Olympus E-5 : la promesse
Officiellement, Olympus met en pause son activité reflex, préférant se recentrer sur les compacts traditionnels et ceux à optiques interchangeables. Si on lit entre les lignes, on comprend que la marque a perdu la guerre face aux géants (Canon et Nikon) et qu’elle recycle intelligemment ses technologies dans ses Pen.
En guise « d’adieux » (non officiels), l’E-5, un boîtier pro. Une manière de donner aux professionnels équipés en Olympus un peu plus de temps avec leurs optiques. L’histoire dira si c’est bien le dernier reflex de la marque, mais la question à laquelle nous allons répondre est « à quoi ressemble ce chant du cygne ? ».
Olympus E-5 : la réalité
Massif ! L’E-5 est un petit blindé, un vrai appareil de baroudeur qui n’a rien à envier aux Nikon et aux Pentax, qui jouent dans la même cours (D300s, K-5). Scellé par des dizaines de joints d’étanchéité, compact et lourd en main, cet E-5 a essuyé deux petites chutes et deux fortes pluies sans sourciller.
Revers de la médaille : il est aussi lourd que ceux de la concurrence. Un drame si l’on considère que l’argument phare d’Olympus pour promouvoir le capteur 4/3 (plus petit que l’APS-C et bien plus petit que le plein format) était justement la compacité et le poids. Mais on n’a rien sans rien, un appareil robuste doit être lourd.
Des optiques de grande qualité
Pour ce « dernier » test d’un reflex Olympus, nous avons mis les petits plats dans les grands, en utilisant pas moins de 5 optiques haut de gamme : un zoom téléobjectif 50-200 mm F2.8-3.5 (eq. 100-400 mm en 35 mm), un ultra-grand-angle 8 mm F3.5 (eq. 16 mm), un Fisheye 7-14 mm F4 (eq. 14-28 mm), un zoom très-grand-angle 11-22 mm F2.8-3.5 et un zoom 12-60 mm F2.8-4.
Le bilan est positif, teinté de certains limites : Olympus manie le grand-angle d’une main de maître, la gestion des aberrations optiques est exemplaire, le piqué excellent, mais les bagues de zoom sont perfectibles et la concurrence fait bien mieux en ce qui concerne les longues focales – même si Olympus offre une compacité record. Au final, la qualité des images en plein jour est très bonne et ces optiques, aussi attrayantes que chères.
Capteur dépassé
Pas de scoop, pas de miracle ! Le capteur 4/3 n’est pas la hauteur des modèles APS-C en termes de sensibilités, même si il y a de jolis progrès. Le bruit numérique est présent dès 800 ISO, fort à 1 600 ISO, gênant à 3 200 ISO. On gardera les 6 400 ISO pour les situations désespérées tant l’image est dégradée. La concurrence fait largement mieux, notamment Pentax et son K-5, qui est encore assez bon à 6 400 ISO.
L’autre bémol vient bien sûr de la définition de 12 Mpix. Pour de nombreux professionnels – la cible de cet E-5 –, disposer d’un peu de marge de recadrage ou d’une définition élevée sont des avantages non négligeables. En face, un Canon EOS 7D affiche 50 % de pixels en plus (18 Mpix) pour un boîtier moins cher.
Bon autofocus
Olympus a bien travaillé sur la mise au point automatique : sans prétendre aux performances d’un boîtier professionnel très haut de gamme comme un Nikon D3s ou un Canon EOS 1D Mark IV, l’E-5 se révèle très réactif. Le viseur est trop étriqué pour faire de la photo de sport et le mode de suivi est moins fin que celui du Nikon, mais les performances générales de son autofocus sont globalement bonnes.
Mode vidéo pour la forme
Maîtrisant la vidéo au travers de ses Pen, Olympus l’a fort logiquement implémentée dans son E-5. Les fichiers 720p sont encodés en MJpeg, encapsulé dans un fichier AVI. Si le fait de pouvoir jouer avec les optiques est un plus, la qualité finale des vidéos n’est pas au niveau des reflex Canon, qui filment en Full HD. On n’envisagera pas de vidéo professionnelle avec ce boîtier, mais la présence d’un mode vidéo est sympathique.
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