Apple iPhone 5S 64 Go : la promesse
L’iPhone n’est plus le roi, ni de nos tests comparatifs de smartphones, ni du marché. Pourtant, il persiste à être un mètre étalon, l’incarnation d’une vision haut de gamme, d’une façon de fabriquer ces téléphones intelligents où le système d’exploitation et le matériel sont conçus de conserve. Avec l’iPhone 5s, Apple, décrié pour ne plus innover, remet quelques pendules à l’heure. Assez pour redevenir le roi ?
Apple iPhone 5S 64 Go : la réalité
Au grand dam de certains, l’iPhone 5s ne propose pas d’écran plus grand. Le One et autre S4 mini peuvent se frotter les mains, Apple maintient une dalle de 4 pouces – seulement. La firme de Cupertino maintient également le design de l’iPhone 5, même si la déclinaison en trois coloris – argent, gris sidéral et or – laisse un peu plus de choix pour apprécier une finition de très haut niveau. Deux absences de changement qui s’expliquent par une habitude, 2013 est une année en S. Une année sur deux, Apple met à jour son modèle sorti l’année précédente. Pour autant, difficile de ne pas voir dans le 5s, une reprise de l’innovation.
iOS 7, l’iPhone prend des couleurs et de l’ergonomie
Innovation – ou retard rattrapé – qu’on a découverte dès juin dernier, avec la nouvelle version d’iOS, qui refont un OS mobile qui n’avait pas changé véritablement depuis 2007. iOS 7 est plus coloré et voit ses icônes revues, il faudra donc prendre le temps – quelques heures d’utilisation – pour retrouver tous ses repères. Certains gestes ont changé ou sont inversés, à l’image du glisser latéral pour déverrouiller l’écran d’accueil ou de celui utilisé pour effacer les courriels dans Mail.
Mais iOS 7 colle également à l’air du temps. Il est ainsi doté d’une zone de notification repensée pour afficher des informations mieux contextualisées et d’un centre de commande, qui permet, comme sur Android ou WebOS en son temps, d’activer le Wi-Fi, de couper le Bluetooth, etc. sans avoir à passer par les réglages. C’est là qu’on trouve également AirDrop, une méthode d’échange de fichiers entre appareils sous iOS 7 (a priori réservée aux iPhone 5, 5C, et 5s), qui palie un peu l’absence de NFC.
C’est donc une vraie amélioration de l’ergonomie – enfin !, diront certains, qui se voyaient contraints de jailbreaker leur smartphone pour accéder à ces fonctions – que propose désormais iOS 7.
La sécurité a également été renforcée. Ainsi le changement de la carte SIM implique systématiquement de s’identifier à nouveau pour accéder aux données iCloud, la connexion à un ordinateur implique d’indiquer qu’on fait confiance à cette machine, etc. De multiples petits détails qui font que les données présentes dans l’iPhone sont mieux protégées.
Mon doigt est une clé
Mais évidemment l’innovation qui est la plus emblématique de cette tendance, c’est le lecteur d’empreinte digitale, Touch ID. Capables de mémoriser cinq doigts enregistrés, les vôtres et/ou d’un proche (enfant, femme, etc.), il est suffisamment efficace pour que son utilisation soit transparente. Il faut en effet environ une seconde entre l’allumage de l’écran et son déverrouillage avec Touch ID, contre deux ou trois jusqu’à présent (avec un mot de passe classique). Cette méthode évite ainsi d’avoir à saisir la sempiternelle suite de quatre chiffres ou – c’est une option – d’avoir à entrer son mot de passe pour valider un achat sur l’un des Store d’iOS.
Pour les plus impatients, ceux qui n’en pouvaient plus de taper leur code et avait désactivé cette sécurité, c’est l’occasion de contrôler à nouveau l’accès aux données contenues dans leur iPhone, après une procédure d’enregistrement en deux étapes courtes et rapides.
Evidemment, l’empreinte digitale n’est pas la solution de sécurité absolue, mais l’implémentation mise en place par Apple est bien plus réussie et facile à adopter au quotidien que celle que proposait, il y a plus de deux ans il est vrai, Motorola avec son Atrix.
Plus de puissance maintenant mais surtout dans le futur
Mais avec l’iPhone 5s, iOS est bien plus qu’une interface rafraîchie et sécurisée. iOS 7 est le premier système d’exploitation mobile à adopter le 64 bits à notre connaissance. Une nouveauté qui devrait permettre de mieux gérer la mémoire, d’assurer plus de stabilité et de bénéficier de plus de puissance grâce à la nouvelle puce Apple A7 et à son coprocesseur M7, qui demande encore à faire ses preuves.
