Dans l’ombre. Pour la première fois de son histoire, un iPhone Plus n’est pas le roi de la famille Apple. Pire encore, son rival est nimbé d’une aura de nouveautés et d’inaccessibilité, propre à exciter l’envie. Nouvel écran, enfin OLED, nouveau design (enfin, également), nouvel appareil photo (à l’avant notamment), etc., l’iPhone X semble avoir tout ce que le vieillissant iPhone 8 Plus n’a pas. Mais ne serait-ce pas le considérer comme un iPhone Plus à dos en verre à moitié vide ? Sans doute, regardons-y de plus près.
Éprouvé ou vieillissant
C’est entendu, pas plus que l’iPhone 8, le 8 Plus n’apporte de nouveautés ergonomiques – ce qui veut dire que le confort de prise en main est toujours bon à deux mains. Mais les bordures d’écran sont toujours aussi larges et encombrantes ce qui rend l’utilisation à une main difficile malgré les astuces d’Apple. Pis, ce large cadre contribue à alourdir un design que les prouesses esthétiques de la concurrence semblent moquer.
La bonne nouvelle sera toutefois que le bouton Touch ID est toujours là. Certes, il n’a pas le panache de la nouveauté mais tant que Face ID n’a pas fait ses preuves, la technologie de reconnaissance d’empreintes digitales, efficace et relativement rapide, est un bastingage auquel on peut se raccrocher dans la tourmente.
L’écran Full HD ne change, lui non plus, pas trop. Pas de taille, toujours 5,5 pouces, et pas non plus de technologie d’affichage. La dalle Retina HD reste fidèle au LCD. Lumineuse et confortable à l’œil car bien résolue, elle s’améliore de la technologie maison P3 pour des couleurs plus riches et extrêmement fidèles. C’est d’ailleurs selon nos mesures l’une, si ce n’est la dalle, la plus fidèle jamais passée par notre laboratoire. Apple a également ajouté sa techno TrueTone, pour le confort d’utilisation en fonction des conditions ambiantes d’éclairage. Pas de quoi faire pâlir un écran OLED, c’est certain. Mais une fois encore, l’offre tient la route et se montre suffisamment bonne pour qu’on ne détourne pas le regard.
Comme pour l’iPhone 8, la seule nouveauté apparente prend la forme d’un dos en verre. Esthétiquement, l’effet est réussi et Apple promet que ce matériau est le plus solide de son genre jamais intégré dans un smartphone. Ceux qui ont eu des déconvenues avec les iPhone 4 et 4S en seront peut-être rassurés. Mais cette plaque ne sert pas qu’à donner un peu le légèreté visuelle au dos de l’iPhone. Elle est surtout là pour permettre à l’iPhone 8 de se recharger grâce à n’importe quel chargeur au standard Qi, adopté par Apple. En 2018, l’AirPower devrait arriver et permettre aux utilisateurs de recharger sans fil, deux iPhone en même temps ou un smartphone, une Watch et les nouveaux AirPods.
Un peu de nouveauté donc pour faire oublier qu’on a l’impression de tenir entre les mains le même téléphone depuis 2014.
Aussi bien que l’iPhone X ?
Perdu d’avance le combat contre la nouvelle star de la famille iPhone ? Pas forcément. Tout dépend de vos attentes et de vos moyens.
En attendant de voir à quelles fréquences battra le cœur du X, on peut en attendant penser que l’iPhone 8 Plus a en lui la même puce, l’A11 Bionic, dotée des mêmes capacités. Six cœurs pour le CPU, quatre à basse consommation et deux haute performance, capables de travailler de conserve quand nécessaire.
Sans oublier un processeur graphique, premier conçu de bout en bout par Apple, qui propose trois cœurs et promet un gain de performances de 30% par rapport à l’A10 Fusion.
Dans les faits, la puce d’Apple tient toutes les promesses faites. L’interface d’iOS 11 est fluide et les lenteurs d’affichage – quelque peu agaçante parfois – sont liées à un choix d’Apple de souligner certains effets, de marquer un temps de transition.
Nos mesures placent l’A11 Bionic tout en haut du classement des performances des smartphones les plus récents. L’iPhone 8 Plus domine de la tête et des épaules la concurrence.
