Pour sa sixième génération, l’iPad se pare des vertus de l’enseignement. Lancé au cours d’un événement dédié à l’éducation dans un établissement scolaire de Chicago, champion d’une reconquête, il doit porter les couleurs du géant de Cupertino dans ce secteur… Bien. Souhaitons-lui bonne chance dans ce combat homérique. Et intéressons-nous plutôt à une question plus simple : que vaut-il dans le quotidien de monsieur tout le monde ?
L’année dernière, en redéfinissant la position de l’iPad, Apple avait marqué les esprits avec sa première tablette 9,7 pouces vendue à près de 400 euros lors de son lancement. Un prix qui avait de quoi relancer l’intérêt pour un produit par ailleurs assez peu innovant. Un an plus tard, les équipes de Tim Cook semblent vouloir emprunter le même chemin, mais avec quelques aménagements.
Le premier est évidemment son argument phare, son prix. La tablette est désormais vendue à partir de 359 euros – 579 euros pour le modèle testé. Mais est-ce suffisant pour justifier un relatif immobilisme pour le reste ?
La même…
En effet, extérieurement, l’iPad cuvée 2018 est le clone de son aîné. Même bordures larges, même bouton Touch ID de première génération, celle qui était parfois un peu lente à réagir, et même dalle de 9,7 pouces.
Sur ce point, la définition ne change pas, l’écran n’est toujours pas laminé ou antireflet, mais la qualité est indéniable. Lumineuse et confortable à l’œil, quelles que soient les conditions d’éclairage, malgré l’absence de la technologie True Tone, la dalle offre une fidélité colorimétrique quasiment parfaite, sans la technologie P3. Nous avons mesuré le delta E à 1,11, ce qui est rare, encore plus sur une tablette de ce prix. Le gamut, la palette des couleurs, est également excellent. Certes, la dalle claque moins que celle de l’iPad Pro, mais doit-on rappeler la différence de prix ?
Pour en finir avec l’extérieur, parlons rapidement du son, assez puissant pour permettre de se plonger dans un film ou un jeu, sans être aussi englobant que sur les modèles Pro.
Enfin, glissons également un petit mot sur les modules photos. Oubliez celui en façade, avec ses 1,2 Mpixel, il ne rendra pas toujours hommage à vos séances de chat vidéo, surtout en basse lumière. Le module arrière, 8 Mpixels, est bien meilleur. Il rend possible la prise de jolis clichés en pleine lumière. En revanche, n’espérez pas réussir de beaux portraits quand la journée tire à sa fin.
L’iPad en marche AR
Autre usage du module photo, la réalité augmentée. L’iPad 2018 tient ses promesses. Il nous a semblé qu’il peine davantage à repérer les surfaces planes qu’un iPhone 8 Plus ou qu’un iPhone X. Surtout en intérieur. De même, le positionnement des objets virtuels est un peu moins précis que sur ces appareils. Néanmoins l’expérience AR, offerte par ARkit, est toujours aussi impressionnante et rafraîchissante. Que ce soit pour observer une grenouille sous toutes les coutures ou pour voir si ce meuble ira bien dans son intérieur.
Une chose est certaine en tout cas, la puissance ne manque pas pour ce genre de plongée dans le monde augmenté. Il suffit de contempler des dinosaures gracieux traverser à un passage piéton devant soi pour s’en convaincre.
Pour ceux qui en demandent un peu plus, nous avons fait tourner quelques tests, que nous avons d’ailleurs déjà publié dans un premier article, pour prendre la mesure de la puce A10 Fusion, déjà rencontrée dans l’iPhone 7.
Il en ressort qu’Apple a parfaitement calibré les performances de son nouvel iPad d’entrée de gamme. La sixième génération de tablette d’Apple apporte un gain appréciable de puissance par rapport au modèle 2017. Environ 35% au global au niveau des CPU et GPU.
