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Test : iPhone XS, victime flamboyante d’une évolution modeste et d’une concurrence acharnée

L’iPhone XS est la copie exacte de l’iPhone X, smartphone introduit l’année dernière qui mettait fin à un cycle et ouvrait une nouvelle page. A l’intérieur de ce XS, on trouve pourtant de nombreuses améliorations. Mais suffisent-elles ?

L'avis de 01net.com

Apple iPhone XS

Les plus

  • + L’écran et l’ergonomie
  • + Le processeur plus puissant
  • + La partie photo améliorée
  • + L’autonomie correcte

Les moins

  • - Le prix
  • - Une mise à jour modeste
  • - L’autonomie qui pourrait être meilleure

Autonomie & charge

0 / 5

Photo & vidéo

4 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 28/09/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Apple iPhone XS

Mémoire vive 4 Go
Capacité 512 Go
Taille 5.8 "
Voir la fiche complète

Des feux de la rampe au second rang. L’année dernière, l’iPhone X était le roi de la fête, incarnait les dix ans des smartphones d’Apple et dessinait un futur plus beau, plus grand. Bonne nouvelle, le futur est déjà là. Mauvaise nouvelle l’iPhone XS paraît du coup moins nouveau, moins séduisant. Il est frappé de plein fouet par l’effet « année en S ». Alors que le iPhone XS Max bénéficie d’une nouvelle dalle géante, lui, n’aurait-il qu’un S pour nous séduire ? Ne sautons pas si vite aux conclusions. Il ne faudrait pas mésestimer le XS, plus petit des iPhone 2018, certes, mais pas sans atout.

01net.com – Lionel Morillon – L’iPhone XS, de dos, pour profiter de son rendu doré…

Le retour du bord à bord et de Face ID

L’année dernière, l’iPhone X introduisait une vague de changements très attendus dans le design des iPhone. Mélange d’iPhone 4 et d’iPhone premier du nom, le X revenait au dos en verre et cerclait son pourtour d’acier. Afin d’offrir un écran plus large et bord à bord dans un boîtier le plus compact possible, il se débarrassait du bouton Touch ID pour le remplacer par l’encoche, siège de Face ID.

Année en S oblige, le XS garde les mêmes repères, le même design et la même taille d’écran. Comme le XS Max, il se paie le luxe d’un coloris doré, dont on pensera ce qu’on souhaite… la sobriété de l’argent ou du gris sidéral est davantage à notre goût.

En main, l’iPhone XS est comme à la maison, il s’adapte parfaitement, pas besoin d’avoir une dextre de basketteur pour l’utiliser. Tout n’est que luxe, calme et volupté. D’autant que la dalle OLED est toujours aussi exceptionnelle. Elle offre une large plage colorimétrique et, comme si ce n’était pas suffisant, la fidélité des couleurs produites est très impressionnante. La technologie P3 fait des miracles, tandis que la technologie True Tone est là pour reposer vos yeux et adapter la chaleur de l’éclairage en fonction de la lumière ambiante.

HDR, compatible HDR 10 et Dolby Vision, l’iPhone XS ne remplacera pas votre home cinema, c’est certain, mais sa dalle de 5,8 pouces est parfaite pour surfer ou regarder un film. Si jamais vous n’avez pas de casque vous pourrez éprouver le rendu stéréo des haut-parleurs qui assurent joliment le spectacle.

Face ID devait être plus rapide, notamment grâce à des algorithmes revus. Nous avons confronté un iPhone X et un iPhone XS à notre visage. Bilan des courses, difficile d’y voir un gain énorme ou même minime. Nous vous laissons seul juge.

via GIPHY

L’A12 Bionic, l’art de cultiver son jardin

Depuis l’A4, en 2010, Apple conçoit les SoC qui animent ses smartphones. L’année dernière, l’A11 Bionic intégrait le premier processeur graphique conçu intégralement par les ingénieurs de la firme de Cupertino et non plus licencié auprès du britannique Imagination Technologies.

De manière plus discrète mais pas moins importante, autre première, l’A11 s’accompagnait d’un processeur neuronal. On nous a expliqué depuis que cette puce était un galop d’essai, une expérimentation sérieuse destinée à éprouver une idée et une vision – qu’Apple n’est pas le seul à défendre d’ailleurs. Il s’agit de confier à ce processeur tout ce qui touche à l’apprentissage machine, aux algorithmes d’intelligence artificielle et de soulager ainsi le processeur principal et le GPU. Cette année, avec l’A12 Bionic, Apple prolonge donc son effort, adopte le premier la gravure en 7 nm et renforce sa vision.