L’utilisation de l’API graphique Metal 2 lui assure une rapidité d’exécution assez incroyable aussi bien dans les jeux les plus gourmands que dans les nouvelles applications de réalité augmentée qui commencent à peupler l’App Store.
Néanmoins, la réussite de l’expérience en AR avec l’iPhone 8 Plus ne tient pas seulement à la puissance de l’A11 Bionic. Il faut aussi prendre en compte l’appareil photo arrière. Allons donc y faire un tour.
Un appareil photo pour augmenter la réalité…
Apple indique que les appareils photo de tous ses nouveaux iPhone sont calibrés en usine pour l’AR. Dans les faits cela implique une meilleure communication et un meilleur étalonnage avec les différents capteurs du téléphone afin d’assurer un suivi optimal des objets réels et virtuels.
De fait, l’expérience d’utilisation d’une même application sur un iPhone 7 Plus et 8 Plus varie de l’un à l’autre, en faveur du second. Sans parler, même de l’apport de la double optique, par rapport à un iPhone 7 ou 8, toujours doté d’un seul objectif.
La reconnaissance des surfaces est plus rapide, le positionnement des objets – qu’il s’agisse d’un drone ou d’une table basse – parait plus précis et stable. Il nous a également semblé, mais cela demeure assez difficile à confirmer, sans mesure précise, que le besoin en lumière était un peu moindre.
Autrement dit, si la réalité augmentée à la sauce Apple est disponible dès l’iPhone 6s, mieux vaudra compter sur la dernière génération pour en jouir pleinement.
… et pour une photo en léger progrès
Évidemment, l’iPhone 8 Plus marche dans les pas de l’iPhone 7 Plus, dont il conserve l’optique double. Celle-ci lui permet de toujours proposer le mode Portrait et de bénéficier, comme l’iPhone X, des options de prises de vue Portrait Lighting.
Encore en bêta, cette nouvelle fonction connaît des hauts et des bas. Soumise aux mêmes contraintes de distances et d’éclairage que le mode Portrait, elle permet d’appliquer des effets, soit au moment de la prise de vue, soit a posteriori sur une photo prise en mode Portrait. Il suffit de faire son choix à l’aide d’une petite roue, l’effet est alors appliqué en temps réel.
Problème, pour l’heure, outre qu’ils ralentissent la prise de vue, tous ces effets ne sont pas égaux. Si l’effet studio améliore généralement un cliché en rehaussant un peu les zones d’ombre sur un visage, l’effet Scène est beaucoup moins convaincant. Il applique souvent un détourage noir, à la pelle et sans grande précision autour d’un visage pour le mettre en valeur. Il peine à prendre en compte la barbe, les cheveux ou même les lunettes. C’est d’ailleurs également le cas du mode Eclairage des contours qui renforce les… contours du visage. Parfois de manière un peu outrancière.
Pour le reste de la photographie, Apple a revu quelques détails d’importance. Les couleurs sont désormais beaucoup moins saturées que sur les deux dernières générations d’iPhone. Le rendu plus naturel est plaisant. Par ailleurs, le relatif manque de piqué est compensé par un renforcement des contours des objets et sujets, parfois de manière un peu trop marquée.
La tendance aux aplats de couleurs un peu baveux est toujours présente mais contrainte, ce qui n’est pas un mal. Enfin, la gestion des basses lumières paraît affinée, un peu. Aussi bien l’écran que l’autofocus apparaissent plus réactifs dans ces cas, ce qui réduit le nombre de clichés flous.
Enfin, la vidéo 4K à 60 images par seconde et les ralentis en 240 i/s assurent un gentil gain de fluidité. Appréciable aussi bien au visionnage qu’au montage.
Il me reste combien de temps, docteur ?
Enfin, demeure la question de l’autonomie. Puissants, ergonomiques, fluides, les iPhone n’ont jamais été les rois dans ce domaine. Le 8 Plus ne fait pas exception. En progression par rapport à ses aînés, il obtient un score de 9h07 dans le cadre de notre test polyvalent, qui simule des usages quotidiens de manière intensive. En communication, il atteint les 18h20 – vous pourrez donc avoir la langue bien pendue même si on est loin des 23h du Galaxy S8, par exemple.
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