Passer au contenu

Test : L’Apple TV rate son entrée

Malgré son look d’enfer et une interface limpide, le media center signé Apple accuse un sévère problème de contenus.

L'avis de 01net.com

Apple Apple TV - 1G

Les plus

  • + Le design
  • + L'intégration made in Apple
  • + Le choix de la connexion filaire ou Wi-Fi

Les moins

  • - La taille du disque dur
  • - Le manque de contenus iTunes Store
  • - Le manque d'intérêt
Voir le verdict

Fiche technique

Apple Apple TV - 1G

Capacité du disque dur (en Go) 40 Go
USB Non
Voir la fiche complète

Apple Apple TV – 1G : la promesse

Qu’on soit détracteur ou zélateur de la firme à la pomme, l’annonce d’un media center signé Apple ne pouvait pas laisser de glace. Parce qu’Apple sait faire de beaux produits, de belles interfaces, claires et simples à prendre en main. Parce qu’Apple est encore auréolé du succès de l’iPod. Parce qu’Apple, par le biais de son incarnation Steve Jobs, est le roi de la communication et du rêve. Autant dire que l’Apple TV était très attendu. A tort ou à raison?

Apple Apple TV – 1G : la réalité

Quand le Mac mini est sorti, si petit et compact, le monde des «macophiles» s’est écrié: voilà un media center Apple! Malgré quelques défauts, entre autres sur le plan de la connectique, tout y était ou presque, notamment l’interface Front Row –pour naviguer entre musique, photo et vidéo– et sa télécommande minimaliste.

Aussi, quand Steve Jobs annonçait le 12 septembre dernier en avant-première –un fait historique en soi– l’Apple TV (nom de code iTV pendant son développement), on s’attendait enfin à voir débarquer LE media center à la sauce Apple.

Et à le sortir de sa boîte, à le tenir, fin et design, on se dit que le bonheur est à portée de main, là, dans l’Apple TV. On s’empresse de le brancher. C’est rapide. Un câble secteur, un câble HDMI et le tour est joué. Enfin, seulement si vous possédez un téléviseur avec des entrées numériques. Si vous êtes resté fidèle à un téléviseur cathodique avec des prises analogiques (Péritel, par exemple), la connexion est plus hasardeuse (via un adaptateur Yuv/Péritel) et le résultat parfois peu concluant en termes de qualité d’affichage.

Pour en profiter pleinement, il serait donc recommandé de posséder un écran LCD ou plasma? Oui… et non. Oui pour la connectique et non parce que, pour l’instant, les contenus disponibles ne tirent que très peu parti de ce potentiel qualitatif. Seules exceptions, les bandes-annonces HD. Mais prenons un exemple.

Un fan de Pixar a acquis sur l’iTunes Store l’intégrale des courts-métrages de la société. Ceux-ci l’attendent sur le disque dur de son Mac ou de son PC. Après une phase de configuration simplissime du réseau sans fil (compatible Wi-Fi 802.11n) ou filaire (100 Mbit/s) de l’Apple TV et de l’ordinateur, on configure rapidement l’accès aux contenus iTunes depuis l’Apple TV. La configuration est un modèle du genre. En deux clics et trois pressions de bouton de la télécommande, tout est opérationnel.

Avide, le fan de Pixar lance donc la lecture de son court-métrage préféré. Selon que le fichier se trouve sur l’ordinateur et est donc lu en téléchargement continu ou a été synchronisé sur le disque dur de l’Apple TV (40 Go), la lecture commence plus ou moins rapidement. Notons que dans les deux cas, les saccades sont quasi inexistantes et c’est un bon point.

Ce qui l’est moins, c’est que la vidéo, prévue pour être lue au mieux sur l’écran 640×480 pixels de l’iPod et au pire sur un moniteur, apparaît sur le téléviseur toute de pixels vêtue (pas de mise à l’échelle de l’image). Insupportable! Surtout quand on a investi dans un écran LCD ou plasma HD Ready ou Full HD. On touche là au coeur du problème: quels contenus pour l’Apple TV?

Là où la plupart des media centers, celui de Microsoft en tête, sont ouverts sur le monde et le contenu que vous auriez pu enregistrer sur un magnétoscope numérique, par exemple, Apple ferme les portes de son petit dernier. Car l’Apple TV n’est pas tant un media center qu’un media extender. Pour être plus clair, c’est une extension du Mac (ou du PC) dans votre salon. Et pour être davantage précis, c’est une extension d’iTunes. Sans iTunes, pas de salut et sans son contenu, pas d’Apple TV.

Qu’est-ce à dire? Que tout doit passer par iTunes. Pour les éléments achetés ou téléchargés via l’iTunes Store, deux problèmes se posent. Celui déjà entraperçu de la qualité –actuellement, les vidéos ont une résolution trop faible– et celui de la quantité. En France, à l’heure du lancement de l’Apple TV, seuls quelques courts-métrages et vidéo-clips sont disponibles sur la boutique en ligne. Autant dire un contenu bien maigre. Certes, l’offre prend une autre ampleur avec les épisodes des séries à la mode comme Lost ou Prison Break, mais elle est réservée aux Etats-Unis.

Quant à regarder des contenus récupérés autrement, oui, c’est possible. Mais il faut d’abord passer par une fastidieuse phase de conversion au format H.264, qui implique à l’heure actuelle de recourir à QuickTime Pro (30 euros). On est loin de la facilité d’utilisation associée en général à la Pomme.

A ces désagréments majeurs s’ajoutent des détails plus ou moins signifiants. Par exemple, la télécommande Apple, si bien adaptée à l’utilisation à proximité d’un Mac, paraît bien petite pour être adoptée au salon. Les grandes télécommandes de nos téléviseurs et magnétoscopes ont déjà tendance à disparaître entre les coussins de nos canapés, imaginez ce que peut devenir une télécommande conçue pour tenir dans la paume de la main!

Plus gênant, l’Apple TV chauffe énormément (plus de 50°C en surface lorsqu’il est utilisé intensivement). On est alors tenté de l’arrêter. Mais c’est au dépend du confort d’utilisation, car il ne démarre qu’excessivement lentement. Un handicap pour un media center appelé à suivre le rythme d’un téléviseur qu’on allume et éteint en quelques secondes.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.