Apple iPhone 3G – 16 Go : la promesse
Phénoménal par le changement ou la nouvelle donne qu’il induisait, l’iPhone premier du nom n’était pas exempt de défauts, plus ou moins gênants. La limitation à une connexion Edge pour le transfert des données par exemple. Ou l’absence d’un module GPS, alors que cette fonction – généralement imparfaite et gadget – devient la norme dans ce genre d’appareil. Et puis, autre défaut de taille, son prix était vu par beaucoup comme prohibitif.
Apple a apporté une réponse à toutes ces critiques. Mais comme toute réponse, elle soulève d’autres questions. Passer à la 3G+, intégrer une puce GPS et refondre son système d’exploitation est-il suffisant pour faire de l’iPhone 3G la réussite qu’aurait pu être son aîné ?
Apple iPhone 3G – 16 Go : la réalité
Tester l’iPhone n’avait pas été facile parce qu’il fallait faire la part des choses entre la réalité, les fantasmes, les envies personnelles et les attentes d’une communauté impatiente.
Tester l’iPhone 3G revient à reprendre tous ces points et à leur ajouter de nouvelles implications, de nouveaux enjeux – dans le monde professionnel notamment – liés aux nouvelles fonctions matérielles et logicielles. Sans oublier qu’il faut bien s’assurer que les acquis de la première génération sont toujours là…
Nouveau design et observations frivoles
Pour son passage à la 3G, l’iPhone a fait peau neuve. Adieu la coque en aluminium brossé, plane et résistante aux traces de doigts et rayures. Voici venues des formes plus arrondies, une coque en plastique noire pour le modèle 8 Go et noire ou blanche pour le modèle 16 Go. La forme incurvée du dos de l’iPhone 3G cache une légère prise d’embonpoint en son centre et des bords un peu plus fins.
De manière générale, le nouvel iPhone est un peu plus grand, plus large et plus épais que son prédécesseur. Rien de gênant toutefois. Pour tout dire, ces nouvelles courbes lui assurent une meilleure tenue en main.
Officiellement, le choix du plastique se justifie pour améliorer la réception réseau de l’iPhone, car celui-ci n’intègre que deux antennes, l’une dans l’œilleton de son appareil photo, l’autre dans son pourtour métallique. Officieusement, ce pourrait être pour relancer l’industrie des chiffons antitraces de doigts, qui ne manqueront pas de maculer rapidement sa surface. Ce n’est pas dramatique, mais certains esthètes chagrins pourraient s’en plaindre.
Signalons enfin que désormais l’iPhone est compatible avec tous les casques et kit mains-libres du commerce. Sa prise jack est en affleurement. Voilà une bien bonne nouvelle.
Des repères inchangés
Une fois l’iPhone 3G démarré, on retrouve rapidement ses marques. La fonction iPod est toujours là, l’iTunes Wi-Fi Music Store également, l’horloge, Safari, tout le monde répond présent. L’écran tactile est toujours aussi confortable et réactif. Ce qui a fait le succès de l’iPhone et lancé l’engouement massif pour les interfaces tactiles revient en force. Les mêmes belles icônes donnent accès aux différentes fonctions.
Les nouveautés apportées par la version 1.1.3 font partie de l’aventure évidemment. Il est ainsi possible de créer des raccourcis vers des sites Internet ou des applications Web directement sur la page d’accueil.
Un changement en profondeur
Malgré cela, ne nous y trompons pas, le système d’exploitation de l’iPhone a connu une véritable mutation. De manière symptomatique son appellation témoigne de ce changement: en un an, elle est passée de Mac OS X allégé à iPhone OS. Autrement dit de la version 1.0 à la version 2.0. Un saut en avant qui a établi deux lignes de force: la première est celle de l’ouverture aux exigences professionnelles. La seconde est la mise en place d’une plate-forme de téléchargement d’applications pour tirer pleinement parti du potentiel de l’iPhone OS. Autrement dit pour offrir plus de services qu’Apple pourrait en imaginer et assurer ainsi un potentiel et un intérêt croissant à l’iPhone.
Rappelons-le à ceux qui ne voudraient ou ne pourraient changer leur iPhone première génération, la version 2.0 de l’iPhone OS sera disponible par défaut pour les iPhone 3G et par mise à jour gratuite pour les iPhone classiques.
