L’année dernière, l’iPhone XR avait tout du compromis idéal pour ceux qui voulaient un iPhone, sans franchir le cap stratosphérique des mille euros : puissance, bonne taille et qualité d’écran, autonomie correcte et surtout un prix plus acceptable. Cette année, l’iPhone 11 occupe le même positionnement et profite de nombreuses améliorations. Petite revue de détails de ses arguments et défauts…
Design et finition : la touche Apple, en fun
Au fil des itérations d’iPhone, Apple a érigé le design en fondation de l’aura haut de gamme de ces smartphones. Comme les iPhone 5c avant lui, mais avec bien plus de maîtrise, l’iPhone XR et maintenant l’iPhone 11 ont un peu désacralisé le design en le colorant, en le rendant moins solennel.
Décliné en six couleurs (mauve, vert, jaune, blanc noir et rouge – Product RED), l’iPhone 11 est donc presque ludique. Il conserve le même design que l’iPhone XR l’année dernière, avec un cintrage en aluminium aux bords arrondis et un dos en verre brillant, pour la recharge sans fil et la prise d’empreintes digitales, semble-t-il. La qualité de la finition est digne d’un produit haut de gamme, de très bonne tenue et devrait être au moins aussi durable que celle du XR qui n’a pas véritablement été marqué par notre année d’utilisation.
Son format de 6,1 pouces est un excellent compromis entre l’iPhone 11 Pro (5,8 pouces) et l’iPhone 11 Pro Max (6,5 pouces). On est à la limite de pouvoir l’utiliser d’une main (de taille moyenne), sans inconfort réel. Les quelques astuces d’iOS, qui permettent de faire descendre le haut de l’écran finissent de nous le faire adopter.
Parlons rapidement de l’écran. Sa diagonale est donc inchangée, tout comme la technologie utilisée. L’iPhone 11 n’a pas droit à une dalle OLED, mais conserve une dalle LCD assez incroyable, intégrant les technologies P3 (large gamut de couleurs) et TrueTone, d’Apple. Bien qu’elle soit un peu moins lumineuse (651 cd/m2 contre 710) et contrastée (1549:1 contre 1732:1) que celle qui équipait notre iPhone XR. Cela ne l’empêche pas d’être très lisible en plein soleil et d’être très agréable à utiliser pour lire des mails, surfer ou regarder des films ou photos. Mais la dalle de l’iPhone 11 franchit un nouveau cap en matière de qualité de restitution des couleurs. Ainsi, son Delta E 2000 mesuré est de 0,9. Pour rappel, plus le chiffre est petit, plus la fidélité aux couleurs réelles est proche de la perfection. L’iPhone 11 établit donc un record jusque-là détenu dans la famille par l’iPhone 8 Plus et son Delta E de 0,92.
Une belle manière de prouver qu’une dalle LCD peut avoir quelques atouts dans sa manche.
A l’égal des iPhone Pro
Comme l’année dernière, Apple a fait le choix d’équiper son iPhone « d’entrée de haut de gamme » du même processeur que ses smartphones les plus coûteux. Mieux encore, contrairement à l’iPhone XR qui embarquait un gigaoctet de mémoire vive en moins que les XS et XS Max, l’iPhone 11 a droit à ses quatre gigaoctets désormais. Il a donc exactement la même configuration que les 11 Pro et 11 Pro Max.
On trouve donc l’A13 Bionic, avec ses six cœurs côté CPU, deux haute performance et quatre basse consommation, tandis que la partie GPU est assurée par quatre cœurs, maison. Nous avons déjà eu l’occasion de détailler les performances de cette nouvelle puce dans notre article Premier tests : les iPhone 11 et 11 Pro sont-ils vraiment si puissants ?
Si on veut résumer rapidement les choses, retenons que l’A13 Bionic comporte pas moins de 8,5 milliards de transistors, s’avère bien plus performante que l’A12 Bionic qui équipait les iPhone l’année dernière et a encore assez de répondant selon les outils de benchs pour tenir tête aux meilleures puces des smartphones Android.
