Apple iPhone 6s Plus 128 Go : la promesse
Les versions S des iPhone sont parfois considérées à tort comme des années sans grande évolution technique pour les smarphones d’Apple. Cet iPhone 6S Plus intègre une nouvelle puce bien plus puissante, il bénéficie d’une configuration plus musclée et d’un meilleur capteur photo, il peut filmer en 4K et promet une meilleure autonomie. Un plein de promesses et beaucoup de potentiel, pour quel résultat ?
Apple iPhone 6s Plus 128 Go : la réalité
Rien n’a changé. Rien. Posez côte à côte un iPhone 6 Plus et un iPhone 6s Plus et vous serez bien en peine de faire la différence… Le design extérieur qui nous avait déjà paru un peu massif l’année dernière, lors de notre découverte du plus grand des iPhone, l’est toujours. Et le poids en hausse de 20 grammes n’aide pas.
Cette année encore, l’iPhone 6s Plus se glisse moins bien dans une poche ou a tendance à écarteler les mains les plus petites. Pire, il donne cette impression étrange d’être une version élargie de l’iPhone 6s, sans que le design soit particulièrement adapté… Un prix à payer qu’il compense avec une dalle Full HD de belle qualité, bien contrastée (1453:1) et plutôt lumineuse (581 cd/m2). La densité de 401 pixels par pouce lui assure un meilleur rendu que l’iPhone 6s (et ses 326 ppp)… mais moins bon que les dalles Quad HD de la concurrence quand on les compare à l’œil nu. C’est lors de l’affichage de photos et de vidéos que la différence de piqué et de niveau de détails est la plus flagrante, notamment avec le Galaxy S6 Edge Plus. Les écrans Retina ont intérêt à retrousser leur manche pour nous éblouir l’année prochaine au vu de ce que propose la concurrence.
3D Touch : futile, peut-être, mais vite indispensable
Pour autant, Apple n’a pas tout à fait tort, en disant que tout a changé. Le premier point de rupture tient au multitouch. Comme son petit frère, l’iPhone 6s Plus adopte la technologie 3D Touch (voir notre vidéo) qui apporte de la profondeur au tactile.
On enfonce son doigt sur l’écran pour faire apparaître un menu contextuel, parcourir rapidement un mail sans l’ouvrir, accéder en une seconde à un contact, prévisualiser une page Web, etc. Une pression maintenue et de nouveaux usages s’offrent à vous, aussi bien avec les applications natives d’iOS 9 qu’avec les applications tierces (Facebook, Instagram, Dropbox, etc.). Appuyez encore un peu plus fort et la prévisualisation s’ouvre dans l’application qui gère le document. La manipulation est simple et devient même vite évidente au bout de quelques secondes ou minutes. Une petite révolution d’usage, qui grossira au fur et à mesure que les applications l’adopteront.
On aimerait toutefois qu’Apple donne davantage de possibilités de personnalisation des actions rendues possibles par 3D Touch. Un moyen de renforcer encore le caractère personnel de l’utilisation de ses produits.
Pour prendre la mesure de ce changement, il faut se rappeler le luxe de détails avec lequel Steve Jobs a fait la démonstration de l’iPhone, au matin du 9 janvier 2007. Un écran sur lequel on peut zoomer du bout des doigts, qu’on balaie à l’envi, qu’on tapote… Autant de gestes d’une banalité quotidienne aujourd’hui mais qui avaient laissé plus d’une mâchoire pendante à l’époque… 3D Touch est de cet acabit.
Siri, Spotlight et iOS 9…
Le multitouch s’améliore avec 3D Touch, et Siri, l’assistant personnel d’Apple, s’enrichit en fusionnant avec Spotlight et en s’ouvrant à des suggestions contextuelles. On les retrouve sous différentes formes et dans différents endroits. Sur la page de recherche, ce sont des applications ouvertes régulièrement ou récemment, en plus d’articles de presse qui répondent (plus ou moins) à vos centres d’intérêt (connus grâce aux recherches menées dans Spotlight). Dans Plans, ce sont les services (restaurants, musée, médecin, etc.) à proximité, qui varieront en fonction de l’heure. Le soir, par exemple, ces suggestions vous proposent de profiter de la vie nocturne aux alentours…
iOS 9 au global ressemble beaucoup à iOS 8. Le flat design revu légèrement depuis iOS 7 est toujours là, l’ergonomie est éprouvée – et améliorée par 3D Touch… Mais Apple a également enrichi certaines applications et fonctions. On pense notamment à la sécurité renforcée avec un code d’accès qui passe à six chiffres, soit un million de possibilités contre 10 000 précédemment. Et pour ceux qui ne souhaitent pas saisir leur code à tout instant, bonne nouvelle, l’iPhone 6s Plus intègre un nouveau capteur d’empreintes digitales Touch ID vraiment plus rapide et précis.
