L’année dernière l’iPhone X avait des airs esseulés, de faux départs, qu’ils aient été dus à une stratégie calculée ou à un problème d’approvisionnement en dalles OLED. Un an plus tard, Apple double son effort et ce sont deux iPhone, XS et XS Max, qui bénéficient du design de l’iPhone X, qu’on pourrait résumer en quatre mots : « OLED » et « bord à bord ». C’est le XS Max qui est la star du jour. Un smartphone phablette gigantesque dont on peut légitimement se demander s’il n’est pas trop grand, avant même de s’interroger sur les promesses d’Apple. Celles concernant la puissance, les gains de performances, la dalle, l’autonomie ou encore ses prétentions en photographie…
Cogito ergo…nomie
Sans comparaison ou repère, il est difficile de savoir si on a affaire aux XS ou à son frère géant… Du moins jusqu’à le prendre en main. A première vue, éteint, on le trouve tout aussi encombrant que son grand frère l’iPhone 8 Plus. Dans les faits, il est très légèrement plus compact, bien qu’un peu plus épais. Non pas qu’on s’en rende compte sans prendre de mesures, ses 0,2 mm supplémentaires ne compromettent pas du tout l’ergonomie du design de cet iPhone X géant. Les bords arrondis sont toujours aussi plaisants à saisir du bout des doigts ou à pleine main. Tout juste le trouve-t-on un peu lourd en main, surtout avec une coque. A 208 g, il est clairement le poids lourd de la famille.
Quand on allume la dalle et doit interagir avec cette surface tactile de 6,5 pouces, les choses se compliquent. Même si la nature vous a doté de grandes mains, il vous faudra étirer votre pouce pour atteindre le haut de l’écran où se cache l’accès aux notifications ou au centre de commande. Vos doigts ont tout de même près de 16 cm à parcourir pour passer du bas au haut de l’écran, et inversement. Cela fait une belle course.
Néanmoins, visuellement, le fait que l’écran occupe toute la face avant donne l’impression que le Max est plus petit que le 8 Plus. A l’usage, également, le gain en surface d’affichage et le confort de lecture, qu’il s’agisse d’un film ou d’un site Web, font qu’on a envie de donner sa chance à ce smartphone gigantesque.
Il est peut-être dommage que les ingénieurs de Tim Cook n’aient pas profité de ce pouce supplémentaire en diagonale pour ajouter une nouvelle rangée d’icônes, par exemple. Même impression, mais plus temporaire sans doute, face aux nombreuses applications qui ne tirent pas encore partie du bord à bord et paraissent un peu étriquées. En revanche, on apprécie que des applis comme Mail, Contacts ou encore Safari affichent une colonne d’informations (ou des onglets) à gauche quand on passe en mode paysage. Cela facilite vraiment l’utilisation.
Quoi qu’il en soit, pour profiter de cette première dans l’univers d’Apple, il est possible de trouver des solutions. Utiliser ses deux mains, évidemment, on y est très souvent forcé, mais également activer des fonctions avancées d’accessibilité. On peut ainsi faire en sorte que le haut de l’écran descende à soi quand on glisse son doigt au bas de l’iPhone. De manière plus pratique et riche, on peut aussi activer l’AssistiveTouch, qui permet de définir jusqu’à huit raccourcis accessibles à tout moment depuis un cercle lumineux que vous placez où bon vous semble. A vous le centre de notifications au bout de votre pouce, sans risque d’élongation.
Une dalle qui en vaut la peine
L’iPhone XS géant s’appelle Max, car il est trop grand pour n’être que Plus. Mais sa dalle Super Retina OLED n’est pas seulement vaste, elle s’avère d’une qualité exceptionnelle. Compatible avec les technologies HDR 10 et Dolby Vision, l’iPhone XS Max en met certainement plein la vue, même si on aura de la peine à retrouver les sensations offertes par un téléviseur… Il est grand mais n’exagérons rien… L’écran est aussi extrêmement lumineux. Apple l’annonce à 625 cd/m2, nous l’avons mesuré à 655 cd/m2. Largement de quoi l’utiliser en plein soleil. Par ailleurs, grâce à la technologie P3, l’iPhone XS Max offre un gamut de couleurs extrêmement large et également une très bonne fidélité colorimétrique. Point sur lequel il n’est battu que par le Galaxy S9, parmi les smartphones récents.
On peut donc dire sans crainte qu’on est face, ici, à une des meilleures dalles du moment. Si ce n’est la meilleure en termes de performances globales.
A12 Bionic, puissance et intelligence
Chaque année, le nouvel iPhone est l’occasion pour Apple de faire la démonstration de son savoir-faire dans la conception de puces. 2018 n’échappe pas à la règle. L’A12 s’impose comme un des SoC les plus puissants du marché, si ce n’est le plus puissant.
Équipé de six cœurs, deux pour de hautes performances et quatre basse consommation, il s’octroie des scores très élevés dans nos différents outils de benchmarks. Ainsi, dans AnTuTu 7, il arrache un score de 328497 devançant d’une bonne tête la concurrence Android et affichant surtout un gain de 43,62% par rapport à l’iPhone 8 Plus.