BlackBerry en ligne de mire ?
Si les BlackBerry répondent à une problématique professionnelle de manière complète et ont l’avantage de l’expérience, la version 2.0 du système d’exploitation du téléphone d’Apple rattrape une grosse partie de son retard. Ainsi, la synchronisation en continu et en push (réception des données dès leur arrivée, création ou modification sur le serveur) des e-mails, calendriers et contacts Outlook grâce à Exchange et ActiveSync est un pas de géant.
Apple se paie même le luxe de répondre à la question de la sécurité en garantissant l’effacement à distance des données présentes sur l’iPhone. Mieux, dans le cadre d’une entreprise, l’iPhone s’interfaçant directement avec Exchange, la question d’une licence pour un serveur intermédiaire BlackBerry ne se pose plus. L’iPhone devient donc intéressant pour les professionnels. D’autant qu’il s’ouvre à une potentielle armada d’applications.
Ouverture sur le monde
L’AppStore représente un des plus beaux enjeux de l’iPhone. En donnant la possibilité à des développeurs de donner ou de vendre des applications aux utilisateurs de l’iPhone, Apple dévoile d’un coup d’un seul toute la puissance de la machinerie, du système d’exploitation.
Certes, Nokia propose des téléchargements de programmes, certes, on peut acheter des jeux ou de petits utilitaires sur presque tous les portables compatibles Java, mais une fois encore la réalité et leur potentiel à venir font de l’iPhone et de l’AppStore un mètre étalon de ce qu’on pourra attendre et exiger dans les mois à venir. Il suffit d’avoir joué à Super Monkey Ball en inclinant l’iPhone dans tous les sens ou d’avoir utilisé un des multiples utilitaires disponibles, même un logiciel de radiologie fera l’affaire, pour se rendre compte que c’est un autre monde. Un monde où les éditeurs tiers peuvent corriger les manquements d’Apple, en proposant par exemple un lecteur Flash. Bref, avec l’AppStore, l’iPhone prend le large.
Des ajustements discrets
A côté de ces deux grosses nouveautés, Apple a réalisé quelques petits réglages ou améliorations. On peut encore regretter l’absence de MMS, l’absence de fonction copier-coller ou de ce genre de petits détails qu’on avait pointés du doigt.
Au rang des nouveautés, on citera l’apparition d’une icône Contacts pour accéder directement aux différents carnets d’adresses synchronisés, soit depuis iTunes, soit depuis Exchange, soit, et c’est une nouveauté bienvenue, depuis la carte SIM de son précédent téléphone. Notons d’ailleurs que l’application Contacts se voit dotée d’un système de recherches.
L’application Mail s’enrichit d’une fonction pour déplacer ou effacer plusieurs courriels simultanément. On ne s’en plaindra pas, cela évitera les redondantes et agaçantes manipulations pour faire le ménage dans sa boîte aux lettres.
Pratique également pour communiquer avec des interlocuteurs étrangers, le support de plus de langues, la possibilité de basculer rapidement son clavier d’une langue à une autre et enfin la capacité qu’a désormais l’iPhone de reconnaître des idéogrammes tracés à même l’écran. Une fonction dont Apple ne pouvait pas faire l’économie au moment de se lancer à l’assaut de l’Asie.
Enfin, dernière nouveauté fonctionnelle, la calculatrice qui bénéficie d’un mode scientifique quand on incline le téléphone horizontalement.
En résumé, la version 2.0 est riche en grosses évolutions et en améliorations par petites touches. Toutefois, un point noir nous pousse à croire qu’une mise à jour serait souhaitable rapidement. Lors de notre utilisation assez intensive de l’iPhone, l’iPhone OS 2.0 a parfois souffert de quelques ralentissements vraiment gênants. Des lenteurs qui se manifestaient dans des situations multitâches. Par exemple, quand l’iPhone relevait du courrier en tâche de fond alors qu’on saisissait un SMS. Quoi qu’il en soit, toutes ces mises à jour ne doivent faire oublier la fonction qui a donné son nom à l’iPhone 3G…
La 3G, consommatrice d’énergie…
Excuse marketing ou problème véritable, le premier iPhone n’était officiellement pas 3G parce que son autonomie aurait été trop faible. A voir les résultats obtenus avec une batterie plus performante on ne peut que conclure que l’assertion de Steve Jobs était au moins en partie vraie.
