir. L’encombrement est sensiblement le même que le Panasonic GF1 avec le 20 mm, c’est-à-dire un gros compact que l’on glisse dans un petit sac ou une grande poche de veste, mais pas dans l’avant-poche d’une chemise.
Des couleurs justes, un excellent piqué
La première chose qui surprend, c’est la justesse des couleurs en JPeg. Certes, les photographes sérieux passeront par le mode RAW (format DNG) – parfaitement géré par Adobe Photoshop Lightroom 2 (la version Mac ici) et Apple Aperture 3 -, mais il est agréable de voir que Leica a travaillé ses modes Jpeg. La balance des blancs automatique est l’une des plus justes qu’il nous ait été donné de voir.
Autre grande force de ce X1 : la qualité de son optique, un 24 mm qui, une fois rapporté au format APS-C de son capteur 12 Mpix revient à un 36 mm. Ouvrant à F2.8, ce joli caillou délivre des images très précises, fourmillant de détails. Un piqué qu’aucun compact classique n’est à même de rendre.
Autofocus lent : un handicap pour le reportage
Les menus, spartiates mais clairs, fonctionnent très bien, l’écriture et la revue des images sont largement plus rapides que chez le trop lent M9 – pourvu que l’on investisse dans des cartes SDHC de classe 10. La lenteur du X1 se trouve, en revanche, dans la rapidité à l’allumage – 3 à 4 secondes entre la mise en route et la première photo – mais surtout dans la mise au point automatique, un peu molle du genou. Un défaut qui rend moins évidente la photo de rue type « instant décisif », chère à Cartier-Bresson. On ne peut pas dire qu’il ne soit pas taillé pour le reportage – après tout, Alex Majoli de l’agence Magnum a couvert l’invasion de l’Irak en 2003 avec des compacts numériques Olympus bien plus lents au déclenchement – mais sa lenteur d’autofocus n’en fait pas l’appareil incontournable. Il a cependant pour lui, comme on l’a vu, sa grande discrétion qui, selon nous, contrebalance partiellement ce défaut.
Bonnes performances en basses lumières
Poussé à 3200 ISO, le X1 délivre encore de très bons clichés. Ses bonnes performances à 1600-3200 ISO satellisent tout bonnement le meilleur des compacts et égalent, voire dépassent de nombreux reflex d’entrée de gamme. Un bon point, d’autant que le mode Jpeg noir et blanc, poussé à 1600 ISO, délivre un grain numérique travaillé assez proche d’un rendu argentique.
Une rude concurrence
Est-ce le compact de choix des photographes pros ? Des fans de Leica, sans aucun doute. Pour les autres, ça se discute. Non pas que le X1 soit mauvais, mais plutôt que la concurrence est de plus en plus rude. Non pas du côté de compacts – même si un Ricoh GRD III avec son capteur de compact et son 28 mm fixe est un compagnon de choix – mais du côté de la nouvelle génération d’appareils compacts à optiques interchangeables tels que les G1, GH1 et GF1 de Panasonic, les Olympus Pen E-P1, E-P2 et E-PL1 ou encore le Samsung NX10. Des gros compacts qui disposent, pour les Panasonic et les Olympus, de capteurs Micro 4/3 plus petits mais déjà très performants. Et les optiques Olympus et Panasonic, sans atteindre le niveau de qualité de Leica, délivrent de très bons résultats, notamment le 20 mm pancake F1.7 de Panasonic (équivalent à un 40 mm) qui, monté sur un GF1, offre un résultat proche du X1. Mais ajoute à son arc un autofocus performant, la vidéo HD et un prix deux fois inférieur…
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