La partie graphique, développée intégralement par Apple pour la deuxième fois, est donnée pour être 50% plus puissante que celle de l’A11 Bionic. Une promesse que l’on retrouve dans nos benchs dédiés à la torture du GPU. Sans surprise les gains affichés avec les tests sollicitant l’API Metal sont supérieurs à ceux obtenus en OpenGL. En juin dernier, Apple annonçait discrètement l’abandon d’OpenGL au profit de sa techno. Par ailleurs, les équipes en charge du développement de la puce graphique et de Metal ont travaillé en étroite collaboration depuis deux ans, nous a-t-on expliqué lors de notre bref passage à l’Apple Park.
Dans les faits, cette puissance se traduit par une fluidité parfaite dans les différentes interfaces d’iOS et par des jeux qui sont et devraient être plus beaux, rapides et dotés d’effets complexes de lumière et particules. Les graphismes des consoles de salon ne sont pas loin… pour ne pas dire qu’ils seront égalés sous peu.
Cette nouvelle puce est aussi une chance pour la réalité augmentée. Apple pousse ces usages avec de plus en plus de force au point d’offrir le plus bel assortiment d’applications du marché. Elles ne sont pas toutes vitales et même inégales, néanmoins, il est indéniable que quelque chose émerge. Des usages se dessinent et naissent, pour le bricolage, l’éducation ou le shopping. Les iPhone y contribuent fortement et ce serait dommage de ne pas s’y frotter.
Un iPhone musclé pour la photo
La réalité augmentée bénéficie non seulement du nouveau couple CPU/GPU mais également du nouveau neural engine, huit fois plus performant sur le papier et qui permet de mieux détecter les visages ou les objets. Il sert évidemment aussi à la partie photo et travaille main dans la main avec l’ISP, le processeur dédié à la gestion des informations générées par le nouveau capteur.
Apple expliquait avoir agrandi les photosites de 32%, à 1,4 micron et revu la façon dont le signal généré par le capteur est pris en compte. En définitive, cela permet à l’iPhone XS Max de mieux gérer les basses lumières, de gagner en réactivité à l’activation et au déclenchement et également d’être plus rapide à enchaîner les photos prises en mode Portrait. On est encore loin des rafales, mais le temps entre chaque prise de vue est bien divisé par deux.
Nous reviendrons très en détails sur la partie photo des nouveaux iPhone XS et XS Max, mais voici un premier aperçu général. Pour résumer, l’iPhone 2018 se classe parmi les très bons appareils photo tout en marquant le pas en matière de piqué et de niveau de détails, par rapport à la concurrence. Cette génération a encore tendance à recourir à des aplats, comme des aquarelles, pour masquer le bruit. Ce qui nuit à la lecture de détails d’arrière-plan en pleine lumière et nuit à certains clichés quand la luminosité baisse et que les ISO montent.
Quoi qu’il en soit, il offre des clichés (et des vidéos d’ailleurs) à l’exposition assez remarquable, au sens où tout est lisible – peut-être un peu plat, même si les amateurs d’Instagram apprécieront. Ainsi, les ciels seront joliment définis et contrastés, tandis que les bancs au pied d’un arbre seront parfaitement visibles et éclairés. Les visages seront bien mis en valeur et les couleurs plutôt honnêtes.
Le portrait progresse également avec des résultats encore imparfaits et parfois aléatoires. Imparfaits car le détourage connaît encore quelques ratés et aléatoires parce qu’il arrive qu’un portrait qui ne devrait pas poser de problèmes en pose. Surtout avec les éclairages scène et scène mono. Mais en règle générale, le neural engine fait bien son travail et détecte correctement les formes du visage. Il est plus à la peine sur les cheveux et peine parfois à distinguer un arrière-plan sombre situé entre deux personnes dont on tire le portrait.
Enfin, on apprécie également la possibilité de modifier la profondeur de champs d’un cliché a posteriori, pour faire disparaître un détail peu esthétique dans une vague de flou.
Tout cela est rendu possible grâce aux algorithmes et donc à la puissance des nouvelles puces introduites par Apple.
Autonomie et temps de charge…
Une débauche de puissance qui fait s’inquiéter légitimement pour l’autonomie, domaine dans lequel la société de Cupertino n’a jamais régné en maître. La promesse faite lors de la keynote du 12 septembre dernier était que l’iPhone XS Max tienne une heure trente de plus que l’iPhone 8 Plus. On y est bel et bien.
En autonomie polyvalente, l’iPhone 8 Plus tenait 9h07, tandis que l’iPhone XS Max atteint les 11H11, soit deux heures et quatre minutes de plus. La promesse est tenue. Pour comparaison, l’iPhone X tenait 11h17. C’est donc un peu moins mais cette autonomie devrait permettre de tenir une journée sans abus et le résultat est honorable.
Précisons que le frère ennemi de l’iPhone, le Galaxy S9 avait chuté par rapport au S8 en n’atteignant que 11h18… Le S9+ (et sa dalle de 6,2 pouces, donc plus proche du XS Max) atteignait lui les 12h34, en retrait de 26 minutes par rapport au S8+. Deux « contre-performances » jugées décevantes lors de nos tests qui sont malgré tout meilleures que ce que propose Apple.
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