L’application Notes a également été musclée. Elle permet d’intégrer des pièces jointes, s’intègre mieux à iOS – on peut ainsi envoyer une URL directement vers Notes ou une image, offre des possibilités de mises en forme basiques mais bienvenues, ainsi qu’une option pour créer une to do list en quelques étapes.
On regrettera juste que le lecteur vidéo n’ait pas connu pareille mise à jour. L’iPhone à son lancement était censé être le meilleur iPod jamais conçu. Huit ans plus tard, le lecteur n’a pas vraiment évolué. Toujours incapable de lire d’autres formats que ceux venus de l’iTunes Store, toujours privé de lecture en continu… Certes VLC pour iOS est là, mais c’est dommage de devoir faire une croix sur l’incroyable optimisation – en termes de consommation énergétique – du lecteur vidéo… Une mise à jour sérieuse pour iOS 10 serait appréciée…
Du nouveau côté photo et vidéo
Apple sait se faire désirer. Il a attendu quatre ans avant d’adopter un capteur 8 Mpixels. Les 12 Mpixels pourraient être synonymes de bonne nouvelle, mais le saut en qualité par rapport à l’iPhone 6 et 6 Plus n’est pas vraiment visible. Les couleurs et les contrastes sont toujours aussi agréables, mais les images manquent de précision, de piqué.
La fonction Live Photo, qui permet de prendre des clichés « animés », à la Harry Potter, est plutôt amusante et bienvenue, même si ces clichés prennent deux fois plus de place qu’une image normale. Elle témoigne en tout cas d’une nouvelle ère, où les photos sont rarement imprimées et même rarement transférées sur un ordinateur. On les regarde sur son smartphone et c’est là qu’elles prennent tout leur intérêt et s’animent le plus simplement…
L’arrivée de la 4K (en 30 images/seconde) est une bonne nouvelle d’autant que l’iPhone 6s Plus ne chauffe pas et peut filmer longtemps, sans souci. La stabilisation optique des vidéos rend les petits travellings plus lisses et supportables. On regrettera juste cette aberration ergonomique qui fait qu’on ne peut pas changer les réglages de la vidéo – comme passer de la HD 1080p à la 4K – depuis l’application appareil photo. Il faut se rendre dans un sous-menu des Réglages. Pour Apple, ce serait presque une faute lourde.
Si vous souhaitez un avis approfondi sur la question de la photo et de la vidéo, nous vous renvoyons au test complet et dédié à cette fonction.
De la puissance là où il faut
Pour filmer en 4K, il faut de la puissance. Voilà qui tombe bien, les iPhone 6s adoptent une nouvelle génération de processeur maison, les Apple A9. Ces puces double cœur cadencées à environ 1,8 GHz sont désormais épaulées par 2 Go de mémoire vive. La génération précédente embarquait un Apple A8, double cœur également, à 1,4 GHz et un seul gigaoctet de mémoire vive. Il est donc assez logique que nos mesures indiquent un bond en avant important. D’autant que les nouveaux iPhone bénéficient de la deuxième génération de l’API Metal d’Apple pour optimiser tous les rendus graphiques.
Lorsqu’on compare les iPhone 6 Plus et 6s Plus, les résultats de benchs sont clairement en faveur des nouveaux iPhone. AnTuTu Benchmark accorde au 6s Plus une progression de 25% par rapport à son aîné, tandis que 3DMark (Ice Storm Unlimited), qui s’applique davantage à mesurer les performances graphiques, lui attribue un score 58% supérieur à celui de l’iPhone 6 Plus. Avec Basemark OS II, l’iPhone 6s Plus atteint une score de 2329, contre 1649 pour l’iPhone 6 Plus, soit un gain de plus de 41%…
Une montée en puissance qu’on ressent principalement dans les jeux et lorsqu’on essaie d’éditer certaines vidéos HD, voire 4K. Pour le reste, au quotidien, tout est fluide, les applications se lancent sans ralentissements, les pages d’applications défilent en souplesse et l’activation de la recherche dans Spotlight est instantanée.