Côté processeur, ce sont six cœurs (deux hautes performances et quatre basse consommation) Fusion qu’Apple propose cette année encore. Toutefois, les ingénieurs de Cupertino ont réussi en théorie à rendre les deux cœurs pour les performances jusqu’à 15% plus puissants que ceux de l’A11. Les quatre cœurs, économes en énergie et en charge des tâches moins gourmandes, sont donnés pour consommer jusqu’à 50% d’électricité en moins.

Il est difficile de vérifier ce dernier pourcentage, en revanche, nos outils de benchs permettent de se faire une idée sur la véracité des 15% annoncés par Apple.

Avec AnTuTu, on obtient un delta de 8,6% en faveur du processeur de l’iPhone XS par rapport à celui de l’iPhone X. Avec Geekbench 4, on aboutit à un gain de 12,1% en single core et de 9,5% en multicoeur. La progression est donc réelle, s’approche des 15% mais n’y est pas tout à fait. Peut-être est-ce une question d’optimisation de nos outils de bench.

Côté GPU, Apple annonce que sa puce graphique offre jusqu’à 50% de performances en plus. Certains outils de bench ont atteint ces sommets, mais en général le gain rapporté se situe plutôt entre 20 à 30 %.

Il est en tout cas très intéressant de noter que les benchs qui font appel à l’API Metal, développée par Apple, obtiennent des scores bien meilleurs que ceux qui recourent à OpenGL ES. Pourquoi ? Faut-il y voir la manifestation du rapprochement entre les équipes en charge du développement des puces et celles en charge de Metal ? Peut-être. Ce sont sans doute également les prémices de l’abandon du support d’OpenGL par Apple, comme cela a été annoncé lors de la WWDC de juin dernier. On lit ainsi sur le site développeur d’Apple que « les applications construites en utilisant OpenGL ES continueront à fonctionner sur iOS 12, mais OpenGL ES est dépréciée » dans la dernière version du système d’exploitation mobile (et bureau, pour OpenGL et OpenCL) d’Apple.

Avec l’outil de test 3Dmark API Overhead, on remarque même une petite contre-performance avec OpenGL, tandis que le test recourant à Metal affiche une belle progression.

Si on veut résumer succinctement, l’iPhone XS est puissant, plus que la concurrence et largement assez pour assurer une fluidité parfaite à vos usages du quotidien. D’autant qu’il bénéficie d’iOS 12, version d’optimisation du système d’exploitation d’Apple, qui arrive à redonner vie aux plus vieux iPhone.

Les jeux vidéo gagnent en nervosité et les titres les plus récents qui utilisent Metal, en beauté. Les effets de particules et de lumière se font plus réalistes et on n’est pas loin de trouver les graphismes aussi beaux que ceux des consoles de salon qui occupent parfois nos nuits.

La réalité augmentée tire également partie de ce gain de puissance avec des rendus en 3D plus réalistes, mieux animés et qui s’intègrent davantage dans la réalité. Sur ce dernier point, c’est en partie le neural engine qu’il faut saluer.

La deuxième génération de processeur neuronal d’Apple est en effet beaucoup plus performante – elle embarque six cœurs au lieu de deux et s’avère, en théorie, capable de réaliser huit fois plus d’opérations par seconde que son aînée. Et, puisqu’elle est chargée de la détection des visages ou des objets, elle facilite l’intégration de personnages virtuels dans notre environnement.

01net.com – Lionel Morillon – L’iPhone XS et XS Max ont droit au même double module photo arrière.

La photo, entre beaux progrès et attentes insatisfaites

Mais le neural engine sert également à un autre usage, beaucoup plus courant, la photographie. Il a été conçu pour travailler main dans la main avec l’ISP, le processeur dédié à la gestion des modules caméras. C’est ce couple qui, d’après des ingénieurs d’Apple que nous avons pu rencontrer, définit la photographie selon l’iPhone XS.

Si nous vous préparons un test en profondeur des performances en photographie des nouveaux iPhone, nous pouvons déjà vous faire part de nos premières observations.

Ces nouveaux smartphones sont la preuve qu’il ne faut pas se fier à une lecture rapide de fiche technique. On retrouve des modules 12 Mpixels, les mêmes optiques grand-angle et téléobjectif, les mêmes ouvertures f/1.8 et f/2.4. Pour autant, à l’intérieur, les choses changent. Les photosites des capteurs ont grandi, la méthode de lecture des informations générées par ces capteurs également et tout cela promet une meilleure gestion des basses lumières, moins de flous, moins de bruit et peut-être même le retour de l’être aimé.

01net.com – A contre-jour, l’exposition reste très bonne, les ciels sont contrastés et vivants, tandis que les zones plus sombres demeurent lisibles et détaillées.