Ne le taisons pas plus longtemps, la 3G+ est un vampire. Pour un usage difficilement quantifiable, qu’on qualifiera de soutenu mais sans abus, qui inclut la réception d’e-mails en push, quelques sessions de surf, l’utilisation de la fonction iPod, la lecture de vidéos sur You Tube et l’utilisation de la fonction GPS, l’autonomie de l’iPhone 3G atteint un maximum de 21 heures. Avec des chutes à moins de 20 heures en usage plus intensif. Le même type d’utilisation avec la 3G désactivée, puisqu’Apple a eu la bonne idée de proposer cette possibilité, pousse l’autonomie à un peu plus de 25 heures de moyenne.
En revanche, pour qui cumule 3G, Wi-Fi et réception en push, l’autonomie dure une journée… de travail. A savoir de 8h30 à 21 heures. En utilisant la 3G sans discontinuer pour télécharger des applications, des vidéos et des mails, la batterie expire encore plus vite, en environ 5 heures, ce qui correspond aux chiffres annoncées par Apple. Passé ce délai, plus de téléphone, plus d’iPod, plus rien… Il faut tout recharger. Et ne comptez pas sur un Dock pour enficher l’iPhone, il n’est plus livré de série.
…mais pour quel confort !
Pour autant, même si l’autonomie est parfois assez juste, il faut reconnaître que la 3G+ (HSDPA tribande, donc utilisable partout dans le monde) est une véritable bénédiction en terme de vitesse de téléchargement. A tel point d’ailleurs qu’on regrette de ne pouvoir télécharger des morceaux sur iTunes Store même loin d’un point d’accès Wi-Fi. Un souci de négociation avec les majors peut-être.
Quoi qu’il en soit, Apple annonce des téléchargements 2,5 fois plus rapides. Selon les usages: surf sur le Web, téléchargement d’e-mails un peu lourds ou lecture de vidéos sur YouTube, nous avons enregistré un coefficient multiplicateur allant de 2,5 à près de 3. Dans certains cas, quand la zone de couverture est bonne, ce qui n’est pas le cas partout et tout le temps, la 3G+ est donc dans les faits trois fois plus rapide que l’Edge.
Et d’ailleurs Apple a fait en sorte d’optimiser le téléchargement de pages Web en Edge. Ce qui fait qu’un iPhone 3G utilisé en Edge sera généralement plus rapide qu’un iPhone normal en Edge également. Si sur certains sites la différence de temps de téléchargement est minime, sur les sites un peu lourds, le gain de temps est appréciable, du simple au double.
GPS, en attente de plus
Terminons avec le GPS. Pour l’instant, cette fonction est intéressante principalement grâce à l’application Plans et à la fonction de géolocalisation des photographies prises avec l’iPhone -qui au passage bénéficie ou souffre toujours d’un malheureux capteur 2 Mpix, sans option vidéo.
Ainsi dans Plans, la localisation de l’utilisateur est beaucoup précise puisqu’en plus de la triangulation entre les tours des opérateurs et les points d’accès Wi-Fi, l’iPhone possède désormais sa propre puce a-GPS.
Pour autant, les vraies applications utiles ou ludiques devraient apparaître au fil du temps et ce grâce à l’AppStore. Une rumeur faisait état d’une version de Tomtom Navigator pour l’iPhone. Les principaux concernés ont confirmé que leur produit était compatible avec le téléphone d’Apple tout en précisant qu’une commercialisation pour ce support n’était pas à l’ordre du jour. On peut en tout cas imaginer un service de ce genre débarquer tôt ou tard.
Une politique tarifaire agressive
Enfin, dernier gros changement, le prix. D’appareil élitiste et inaccessible, car non subventionné par les opérateurs, à la demande d’Apple, l’iPhone (3G) devient un smartphone complet, novateur et diablement ergonomique vendu moins de 200 euros.
Ainsi, dans le cadre d’un engagement à un forfait iPhone, le modèle 8 Go est vendu 149 euros alors que celui de 16 Go l’est à 199 euros. Une différence de prix minime qui tend à encourager l’achat du modèle 16 Go. Un choix d’autant plus judicieux qu’avec un peu de musique, beaucoup d’e-mails et pas mal d’applications, les 8 Go pourraient se révéler rapidement trop exigus pour tout loger.
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