Moins puissant que les stars d’Android ?
L’iPhone 6s Plus est donc largement supérieur à son aîné, l’affaire est entendue, mais que donne-t-il face aux meilleurs smartphones sous Android ? Nous avons comparé ses performances avec celles des trois premiers mobiles de notre comparatif permanent, les Galaxy Note 4, S6 Edge Plus et S6 Edge.
On note d’emblée que le Galaxy Note 4 accuse son âge, il est sorti en septembre 2014. Pas étonnant dès lors que l’iPhone 6s Plus soit un peu plus de 25% plus performant, avec l’outil de test AnTuTu Benchmark.
Mais, la tendance s’inverse quand on compare le nouvel iPhone 6s Plus au Galaxy S6 Edge Plus, sorti en août, qui obtient le meilleur score des trois smartphones sous Android avec AnTuTu. En l’occurrence, le smartphone de Samsung est presque 15,6% plus performant que le nouveau-né d’Apple.
Cette comparaison a évidemment ses limites et pourrait paradoxalement être favorable à l’iPhone. Comment s’étonner qu’un smartphone équipé d’un processeur ARM à huit cœurs cadencés à 2,1 et 1,5 GHz soit plus puissant qu’un processeur bi-cœur dont la fréquence est légèrement supérieure à 1,8 GHz ? On pourrait même s’attendre à un écart plus important. Quoi qu’il en soit, ces tests montrent encore une fois la parfaite maîtrise d’Apple dans l’optimisation du couple matériel/logiciel.
Selon nos tests, les performances en mode “monoprocesseur” de l’iPhone 6S Plus sont plus de 50 % supérieures à celles des Galaxy S6. En revanche, pas de miracle quand tous les cœurs se mettent en branle, l’iPhone 6s Plus perd la main et se positionne 16,4% en deçà de son concurrent. Une défaite donc, mais très honorable, et qui remet un peu en perspective l’apparent décalage entre les stratégies de Samsung et Apple vis-à-vis de la course à la puissance…
Et pour l’autonomie ? Mieux qu’avant…
Si les chevaux sont au rendez-vous, que donne l’iPhone 6s Plus en matière d’autonomie ? Apple a conservé la même capacité de batterie, soit 2915 mAh. On aurait pu s’attendre à une batterie plus confortable, mais on se réjouira qu’elle n’ait pas été réduite, comme c’est le cas sur l’iPhone 6s. Apple n’a jamais joué la carte des grosses batteries, comptant, peut-être un peu trop, sur l’optimisation logicielle et matérielle.
De fait, ce travail minutieux semble une fois encore fonctionner. L’iPhone 6s Plus fait mieux que son aîné dans trois des quatre tests que nous infligeons aux smartphones testés. Trois sur quatre, car il perd quasiment une heure en communication mais affiche un gain de plus d’une heure en autonomie polyvalente qui mesure l’endurance d’un téléphone dans les conditions les plus proches du réel. Comprenez qu’on passe rarement un appel téléphonique de 19h37, ininterrompu, mais qu’en revanche on passe souvent d’une session de surf, à une application, à de la musique, etc. Si vous possédez un iPhone 6 ou 6 Plus, ou un iPhone plus ancien, vous serez donc gagnant.
Moins bien que les concurrents sous Android
Mais une fois encore, que vaut l’iPhone 6s Plus face à ses concurrents directs sous Android ? Si on veut voir le verre à moitié plein, on dira que l’iPhone 6s Plus, sans jamais détenir la pôle position, est très souvent dans le peloton de tête, pour ne pas dire sur le podium. Avec ses 14h10 d’autonomie en lecture vidéo, il est à égalité parfaite avec le Galaxy S6 Edge, qu’il réussit à distancer de près de trois heures en communication.
Mais si on veut voir le verre à moitié vide, on notera alors qu’il est bon dernier en surf 3G/4G, avec 11h48, là où le moins bon des smartphones sous Android atteint 13h46, loin derrière les deux premiers. En autonomie polyvalente, l’iPhone 6s Plus est une fois encore dernier, de peu. Pas de miracle en définitive, avec leurs batteries bien plus grosses, les smartphones sous Android font mieux que l’iPhone 6s Plus.
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