Lors de la présentation des nouveaux iPhone, le 12 septembre dernier, l’iPhone XR nous avait fait forte impression avec ses airs de “one more thing” et un tarif d’accès bien plus bas que ceux de ses grands frères. Le XR est l’iPhone pour le plus grand nombre, de l’aveu de Phil Schiller, senior vice président marketing d’Apple. Restait alors à l’avoir suffisamment longuement en main pour savoir si “pour tous” rimait avec “rabais” ? Et par conséquent pour déterminer si vous avez bien fait d’attendre l’arrivée du XR avant de craquer pour un nouvel iPhone ? Accrochez-vous, mais il semblerait bien que les réponses à ces deux questions soient respectivement non et… oui.
Place à la couleur !
Extérieurement, tant qu’on ne l’a pas allumé, les différences entre l’iPhone XR et les iPhone XS et XS Max ne sont pas légion. Il y a bien sûr l’unique bloc optique à l’arrière de l’appareil, mais ce qui fulgure surtout aux yeux blasés, grâce au boîtier en aluminium, c’est la couleur ! On avait presque oublié qu’Apple pouvait glisser de la gaieté visuelle dans notre quotidien. En bleu, la couleur de notre unité de test, on a l’impression d’avoir un carré de ciel d’été dans la poche – et ce n’est rien à côté du très lumineux jaune ou du rutilant rouge (le modèle photographié)… Quoi qu’il en soit, on tient là un objet plus ludique et moins austère, qui reste pour autant de grande qualité. On a d’ailleurs envie de le montrer au monde, et Apple semble être de cet avis, puisqu’il n’y a pas de coque officielle pour l’instant.
Le confort des mains…
Car la finition est bien évidemment parfaite. Le dos en verre fait miroiter la couleur – tout en permettant également la recharge sans fil. Le verre prend un peu les marques de doigts mais contribue au confort de saisie au fil des dizaines voire centaines d’interactions qu’on a avec son smartphone chaque jour. Mieux, les bords à l’épaisseur légèrement arrondis s’adaptent parfaitement aux différentes tailles de main. Un détail qui a son importance, car l’iPhone XR affiche tout de même une diagonale d’écran de 6,1 pouces. Pas aussi imposant que l’iPhone XS Max, certes, mais c’est malgré tout colossal – surtout quand on repense aux premiers iPhone à 3,5, 4 puis 4,7 pouces… Et pourtant, comme avec l’iPhone XS, à aucun moment on n’a l’impression que plus grand signifie trop grand. Le XR a bel et bien pour lui la taille du parfait compromis.
… et celui des yeux
Vient alors le moment d’allumer l’iPhone et de contempler son écran Liquid Retina HD, nouvelle appellation d’Apple pour cette dalle LCD qui est le premier compromis fait par rapport aux iPhone XS et leur affichage OLED.
Sans surprise, les noirs sont moins noirs et les couleurs un peu moins chaudes, vibrantes. Cela dit, cette dalle est incroyable. Parce que les couleurs sont belles malgré tout et assez profondes, bien contrastées (1732:1). Sans même parler de leur fidélité, qui prouve qu’Apple a un sacré savoir-faire dans la conception de dalles et leur calibration en usine. Le Delta E mesuré est moins bon que celui de l’iPhone 8 Plus l’an dernier mais meilleur que celui enregistré par les iPhone XS et XS Max.
Ensuite, la dalle Liquid Retina HD est incroyablement lumineuse. Plus encore que celles des iPhone XS que nous avons testées.
Les puristes regretteront la différence. Ils pleureront sur l’absence de compatibilité HDR – les photos prises paraissent moins séduisantes à l’écran du coup. Ils se plaindront également à juste titre de la définition pas même Full HD. De fait, ses 1792 x 828 pixels (pour une résolution de 326 ppp) peuvent paraître un peu légers.