Dans les faits, la première chose qui saute aux yeux, c’est la meilleure réactivité de l’appareil. Qu’on le lance depuis l’écran verrouillé ou depuis l’application, il est ouvert instantanément et prêt à prendre des photos dans la foulée. L’autofocus nous a semblé plus rapide, même s’il arrive encore parfois que les premiers clichés déclenchés en fin de mouvement de sortie de poche soient un peu flous.

Le deuxième aspect notable, c’est la Smart HDR. Les photos (et vidéos) prises avec l’iPhone XS profitent d’une exposition assez impressionnante, qui met fin aux zones bouchées même si votre cadre inclut un ciel lumineux, qui sera joliment contrasté, et un sous-bois plus sombre. Certains trouveront que le rendu est du coup un peu plat, néanmoins, les fans d’Instagram pourront tirer parti de cette sorte de « raw » à éditer.

En pleine lumière, on note que l’iPhone XS met plus de matière et de détails dans les arrière-plans notamment, sans atteindre toutefois le niveau de piqué des meilleurs de ses concurrents. D’autant que la montée en ISO implique rapidement l’apparition des aplats de couleurs, type aquarelle, qu’Apple utilise depuis plusieurs générations. Ils lissent les contours et nuisent aux détails, mais réduisent le bruit numérique. Par ailleurs, les couleurs nous paraissent un peu moins dominées par le rouge mais nous vous en dirons plus dans notre test approfondi.

01net.com – Les clichés réalisés en mode Portrait peuvent être édités a posteriori pour modifier l’effet de profondeur de champ.

Enfin, on peut saluer la possibilité de modifier a posteriori la profondeur de champs d’un cliché pris en mode Portrait. Cela permet de se défaire d’un arrière-plan peu séduisant ou retravailler une photo après la prise de vue. Le gain de puissance apporté par les nouvelles puces autorise par ailleurs l’iPhone XS à enchaîner plus rapidement les portraits. Ce n’est toujours pas des rafales, mais il y a un vrai mieux.

Pour conclure cet aparté photographique, précisons que ces différents points se retrouvent évidemment sur la caméra avant que vous solliciterez si vous êtes un aficionado du selfie.

Batterie, autonomie et temps de charge

Pour clore ce test, faisons un point sur un élément, l’autonomie de l’iPhone XS. Apple n’a jamais triomphé dans ce domaine, tout en obtenant des résultats particulièrement impressionnants vu la capacité de ses batteries plus faible que celles des concurrents.

Cette année encore, on retrouve cette tendance à intégrer des batteries moins puissantes, au moins sur l’iPhone XS. D’ailleurs, le modèle 2018 voit moins grand que son frère aîné, l’iPhone X (comme le montre notre infographie ci-dessous). Surprenant.

C’est en tout cas la preuve que le savoir-faire en optimisation logicielle et matérielle d’Apple est bon, puisque selon nos tests en autonomie polyvalente (qui simulent des usages quotidiens de manière intensive), l’iPhone XS tient une minute de plus que le modèle de l’année dernière.

Si on souhaite le comparer à la concurrence, on note qu’il fait à peu près aussi bien que le Galaxy S9. Il faut toutefois préciser que le smartphone star de Samsung réalise cette année une contre-performance par rapport à la génération précédente… En revanche, l’iPhone XS est loin de faire aussi bien que OnePlus 6, par exemple. La preuve qu’Android et ses plus grosses batteries ont encore la main sur ce point.

Au quotidien, votre iPhone XS devrait toutefois réussir à tenir une journée… de travail. Pas sûr qu’il ne faille pas lui donner accès à une prise électrique en cours de route si vous souhaitez enchaîner sur une soirée un peu plus longue. Tout dépendra comme toujours de ce que vous faites. Les nombreuses notifications, les usages téléphoniques, le surf sur le Web et l’utilisation de quelques applis ne devraient pas l’éreinter trop rapidement. En revanche, si vous commencez à utiliser son GPS ou à jouer, la donne pourrait changer radicalement. Dans ce cas, pensez à prendre une batterie externe ou un câble pour le recharger.

Et c’est à ce moment qu’on constate qu’Apple a encore un domaine dans lequel il doit faire des efforts, le temps de charge. Avec le chargeur livré de série, il a fallu presque deux fois plus de temps à l’iPhone XS pour arriver à 100% que le OnePlus 6.

L’autonomie seule n’est désormais plus un élément suffisant. Il peut arriver qu’on oublie de recharger son smartphone ou qu’un usage plus intensif et inattendu nous laisse avec une batterie bien trop vide alors que la journée est loin d’être finie. Dans ce cas, pouvoir recharger son smartphone rapidement est un vrai atout. Visiblement, Apple ne l’a pas encore dans sa manche.

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