Avec l’A13 Bionic, Apple annonce donc une nouvelle déferlante de puissance. Avec AnTuTu 7, l’iPhone 11 est donné pour être environ 43% plus performant au global que l’iPhone XR – qui est maintenu dans la gamme. Et si on se penche uniquement sur la partie graphique, le gain est de l’ordre de 90%. Impressionnant, pour dire le moins. Toutefois, si on se fie à Geekbench 5, l’écart entre les deux générations d’iPhone est de 60% « seulement », avec de très gros guillemets donc.
Si on se tourne du côté de la concurrence, l’iPhone 11 domine le Galaxy S10. Toujours avec AnTuTu, le score global du smartphone d’Apple est plus de 37% plus élevé, tandis que la différence sur la partie CPU seule monte à 44% et 61% pour la partie graphique (GPU).
Indéniablement, l’iPhone 11 est une bête de course qui a du répondant. Cela se sent évidemment au quotidien, où l’expérience « iPhone » est au rendez-vous. Tout est fluide et rapide, tout en conservant cette sorte de retenue ergonomique qui fait que l’interface paraît moins nerveuse que celle des smartphones sous Android. Sur ce point, les avis divergent, une chose est certaine, pas de ralentissements en vue.
Mieux encore, l’arrivée du Wi-Fi 6 permet et permettra le téléchargement plus rapide des applications depuis l’App Store. Un petit détail, mais pour qui consomme beaucoup d’applications ou entend s’abonner à Apple Arcade, l’arrivée de ce nouveau standard permettant de bénéficier de meilleures performances même dans un environnement encore dominé par le Wi-Fi 5 est une bonne nouvelle.
La bonne surprise de l’autonomie, le regret de la recharge
Mais l’Apple A13 Bionic ne se limite pas seulement à vous décoiffer par sa vitesse. Cette puce est également donnée pour être 30% plus économe en énergie que l’A12. Comprenez qu’elle consommera un tiers de moins d’électricité pour réaliser la même tâche que son aînée.
Un détail en apparence qui prend tout son intérêt quand on se penche sur l’autonomie de l’iPhone. Nous vous en parlions déjà dans un papier préliminaire (Autonomie : nos tests le prouvent, les iPhone 11 et 11 Pro font enfin mieux que la concurrence sous Android), mais faisons un point détaillé.
Historiquement, on le sait, l’iPhone est un excellent smartphone, qui pèche par une autonomie trop faible. L’expérience est excellente, mais il faut recharger plus souvent qu’on ne le souhaiterait, notamment si on veut avoir une soirée un peu longue.
L’iPhone XR, l’année dernière, avait réussi la performance de faire mieux que les iPhone XS et iPhone XS Max, avec 12 heures d’autonomie polyvalente, notre test qui simule des usages quotidiens (surf, streaming vidéo, etc.). Cette année l’iPhone 11 affiche 14h14 pour le même test. Un saut en avant qui n’est pas négligeable, même s’il s’avère plus faible que celui affiché par les iPhone 11 Pro et Pro Max.
Il fait en tout cas mieux que le Galaxy S10 (qui a lui aussi un écran de 6,1 pouces, mais OLED) ou que le OnePlus 7 Pro. Les autres smartphones haut de gamme sous Android ne se font, en revanche, pas distancer par l’iPhone 11.
Pour nos deux autres tests d’autonomie, on constate qu’en streaming vidéo, l’iPhone 11 domine toujours le S10 et le OnePlus 7 Pro et se fait devancer par tous les autres smartphones Android qui peuplent notre top 10 haut de gamme.
En revanche, pas de miracle, quand on se penche sur l’autonomie en communication, c’est-à-dire le temps que peut tenir un appareil en appel classique, écran éteint, l’iPhone 11 se fait allègrement piétiner. Il faut dire qu’Apple n’a jamais excellé dans le domaine.