Mais à franchement parler, si cela se voit -ou plutôt se ressent- quand on est habitué aux iPhone X ou XS, la qualité de la dalle est largement suffisante pour faire oublier les autres iPhone. Le plaisir d’utilisation au quotidien est réel. Il suffit de regarder un film ou de feuilleter quelques photos pour s’en convaincre.
Le seul point sur lequel l’écran de l’iPhone XR ne peut pas leurrer, c’est la taille de ses bordures. Elles sont plus imposantes que sur l’iPhone X et les XS et XS Max. Cela reste du bord à bord, mais disons que les marges noires sont plus larges. Ainsi, au vu de sa taille d’écran et de ses dimensions, le ratio d’affichage de l’iPhone XR est de seulement 79 %, à opposer aux 84,1 % du XS Max et aux 82,4 % du XS.
Un petit sacrifice ergonomique
En définitive, malgré ces petits bémols, on applaudirait le choix technologique du LCD sans restriction si… Si Apple n’avait pas décidé de passer par dessus bord sa technologie 3D Touch, introduite avec l’iPhone 6s, pour une raison qui nous échappe encore. Cela prive les habitués de quelques-uns de leurs raccourcis et actions rapides à partir d’une icône ou d’un message.
Heureusement, il est possible en maintenant le contact sur la touche Espace du clavier virtuel de déplacer facilement le curseur de saisie dans le texte d’un mail ou d’une note. De même, depuis l’écran verrouillé, en touchant l’icône Lampe ou celle de l’Appareil photo, on pourra lancer l’application désirée après une fraction de seconde et un petit retour haptique.
A l’usage, cette solution est moins rapide et moins intuitive à appréhender que 3D Touch. On le regrette mais on apprendra à se contenter, en ronchonnant plus ou moins, de son remplaçant… Tout comme on a appris à vivre avec Face ID, sa sécurité renforcée mais sa relative lenteur comparée aux derniers boutons Touch ID.
Au sein de l’iPhone XR, la technologie de reconnaissance faciale d’Apple tient sa promesse, réagit de jour comme de nuit, mais pas forcément plus vite qu’avant, nous semble-t-il. Pas moins vite en tout cas que sur les iPhone XS…
Les performances d’un iPhone à 1659 euros ?
L’air de rien, cela nous mène à la question de la puissance de ce XR. Sur le papier, on le sait équipé de la même puce A12 Bionic mais de seulement 3 Go de RAM, contre 4 Go pour les iPhone XS. Une différence qui a des répercussions ?
Une chose est certaine, iOS 12 s’ébroue sans le moindre ralentissement et offre une expérience d’utilisation quotidienne aussi impeccable que sur n’importe lequel des iPhone XS ou XS Max. Tout est fluide, les applications se lancent et s’exécutent sans heurt, sans hoquet, qu’il s’agisse de jeux ou d’outils de réalité augmentée.
On retrouve l’expérience offerte par les iPhone, égale à elle-même. Comme on le remarquait avec les iPhone XS, l’appareil photo est bien plus rapide à se lancer et plus réactif que sur l’iPhone X. Le passage d’une appli à une autre est très fluide, rien à redire.
Voilà pour le ressenti. Quand on veut mettre des chiffres sur cette puissance et ces comparaisons, on se tourne vers les habituels outils de bench. On notera que, comme l’iPhone XS Max, le XR ne s’entend pas bien avec AnTuTu, qui peine à s’exécuter de bout en bout. On a donc fait appel à Geekbench 4, qui a pour vocation d’évaluer les performances globales de l’appareil avec des tests censés reproduire des usages quotidiens.
Il en ressort que l’iPhone XR n’a rien à envier aux iPhone XS. Il n’est en rien distancé et affiche des résultats quasi identiques. Avec le XR, on a bel et bien dans les mains les performances d’un iPhone XS… pour un prix vraiment plus abordable.
