Acer Aspire Revo R3600 : la promesse
Quand Nvidia était passé nous voir l’an dernier pour nous présenter sa plate-forme Ion, nous avons été emballés d’un côté -nous avions attribué un choix de la rédaction- et réservé de l’autre: la puissance marketing d’Intel est telle que nous craignions que la nouveauté soit étouffée dans l’œuf. Mais les constructeurs informatiques sont à l’écoute du grand public et comme Intel n’a pu dégainer de puce graphique concurrente depuis la présentation du Ion, il était normal qu’un grand de l’industrie comme Acer finisse par intégrer cette puce dans une machine. Et cette machine c’est l’AspireRevo.
Acer Aspire Revo R3600 : la réalité
L’AspireRevo en détails
Si vous avez la flemme de jeter un coup d’œil à la fiche technique, l’AspireRevo en bref c’est un mini-PC qui contient: un processeur Atom, un chipset Ion, 6 USB 2.0, du e-SATA, une sortie HDMI, une VGA, un lecteur de cartes SD une prise réseau et des entrées/sorties son avec en bonus le Wi-Fi en version 802.11 b/g. Vous l’aurez compris, c’est une machine très complète côté connectique et fonctions. Si vous connaissez les netbook, ces miniportables économiques, l’AspireRevo c’est en somme la même chose, mais suréquipé. Et avec une puce Ion qui, vous l’aurez compris, améliore le tout. Et améliorer, c’est un peu un euphémisme…
Avec le Ion, L’Atom a trouvé son meilleur copain
Vous avez déjà essayé de décoder un flux HD avec votre netbook? Non? Eh bien nous si, et c’est généralement une franche rigolade: un Atom ça décode 6 images par seconde en Full HD. Seulement voilà, l’Atom a un nouveau copain: le Ion. Et là, que ce soit dans les fichiers mkv encapsulant du H.264, du gros DivX HD ou encore lire un Blu-ray sur un lecteur USB comme notre LG BE6LU10, l’AspireRevo décode tout sans soucis.
Si la lecture du Blu-ray prend pas mal de temps à se charger -la faute à l’USB- il n’y a vraiment rien à redire côté décodage si ce n’est un décalage temporaire entre le son et l’image lorsque l’on avance le film à la hussarde. Mais la cerise sur le gâteau, c’est sans nul doute l’occupation du processeur qui ne dépasse pas 50% en Blu-ray et se cantonne à 20-30% en fichiers HD sur disque dur. Comprendre que les programmes en tâche de fond continueront de s’exécuter normalement.
Le jeu occasionnel en prime
Si quelques acharnés jouent à des jeux sur leurs nettop ou netbook (tours économiques et miniportables économiques), ce sont généralement des petits jeux qui datent. Avec l’AspireRevo, le champ des possibles s’élargit, bien que cela ne soit pas là l’objectif principal. Conformément à la demande de Nvidia, nous ne communiquerons les résultats exacts des benchmarks (les tests de performances) que le 28 avril, mais nous pouvons vous dire que l’AspireRevo est 16 fois plus performant qu’un netbook/nettop de base: le jour et la nuit. Tant et si bien que même les jeux récents –Call of Duty Modern Warfare ou encore Spore-, s’exécutent et tournent.
Attention, cela reste un Atom et une puce graphique d’entrée de gamme: ça tourne, mais gentiment, en bas niveau de détails et en 800×600 voire 1024×768. En plus des jeux préinstallés sur notre version de test, nous avons installé Steam avec Heroes of Might and Magic V, Half life 2 et Down of War premier du nom. Dans les deux premiers cas, le jeu tournait convenablement en 1024×768 en bas niveau de détails. Dans le cas de Dawn of War, jeu assez ancien, il tournait parfaitement en 1024, tous détails à fond. Bref, vous l’aurez compris, bien que moins performant qu’une tour classique, l’AspireRevo peut tout à fait assumer un rôle vidéo ludique.
De l’utilisation de la bête
Si les applications possibles de la machine sont nombreuses, les supports Vesa (pour le fixer derrière un écran) livrés avec l’AspireRevo ne laissent pas de doute quant au placement du produit pour Acer: il s’agit d’une machine à installer derrière une télévision ou un écran LCD. Pour les professionnels, ce sera une machine de bureautique. Pour le grand public, ça sera un PC/lecteur multimédia qui lit les films partagés sur le réseau et qui se connecte à Internet, etc. Ou encore le premier PC pour les enfants ou les grands-parents. Les cibles sont multiples, le potentiel de la machine bien réel et particulièrement attractif compte tenu du prix, c’est-à-dire le même que les autres nettop, mais les performances graphiques en plus.
Et pour les bidouilleurs, l’intérieur de la machine est facilement accessible et très propre: on pourra donc facilement changer le disque dur, augmenter la mémoire vive ou encore changer la carte Wi-Fi.
Les petites critiques
On commence avec le clavier et la souris: si le premier nous a paru bien sympathique avec ses touches «chiklet» (c’est-à-dire comme les Vaio et les MacBook), on aurait préféré un kit sans fil. Compte tenu du prix, c’était sans doute impossible, on passe donc l’éponge.
Ensuite les performances intrinsèques de l’Atom sont limitées et Vista pèse lourdement sur le pauvre processeur. Acer aurait pu pousser à 3 Go de RAM pour fluidifier tout ça, mais là encore, le prix ultracompressé nous fait mettre un bémol: mais vivement Windows 7 pour l’amélioration des performances avec 2 Go…
Le futur de Ion chez Acer
En ce qui concerne l’actuel AspireRevo, les options sont déjà prêtes: Acer annonce une Webcam spécialement dédiée pour l’utilisation sur support Vesa, qui dépasserait en haut du téléviseur, et une télécommande façon Wii pour les jeux. Quant à une version avec lecteur optique, il semblerait qu’Acer ne soit pas intéressé. Même son de cloche pour les netbook où selon une source chez Acer: «rien n’est en préparation pour le moment». Mais les déclinaisons du Ion pourraient se multiplier si cette première expérience de l’AspireRevo est un succès. Compte tenu du climat économique et des usages actuels de l’informatique, cette petite machine pleine de potentiel a clairement une belle carte à jouer.
Une fois encore, Acer a suivi Asus dans la réussite en allant encore plus loin. Comme ce fut le cas pour les netbook -Acer en a vendu plus que son concurrent en 2008- Acer a repris l’idée de l’intégration de l’Atom dans un PC de petite taille en ajoutant la puce qui fait toute la différence. Comme quoi, il ne suffit pas d’être le premier…
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