Le fabricant finlandais fut un pionnier du suivi cardiaque des compétiteurs dès les années 70. Une expertise qui lui a permis de se tailler une place sur le marché récent des bracelets et des montres de sport. Ses atouts ? Des capteurs de qualité, des algorithmes efficaces et une application mobile plébiscitée par les runners : Polar Flow. Avec la M600, la marque s’aventure pour la première fois sur le terrain des montres Android Wear. Mais ce passage a un prix puisque le produit coûte 350 euros contre environ 150 pour les autres montres de sport Polar. La Polar M600 est compatible avec les smartphones Android (à partir de la version 4.3) et iOS (à partir d’iOS 9). Précisions que nous l’avons testée – principalement avec un iPhone – sous Android Wear mais qu’elle est en train de passer progressivement à Android Wear 2.
Des lignes épaisses
Disons-le d’emblée, le design n’est pas la qualité première de la Polar M600 qui affiche des lignes plutôt épaisses et un écran rectangulaire à l’allure massive. Pourtant, la montre n’est pas lourde (63 grammes) et finalement peu encombrante (45x36x13 mm). Le bracelet en plastique (noir, rouge ou blanc) vieillit de surcroît assez mal mais son système de crantage permet de l’ajuster précisément sur un petit poignet ce qui n’est pas le cas de toutes les montres connectées. Carton rouge en revanche pour le système de recharge : le câble, qui fonctionne avec un aimant, se fixe dans un sens bien précis et se désolidarise facilement. On peut donc avoir la mauvaise surprise de retrouver sa montre à plat, après l’avoir pourtant mise à recharger.
Dernier point noir : la durée nécessaire à la synchronisation des données. Qu’il s’agisse d’une cession d’activité d’une heure ou de plusieurs jours de suivi, la transmission s’étale sur plusieurs minutes. C’est long pour un sportif pressé. Enfin, l’autonomie n’est pas folle quand le GPS reste activé. 8 heures tout au plus annoncées par Polar, mais plutôt 6 pour nous sur le terrain. Le problème, c’est que la montre est aussi longue à recharger : près d’une heure et demi pour ce qui nous a concerné contre une heure annoncée.
Une montre robuste
Mais à l’usage, la M600 s’en sort très bien. Nous l’avons testé durant plusieurs mois et soumis à un régime éprouvant : quatre entraînements sportifs par semaine, capteur cardiaque et GPS actifs à longueur de journée, un semi-marathon sous le déluge, un marathon où nous l’avons copieusement arrosée d’eau lors des ravitaillements. Il faut dire qu’elle est étanche jusqu’à 10 mètres (IPX8) et qu’elle s’utilise sans problème pour nager. Le résultat ? Une robustesse à toute épreuve, une fiabilité rassurante et une simplicité d’utilisation remarquable.
Premier point fort : l’écran tactile couleur Gorilla Glass 3. Il est hyper réactif et nous n’avons jamais rencontré de problème pour l’utiliser sous la pluie, en plein soleil ou quand nos doigts étaient transpirants. C’est un vrai bonheur de lancer les applications d’un glissement de doigt. Ou de faire défiler les écrans d’un coup de poignet grâce au gyroscope embarqué. Au point qu’on est vite tenté de se passer totalement des deux boutons. Celui du milieu permet de lancer directement un entraînement. Un autre sur le côté gauche sert à la navigation.
Autre sujet de satisfaction, la compatibilité iOS. Aucun problème pour récupérer ses données via l’application Polar Flow avec un iPhone, ce qui est loin d’être le cas de toutes les montres Android. Le produit dispose, en outre, d’un petit espace de mémoire interne de 4Go où l’on peut stocker de la musique et l’écouter (via un casque bluetooth) même lorsqu’on choisit de ne pas s’embarrasser de son smartphone lors d’une activité. Un petit plus appréciable.
GPS et capteur cardiaque au top
Encore un bon point avec le système de géolocalisation qui combine GPS et GLONASS avec efficacité puisque le signal est capté immédiatement une fois dehors et que les distances sont perçues avec précision. Signalons que la M600 est la seule montre Polar sportive à en bénéficier.
Autre atout, le capteur cardiaque avec 6 leds. Certes, il n’est pas aussi précis qu’une ceinture cardiaque mais il fait preuve d’une grande constance et d’une belle réactivité par rapport à la concurrence. Idéal quand on court à la fréquence cardiaque. Sans compter que l’application mobile Polar Flow permet de définir des profils sportifs avec, par exemple, des seuils de fréquence cardiaque personnalisables déclenchant une alerte vibrante.
Une analyse très fine des entraînements
On en vient donc à parler de l’application Polar Flow, disponible avec plus de fonctionnalités sur ordinateur. Riche et complète, elle donne accès bien entendu aux données cumulées tout au long de la journée en précisant le cumul des heures passées en position allongée, assise, debout, en marchant et en courant. Le tout est intégré dans un agenda très pratique pour archiver et afficher ses performances au jour le jour, par semaine ou par mois.
Chaque fois, un résumé affiche de façon très lisible le nombre de calories brûlées, la distance parcourue, le nombre de pas effectués et la durée d’activité. Mais le meilleur, ce sont les cartographies qui donnent vraiment l’impression d’être un champion préparant les JO. Les parcours sont retracés sur Google Maps avec les performances détaillées kilomètre par kilomètre, des courbes affichent la progression de la fréquence cardiaque, de l’allure et de l’altitude. On peut obtenir des bilans de son entraînement et calculer le pourcentage d’un sport par rapport à un autre. Enfin, il est possible de suivre un programme de course à pied pré-établi par Polar ou d’établir une séance d’entraînement personnalisée en créant un objectif dans l’agenda.
On peut aussi s’inspirer des séances partagées par l’impressionnante communauté des utilisateurs de montres Polar comme on peut le voir ci-dessous. Bref, cette application Polar Flow, c’est une mine d’or. Seul petit regret : il est impossible de programmer à l’avance une allure avec alerte vibrante lors d’une activité.
Android Wear n’apporte pas beaucoup de valeur ajoutée
A condition de garder son smartphone à proximité pour rester connecté en Bluetooth ou en Wi-Fi, la M600 permet d’accéder à plusieurs services de Google via le système d’exploitation Android Wear. A notre grand regret toutefois, il est impossible de télécharger d’autres applications que celles qui sont livrées de base lorsque l’on utilise un iPhone. Par ailleurs, il y a peu d’applications disponibles en français sur Android Wear et le contenu est souvent décevant à exploiter sur le petit écran d’une montre. Les notifications fonctionnent bien mais sont minimalistes, on peut répondre à des SMS, définir un rappel, consulter la météo ou demander son chemin. La commande vocale, que l’on active en lançant « Ok Google » ne fonctionne pas toujours bien et il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour formuler une demande. Probablement à cause de la qualité du micro. Il est aussi illusoire d’espérer se servir efficacement du minuscule clavier pour saisir manuellement du texte. Bref, vous l’aurez compris, Android Wear est loin d’être indispensable à cette montre qui excelle, en revanche, à suivre vos exploits sportifs.
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