Quand on se penche un peu plus avant sur la partie graphique de la puce, pour voir notamment ce que l’iPhone XR donne en jeux, on s’aperçoit qu’il ne souffre pas du tout de n’avoir que 3 Go de RAM.
En effet, grâce à sa dalle moins bien définie et moins bien résolue, le GPU a moins de travail. Il fait donc aussi aussi bien que les XS, notamment avec l’outil 3Dmark API Overhead Metal. Dans un autre test, sollicitant l’API Metal d’Apple, GFX Metal, le XR se paie même le luxe de faire mieux que ses grands frères.
En conséquence de quoi, on aurait presque envie de conseiller cet iPhone à ceux qui aiment jouer sur leur mobile… A l’heure actuelle, avec iOS 12.1, l’iPhone XR n’a rien à envier aux XS pour le jeu.
L’autonomie
Il est temps désormais de s’intéresser à l’endurance de l’iPhone XR. Malgré une dalle plus grande que celle de l’iPhone XS (6,1 contre 5,8 pouces), le XR réussit à obtenir une meilleure autonomie. Certes, il faut dire que sa batterie est également plus solide.
Il fait mieux également que l’iPhone XS Max avec une batterie et un écran plus petit (6,1 contre 6,5 pouces). De fait, il tient ainsi mieux que le Galaxy S9, de Samsung, mais moins bien que le OnePlus 6.
Sur ce point, l’iPhone XR ne fait pas de compromis par rapport à ses grands frères et, mieux, leur en remontre. Difficile de ne pas apprécier son endurance.
Presque aussi bien avec moins ?
Enfin, intéressons-nous à la photo. C’est là qu’Apple a fait le plus de concessions. De fait, le deuxième module manque rapidement. Le zoom optique x2 passe à la trappe – et c’est frustrant quand on est habitué à l’avoir sous la main. La monofocale conditionne aussi le plus faible nombre de modes d’éclairage disponible en Portrait. Trois contre cinq. Néanmoins, soyons francs, ce sont les modes les moins réussis ou les plus soumis à des ratés qui ne sont pas accessibles. Et les résultats avec ceux qui restent sont souvent très réussis.
On pourra également regretter que le Portrait ne fonctionne qu’avec des visages. Il n’est ainsi pas possible de jouer de l’effet bokeh avec un objet, afin de le mettre en valeur.
Pour continuer à aborder les points qui fâchent un peu, on notera, comme sur tous les iPhone ces dernières années, que la chasse au bruit numérique passe par un recours systématique à des aplats qui deviennent de plus en plus visibles alors que la lumière diminue. Cela a évidemment pour incidence de faire perdre des détails à l’image. C’est d’autant plus dommage que, en règle générale, le piqué n’est pas exceptionnel par rapport aux meilleurs smartphones de la concurrence. C’est en revanche mieux que sur les iPhone 8, eux aussi dotés d’un seul module photo.
Pourtant, tout n’est pas noir et l’iPhone XR offre là aussi un compromis séduisant. On retrouve les mêmes forces que sur les autres iPhone 2018 avec une exposition régulière et impressionnante, qui évite les zones bouchées et les portraits ou clichés trop mal éclairés.
Il nous a semblé que l’iPhone XR est un peu plus lent à finaliser un portrait que les XS, mais la différence est suffisamment minime pour ne pas être gênante. On apprécie également que la dernière mise à jour d’iOS (12.1) lui offre de régler la profondeur de champ à la volée au moment de la prise de vue, et a posteriori, toujours, évidemment.
Le XR n’a pas tous les atouts de ses grands frères. Mais il se sort suffisamment bien de l’exercice pour donner satisfaction aussi bien en photo qu’en vidéo. Pour mettre les choses en perspective, précisons que vous remarquerez ses manques surtout si vous venez d’un iPhone 7 Plus ou 8 Plus. Pour tout utilisateur d’un modèle plus ancien ou à une seule optique, le bond en avant est suffisamment marqué pour effacer ces défauts.
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