Kodak fait son entrée sur le marché des smartphones. Enfin presque, il y avait eu un IM5 en 2015, vite oublié… L’occasion rêvée pour la marque de tordre le cou à Apple et Samsung qui ont, disons-le franchement, tué les appareils photos compacts traditionnels avec leurs smartphones.
Sauf que dans les faits, les choses ne sont pas aussi simples. Cet Ektra – en hommage à un modèle mythique de la marque – n’est pas vraiment conçu par Kodak, mais par la société anglaise Bullit qui utilise une licence. Si ce nom n’est pas vraiment connu du grand public, sachez que c’est cette entreprise qui fabrique -par exemple- les smartphones renforcés Caterpillar.
A Bullit donc d’insuffler l’esprit de la prestigieuse marque américaine au sein d’un smartphone. Chose qui est plutôt réussie au niveau du design. L’Ektra reprend les codes des vieux boîtiers photo, avec notamment une poignée, un bouton dédié au déclenchement sur la tranche et un objectif bien visible au dos.
En revanche, les matières choisies sont moins nobles. Tout est en plastique, de l’imitation cuir présente au dos en passant par le contour façon métal. A 500 euros, on aurait aimé voir des matériaux plus nobles.
Force est aussi de constater que le gros objectif photo n’est rien d’autre que de la décoration, si ce n’est le verre employé pour protéger le capteur. Charlie Henderson, le patron de la marque chez Bullit, confiait ainsi à 01net.com qu’il ne retient que « 3 % de la lumière, là où celui utilisé par la concurrence en retient 8 % ». Un gage, selon lui, de photos plus lumineuses. Une affirmation sur laquelle nous reviendrons un peu plus bas.
Le look avant tout
Esthétique, la poignée n’est en revanche pas si pratique que ça. Le bouton de déclenchement de l’appareil étant situé un peu trop à gauche, on a vite fait de placer par mégarde son pouce sur l’écran tactile et d’activer toutes sortes de fonctionnalités indésirables. Pris à la verticale, le smartphone pâtit encore de cette poignée qui bloque les doigts au dos de l’appareil.
Estampillé Kodak, cet Ektra se doit d’être irréprochable sur toute la partie imagerie. Les choses partent pourtant mal avec l’écran IPS Full HD de 5 pouces utilisé. Sa luminosité de 452 cd/m2 n’est pas extraordinaire, un défaut qui pourrait être contrebalancé par un excellent contraste. Ce n’est malheureusement pas le cas ! Nous avons relevé un taux de 853:1, on a connu bien mieux pour visionner des photos ou les retoucher.
De bonnes performances brutes
Heureusement, l’Ektra se rattrape sur les performances. Son puissant SoC (System on Chip) Mediatek Helio X20 tourne à 2,3 GHz et intègre une puce graphique Mali T880 MP4. Ce duo assure dans les jeux 3D très gourmands et qui regorgent de détails. Mais, comme souvent avec les puces Mediatek, l’appareil se met à chauffer de manière importante au bout de quelques dizaines de minutes de jeu.
Une puissance qui a bien du mal à aller de pair avec l’endurance. Malgré sa batterie de 3 000 mAh, l’Ektra n’a tenu que 5 h 49 en utilisation polyvalente. Dans ces conditions, tenir plus d’une journée sans devoir la recharger est impossible.
Les résultats de nos tests ne sont pas vraiment meilleurs en lecture vidéo (à peine 8 h 37) ou encore en communication, même si c’est là qu’il s’en sort le mieux (16 h 32).
Difficile de se démarquer en photo, mais quelques bonnes idées
Nous le disions en introduction, la photographie est clairement un domaine dans lequel le Kodak Ektra se doit d’exceller. Autant être clair : ce n’est pas tout à fait le cas. Nous avons abordé très en détail dans un article complémentaire ses capacités photos, voilà cependant quelques conclusions rapides.
Les clichés du capteur de 21 mégapixels ne sont satisfaisants que dans les scènes bien éclairées. Sans toutefois jamais égaler les prestations des iPhone et autres Galaxy S. Les choses se gâtent clairement dans les scènes sombres, où la lumière est difficile à capter et l’autofocus, vite dépassé. En vidéo enfin, le suivi de l’autofocus n’est pas optimal et quelques saccades apparaissent lors de déplacements rapides.
Au sein de l’application photo, on regrette également l’absence de filtres reprenant le grain et les caractéristiques des mythiques films de Kodak. On en retrouve seulement pour la vidéo, avec une simulation de rendu de caméra Super 8.
Pour compenser, notons tout de même l’ingénieuse intégration des puissantes retouches issues de l’excellente application Snapseed de Google. Il sera donc possible de modifier ses clichés directement dans les options, sans avoir à ouvrir Snapseed. Pratique.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.