L’iPad 2018 se distingue donc du modèle 2017, mais pas assez pour justifier une mise à jour – cela fait longtemps qu’on a compris, et Apple le premier, qu’on ne change pas d’iPad tous les ans. En revanche, cette montée en puissance ajuste sa position dans la gamme. Car, malgré sa progression, l’iPad de cette année reste bien en deçà de ce que peut offrir l’iPad Pro 10,5 pouces.
Pas de quoi s’inquiéter. Cela signifie que les performances du modèle de l’année dernière qui étaient déjà largement suffisantes pour tous les usages d’un quotidien grand public sont revues à la hausse pour plus de fluidité. Le multitâche fonctionne sans à coup, l’affichage des vidéos HD ne connaît aucune saccade, et les jeux s’exécutent sans broncher. Autrement dit, l’iPad 2018 est… un iPad. Avec toute la qualité d’expérience que cela implique.
Un petit supplément avec un gros prix
Une expérience qui est d’ailleurs complétée ou enrichie par la compatibilité de cet iPad avec l’Apple Pencil (ou le Crayon de Logitech). Cela implique qu’il est désormais possible de prendre des notes manuscrites avec des applications dédiées – nous vous recommandons notamment MyScript Nebo pour le gain de temps que représente la conversion automatique de nos gribouillis en texte dactylographié. Les différents outils qu’Apple met gratuitement à disposition en profite aussi… On pense à Notes, bien sûr, mais aussi et surtout à toute sa suite bureautique (Pages, Keynote, etc.) dans laquelle il est possible de travailler avec le stylet.
A propos du stylet d’Apple, on aura trois regrets. Tout d’abord, son design un peu glissant et son embout un peu trop ferme qui ne retranscrit pas l’impression de pression pourtant bien géré. Ensuite, un indicateur de charge sur l’Apple Pencil aurait pu être bienvenu. Il arrive trop souvent qu’on se trouve à court de batterie au moment de l’utiliser. Enfin, son prix qui est d’autant plus élevé qu’on le compare à celui de l’iPad, il représente un peu moins d’un tiers des 359 euros promis…
Un prix élevé qui pourrait en freiner plus d’un et les priver d’une expérience intéressante. Car en définitive le stylet est un bon moyen d’instiller un peu de productivité dans ce terminal essentiellement destiné à la consommation de contenus. Enfin, l’absence de Smart Connector est un petit défaut qui s’ajoute aux limitations d’iOS pour réussir à être aussi productif sur un iPad que sur un ordinateur portable.
Une légère déception…
Vient la dernière question et la première déception, celle de l’autonomie. Le modèle 2017 nous avait offert de très belles performances en la matière en se calant dans les pas des iPad Pro. Cette année, nous avons dû nous satisfaire d’une autonomie en (fort) repli.
Elle demeure tout à fait acceptable mais il est difficile de justifier une réduction de la durée de vie de la batterie de deux heures. C’est ce que relève en effet notre test d’autonomie polyvalente, qui simule une utilisation quotidienne intensive.
En plus de l’iPad 2017 et du modèle Pro 10,5 pouces sorti la même année, nous avons glissé l’iPad Pro 9,7 pouces de 2016 dans notre comparaison. Ce modèle utilisait l’Apple A9X et offrait une autonomie polyvalente qui plafonnait à 8h09. Un résultat relativement similaire à ceux obtenus par les modèles précédents, les iPad Air et Air 2.
Avec ses 9h19, l’iPad 2018 est donc bien en deçà de l’iPad 2017 (11h20) pour ce qui est de l’autonomie polyvalente. Mais il se place malgré tout au-dessus de ce qu’offraient les iPad plus anciens lors de nos tests – sauf pour l’autonomie en lecture vidéo.
Une manière de dire que cela aurait pu être pire mais que 2017 était une cuvée exceptionnelle dont on aurait bien aimé retrouver l’éclat cette année. Apple en a décidé autrement. A part pour d’éventuelles raisons économiques, difficile de comprendre pourquoi.
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