Toujours doté de deux cœurs, cadencés à 1,3 GHz, ce nouveau processeur 64 bits donne l’avantage à l’iPhone 5s par rapport à ses aînés, c’est certain. L’outil de tests Geekbench 2 lui accorde ainsi un score total de 2210 points, contre 1352 pour l’iPhone 5 (et 1628 pour l’iPhone 5c). Un coup d’œil au classement trans-plates-formes de Geekbench permet de voir que la puce du nouvel iPhone flirte avec certains processeurs d’entrée de gamme d’Intel ou d’AMD… pour les PC. Avec un tel potentiel, l’iPhone, symbole du post PC, démontre que le PC de demain pourrait être le smartphone d’aujourd’hui. Pas étonnant dès lors qu’Apple offre gratuitement sa suite bureautique pour iOS. Pas étonnant, non plus, que Samsung ait annoncé que son prochain Galaxy S5 sera 64 bits.
Et pour comparer l’A7 à celle qui équipe le Galaxy S4, consultons les résultats d’un test commun aux deux téléphones : Linpack. Il établit la puissance de calcul brute, indique 773 Mflops pour le smartphone de Samsung (équipé d’un quad core) et un peu plus de 860 Mflops pour l’iPhone 5s. La dernière puce d’Apple a donc du répondant.
Un gain de puissance dont il est pour l’instant difficile de prendre totalement conscience. L’interface est tout aussi fluide sur un iPhone 5 que sur un iPhone 5s et les applications se lancent aussi vite sur l’un que sur l’autre. Un test réalisé avec Sunspider, qui juge la vitesse d’exécution des Javascript dans les pages Web, montre que l’iPhone 5s est presque deux fois plus rapide que son aîné. Il parcourt la série de tests en 423 millisecondes contre un peu plus 710 pour l’iPhone 5. Mais, dans les faits, au quotidien, en surf, si on sent une petite différence, elle n’est pas toujours fulgurante.
Pour tout dire, le passage aux 64 bits ne se fait réellement sentir, pour l’instant, qu’au démarrage de l’iPhone. Il faudra de toute évidence attendre les applications optimisées pour voir le futur prendre corps…
Photo entre ombre et lumière
Il y a toutefois d’autres usages où on sent que l’Apple A7 a les épaules solides, c’est quand on s’amuse avec la fonction Ralenti vidéo. Le rendu du ralenti en temps réel est assez stupéfiant quand on sait que la vidéo est filmée en HD 1080p (30 images par secondes ou 120 images en 720p). Facile à monter ces vidéos ont le côté « gadget » des fonctions amusantes qu’on utilise de loin en loin.
Mais ce nouveau mode est loin d’être la seule nouveauté liée à l’appareil photo de l’iPhone 5s. Outre un mode rafale à 10 images par seconde, ce dernier bénéficie d’un nouvel objectif, qui ouvre désormais à f/2.2, et d’un nouveau capteur plus grand mais de 8 Mpixels toujours, ce qui est sensé le rendre plus sensible à la lumière. D’ailleurs, en l’équipant d’un nouveau double flash (blanc et ambre), Apple a voulu que cet appareil puisse faire des photos de meilleure qualité en pleine lumière, évidemment, mais également en faible lumière. Côté respect des couleurs « chair », le flash deux tons permet effectivement d’obtenir des photos avec des visages moins blafards et moins écrasés. Le résultat est encore imparfait mais tend vers le mieux. Apple a toutefois réussi à améliorer grandement le rendu colorimétrique, bien plus réaliste sur l’iPhone 5s, malgré une légère tendance à sous exposer.
C’est paradoxalement en lumière constante qu’on relève quelques petits défauts. Si dans l’ensemble la qualité est très bonne, les photos de tests réalisées avec l’iPhone 5s semblent moins détaillées que celles prises avec l’iPhone 5. La faute au traitement logiciel et à une tendance à lisser un peu trop les zones colorées.
Autonomie en hausse
A regarder nos tableaux de tests comparatifs, on constate qu’il y a un domaine où l’iPhone 5 pêchait, c’était celui de l’autonomie. Avec cette nouvelle génération d’iPhone, Apple a réussi à beaucoup améliorer les choses, même si la petite taille des batteries, au regard de celle proposée par la concurrence, ne permet pas de miracle. Pas de miracle, mais la situation s’améliore grandement. Notamment en 3G/4G, car évidemment ce nouvel iPhone est compatible avec les réseaux LTE français, sur lesquels ils affichent des vitesses de connexion assez impressionnantes.
Pour en revenir à l’autonomie, en communication 3G/4G, là où l’iPhone 5, desservi par une puce 3G gourmande, s’effondrait en environ 6h30, le 5s tient plus de 10h15. Quatre heures de moins que le Galaxy S4, qui a certes un écran plus grand mais une batterie bien plus grosse.
D’ailleurs, le travail d’optimisation d’Apple sur la relation entre OS et matériel fait ses preuves en lecture vidéo HD. L’iPhone 5 tenait 9h30, l’iPhone 5s affiche lui 11h50, là où le Galaxy S4 s’éteint après 9h25.
Au quotidien, pour autant, comme avec quasiment tous les smartphones, pas de miracle, il faudra passer par la case secteur tous les soirs en rentrant chez vous, voire faire un ravitaillement en vol si vous faites un usage intensif, du surf, des appels ou des jeux.
Ces derniers sont en effet particulièrement avides d’énergie et en sus de faire chauffer un peu l’iPhone 5s, il vide la batterie à un rythme assez impressionnant.
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