Kodak Pixpro S1 : la promesse
Rares sont les enteprises du monde de la photo à sortir des appareils hybrides de leur chapeau. Ainsi en 2010, Samsung nous avait surpris en sortant le NX10, premier appareil d’une longue série. Marque mythique de la photo s’il en est, Kodak est revenue sur le devant de la scène et lance, contre toute attente, un boîtier hybride compatible avec le standard Micro 4/3 : le Pixpro S1.
Kodak Pixpro S1 : la réalité
Le Kodak S1 est un appareil bien construit et bien fini. La grand majorité de la coque est en métal, les charnières de l’écran orientable verticalement sont solides, les trappes et autres caches itou. Seul regret ergonomique, le flash externe, certes livré dans la boîte, mais qui nuit au design de l’appareil et à son encombrement. Nous faisons régulièrement le reproche à Olympus, il n’y a pas de raisons pour que Kodak soit épargné !
Un système optique pérenne
Kodak a opté pour le système Micro 4/3 et c’est une bonne chose pour eux, mais aussi pour tout l’écosystème puisqu’il est déjà le plus riche du monde des hybrides. Nous avons pu tester le S1 avec les 12-40 mm f/2.8 et le 45 mm f/1.8 d’Olympus ainsi qu’avec le Panasonic 100-300 mm f/4-5.6. Elles ont toutes parfaitement fonctionné, tant du point de vue de l’AF que du piqué final des images. Le fait de pouvoir enrichir son boîtier avec des optiques de plusieurs marques – Olympus et Panasonic bien sûr, mais aussi Sigma, Tamron et Samyang – est un vrai gage d’évolutivité.
Optique kit 12-45 mm : bonne plage optique, mais qualité médiocre
L’optique kit du S1 est intéressante sur le papier. Car si la plupart des hybrides au format Micro 4/3 proposent une optique 14-42 mm soit un 28-84 mm (en équivalent 24×36), Kodak a eu l’idée d’étendre un peu ces plages optiques en proposant un 12-45 mm, soit un 24-90 mm : il voit plus large et zoome un poil plus loin. Cette plus grande plage se paie cependant en termes de qualité d’image, puisque ce 12-45 mm f/3.5-6.3 est moins lumineux en bout de zoom mais aussi moins piqué que ses concurrents.
Optique kit 42, 5-160 mm : le télé-zoom qui fait le travail
Pas très piqué non plus, le 42,5-160 mm f/3.9-5.9 n’est pas une optique d’exception, mais il a un sacré avantage : il offre une bonne puissance de zoom (jusqu’à 320 mm donc) et un poids convenable pour un prix modique – il ne représente qu’un surcoût de 100 euros entre les deux kits (simple et double optique). Du coup si le S1 vous intéresse, ne passez pas à côté de ce zoom téléobjectif très pratique, pour des photos au zoo notamment.
Capteur correct
Le capteur CMOS 16 Mpix du Kodak S1 n’est pas, fort logiquement, au top de ce qui se fait dans la catégorie. Mais ses performances en Jpeg sont néanmoins de très bon aloi – les couleurs sont plutôt justes et le rendu n’est pas trop “numérique”. Sur le traitement des couleurs en mode auto, Kodak est au niveau de ce que fournissent Panasonic et Olympus en sortie de boîtier. Ses performances sont en revanche inférieures à la compétition sur un point, celui de la gestion des basses lumières : convenable à 800 ISO, le capteur souffre à 1600 ISO et peine vraiment à 3200 ISO.
Appareil connecté
Pour un premier appareil, ce PixPro S1 fait presque un sans-faute côté fonctionnalités puisqu’en plus de la griffe flash et de l’écran orientable, on a droit à un pilotage via Wi-Fi, pilotage qui fonctionne d’ailleurs très bien, ce qui n’est pas si évident (nous avons testé une palanqué de modes Wi-Fi finis à la truelle !). Pilotable depuis un smartphone, le S1 a les mêmes défauts que le Kodak Pixpro SL10 que nous avons récemment testé, c’est à dire un temps de latence important entre la pression du bouton virtuel et la prise effective de la photo, de l’ordre de 1 à 1,5 s. Si la latence est en partie dûe aux limites du Wi-Fi, il faut aussi espérer que Kodak essaie d’améliorer un peu le code de son app Pixpro Remote viewer.
Lenteurs en RAW
Jusqu’à 8 secondes d’immobilisation totale : c’est ce que vous “risquez” si l’envie vous prend de shooter en RAW de manière trop soutenue. Le S1 se mue en effet en escargot asthmatique dès que le mode RAW (le négatif numérique) est sélectionné. Problème de performance de processeur, de quantité de mémoire tampon ou les deux ? Difficile à dire, mais la résultante est que le S1 préfère le Jpeg. Notez au passage que si le format DNG des RAW est bien reconnu par Adobe Lightroom, l’interprétation des fichiers est, pour l’heure, un peu erratique. Dans notre cas, le logiciel digérait les fichiers en les surexposant de manière artificielle – il nous a suffi de baisser les curseurs d’exposition pour retrouver l’image brute. Kodak-JK Imaging et Adobe on encore un peu de travail pour parler entre eux.
AF convenable, rafale décevante
L’autofocus du Kodak S1 n’est pas un modèle du genre et rappelle un peu le Pen E-P2 sorti en 2010… En clair, il a quelques générations de retard. Rien à voir par exemple avec les derniers appareils de Panasonic et Olympus qui sont de vrais acharnés du déclencheur ! Pour autant, ce n’est pas scandaleux puisqu’après tout, le S1 n’est que le premier appareil du “Kodak nouveau”, et ses performances ne sont pas très loin des premier hybrides de Fujifilm, excellentissimes en termes de qualité d’image mais mou du genou côté AF.
La rafale en Jpeg est cependant décevante : au-delà de 4 secondes (soit 12 images capturées), l’appareil est bloqué jusqu’à digestion des clichés. D’une part cette rafale est très modeste, d’autre part l’immobilisation de l’appareil paraît évitable. Samsung a déjà connu ce problème et il lui a fallu des années pour le corriger. Espérons que les Taïwanais de Kodak iront plus vite !
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