Il nous faut avouer tout de même qu’à tout prendre, nous préférons un téléphone qui tienne longtemps en usages du quotidien plutôt qu’en communication seule…
Apple progresse donc du côté de l’autonomie, et a encore de la route à faire. Cependant, il est un point sur lequel la société de Cupertino a décidé de ne pas faciliter la vie des éventuels utilisateurs d’iPhone 11, c’est le temps de charge. Alors que les iPhone 11 Pro et 11 Pro Max embarquent désormais par défaut un chargeur 18W, l’iPhone 11 joue le rôle de laissé-pour-compte avec le même chargeur 5W que les générations précédentes. Dans les faits, cela veut dire qu’il vous faudra encore près de 3h30 pour le recharger de 0 à 100%. C’est extrêmement lent et à la fois un handicap au quotidien ainsi qu’une raison d’être agacé. Une seule solution si vous voulez gagner du temps, optez pour un chargeur plus performant, de préférence reconnu (à défaut d’être vendu) par Apple.
La photo, deux modules et de beaux progrès
Terminons par un point essentiel pour bien des utilisateurs, la photo. L’année dernière, l’iPhone XR se contentait d’un seul module caméra, un grand-angle (équivalent 26 mm) et un zoom numérique x5.
Avec l’iPhone 11, la situation s’améliore grandement. Le nouveau smartphone d’Apple bénéficie en effet de l’arrivée de l’ultra grand-angle qu’on retrouve sur les modèles Pro. On a donc cet objectif équivalent 13 mm en plus de l’objectif principal -un équivalent 26 mm-, le premier ouvrant à f/2.4, avec un angle de vue à 120°, le principal ouvrant à f/1.8.
Deux choses à propos de l’arrivée de cet ultra grand-angle. La première, c’est que vous allez enfin pouvoir faire ces photos de groupe ou prendre d’un coup d’un seul l’intégralité de la façade d’un bâtiment sans avoir à traverser la route ou trop reculer. C’est un confort auquel on s’habitue très vite, ce qui prouve bien à quel point il manquait. Le second point est qu’on ne peut s’empêcher après quelques jours d’utilisation de regretter l’absence du troisième module, le téléobjectif. On entend qu’il faut réserver des options aux modèles Pro, néanmoins, d’un point de vue photographique, on n’a pas toute la liberté qu’on voudrait. Pour schématiser, vous ne risquerez pas de vous faire écraser en traversant la route pour photographier toute une façade, en revanche, vous prendrez ce risque en la traversant pour prendre un cliché d’un détail… Capa l’a dit bien avant nous « si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près ». Vous ne pourrez pas tricher avec l’iPhone 11, sauf à utiliser le zoom numérique.
Quoi qu’il en soit, on apprécie l’arrivée de ce second module. Non seulement il offre de nouvelles possibilités de compositions au quotidien, mais la transition d’un bloc photo vers l’autre est souple et n’altère pas les couleurs et la balance des blancs. En plus de ne pas avoir de micro passage au noir quand on passe d’un module à l’autre, on conserve le même rendu colorimétrique et la lumière reste homogène. Une rareté qu’il faut signaler et mettre au crédit d’Apple qui a pris la peine de faire calibrer ses modules en usine au moment du montage et a ensuite travaillé sa partition logicielle pour qu’elle lie le tout. Ainsi, on ne pourra qu’apprécier les efforts faits par Apple pour réduire les distorsions liées à l’ultra grand-angle. Il arrive que les lignes droites soient un peu courbes, et sans doute la correction logicielle aurait pu être plus poussée, néanmoins le résultat est vraiment bon.
On précisera toutefois un point, surtout vrai en basse lumière. Nous avons noté un peu de dégradation en bout de « zoom numérique » quand on passe de l’ultra grand-angle au grand-angle avec la molette. Sans doute est-ce le prix à payer pour cette fluidité d’usage.
Par ailleurs, nous avons constaté sur plusieurs clichés pris en ultra grand-angle alors que la lumière se faisait discrète que certaines zones étaient un peu trop éclairées, pas brûlées mais un peu affadies. Peut-être y aura-t-il quelques ajustements à faire de ce côté-ci, aussi bien du côté d’Apple que du côté de l’utilisateur.
En effet, quand la lumière baisse, le mode Nuit de l’iPhone 11 se déclenche automatiquement. Une très bonne nouvelle en règle générale, car cela permet de déboucher une image dominée par des zones sombres. Il arrive toutefois que le résultat soit un peu raté. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à jouer manuellement un peu avec le temps d’exposition, comme le propose l’iPhone. A vous alors de ne pas bouger.
Précisons également que le mode nuit de l’iPhone 11 n’est pas l’équivalent quasi magique du P30 Pro, capable de sortir un cliché exploitable dans le noir complet. Ici, c’est un gain de quelques diaphragmes qui nous est offert, un surplus de lumière apporté pour sauver une photo de fin de soirée ou un portrait d’enfant endormi dans la pénombre. Dans ces cas, le bruit est plutôt bien géré et, une fois encore, les couleurs bien restituées.
Même si nous vous préparons un grand test Photo des nouveaux iPhone, donnons quelques détails sur la qualité des clichés. On l’a dit, Apple continue à capitaliser sur son savoir-faire en termes de rendu des couleurs, les expositions sont soignées et plaisantes. En règle générale, les photos prises sont donc très flatteuses et séduisantes, surtout sur l’écran de l’iPhone. Si on les ouvre sur un ordinateur ou zoome un peu, on constatera toutefois qu’Apple continue dans la même veine en ce qui concerne le piqué et la structuration des détails. En focale pleine (sans zoom numérique), on note une petite tendance à des aplats qui estompent les contours, les formes. Quand on a utilisé le zoom numérique, les aplats deviennent vite de l’aquarelle.
Le résultat n’est pas mauvais, gardons en tête que nous sommes sur un smartphone, mais on se demande ce que donnerait les iPhone avec des capteurs plus grands ou une meilleure ouverture. En l’espèce, l’iPhone 11 est un bon appareil photo, mais ne peut pas concurrencer les ténors du domaine, Huawei P30 Pro en tête même si son traitement des couleurs est bien meilleur.
Par ailleurs, Apple a travaillé sur son point fort, la vidéo. En 4k à 60 images par seconde, le résultat est impressionnant, surtout quand la lumière est au rendez-vous, vous vous en doutez. Mais ce qui fait sortir la vidéo du lot sur l’iPhone 11, c’est la qualité de la stabilisation. On peut désormais marcher, courir ou se déplacer autour du sujet (ou en même temps que lui) sans obtenir de vidéo trop secouée.
Plus anecdotique, encore que cela deviendra peut-être un phénomène, la caméra TrueDepth en façade aussi est améliorée. Vous apprécierez sans doute l’astuce qui consiste a légèrement élargir le cadre quand vous passez d’un affichage en mode portrait au mode paysage. Cela permet de se prendre plus facilement avec des amis.
La caméra TrueDepth permet aussi, désormais, de filmer en 4K à 60 i/s et de réaliser des vidéos au ralenti à 120 images par seconde. Apple les appelle les slo-fies. Peut-être les adopterez-vous si vous optez pour l’iPhone 11.
D’ailleurs, Apple a introduit une petite nouveauté ergonomique, qui nous avait séduit dès la présentation des iPhone à Cupertino, il s’agit du mode QuickTake. Quand vous êtes en mode Photo, il suffit désormais de maintenir le déclencheur enfoncé pour que l’enregistrement d’une vidéo commence. Cela permet d’immortaliser bien des moments où la vidéo s’avère plus utile que la photo, du gobage de petit suisse en passant par la grimace amusante ou la cascade improvisée.
Ce détail ergonomique symbolise assez bien le soin apporté à l’expérience d’utilisation de l’application Appareil Photo et d’une certaine manière à l’interface générale de l’iPhone, qu’il s’agisse d’iOS 13 ou de l’Haptic Touch, qui vibre pour donner de la profondeur à vos interactions avec l’écran.
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