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Test : iMac Pro, une machine pro surpuissante qui flirte avec les limites du tout-en-un

Malgré un rapport qualité/prix qui ne satisfera pas tout le monde, le premier iMac Pro offre une configuration ultra-solide dans un châssis compact, fin et design, caché derrière une dalle 5K remarquable.

L'avis de 01net.com

Apple iMac Pro 27 pouces

Les plus

  • + La puissance
  • + L'écran 5K
  • + Le design compact

Les moins

  • - Le prix

Equipement

4.5 / 5

Performances

4.5 / 5

Confort d'utilisation

4.5 / 5

Affichage

4 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 12/01/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Apple iMac Pro 27 pouces

Processeur Intel Xeon W-2150B
Quantité de mémoire vive 128 Go
Processeur graphique AMD Radeon Pro Vega 64
Taille d'écran 27 "
Voir la fiche complète

One step beyond ! Machine de nombreux pro sans en avoir le titre, l’iMac change de statut. La particule « Pro » n’est pas sans conséquences. Sur le prix, évidemment, qui peut refroidir certaines ardeurs. Mais aussi sur les composants embarqués, qui doivent faire face à la montée en puissance rapide de la 4K et de la 8K, à l’installation de la réalité virtuelle dans le petit monde d’Apple ou encore à la popularité croissante des Mac auprès des développeurs.

01net.com – Lionel Morillon – L’iMac Pro et ses accessoires sont tout de gris sidéral vêtus. Splendides !

Un design sidéral…

En attendant le Mac Pro, l’iMac Pro doit endosser le titre de Mac le plus puissant jamais conçu en conservant un design quasi inchangé depuis 2012, ce qui est autant un point fort qu’une faiblesse. Point fort, car il est plaisant et éprouvé. Faiblesse, car il date un peu et demeure contraignant. Des points faibles que les professionnels devront vraiment considérer avant de faire leur choix.

Décliné en un gris sidéral très plaisant à l’œil, l’iMac Pro glisse une configuration professionnelle dans un boîtier toujours aussi fin, compact et design… On sourit presque face à l’attention maniaque apportée aux détails. Magic Mouse 2 et Magic Keyboard 2 (sans fil et livrés de série), et Magic Trackpad, ainsi que le câble Lightning qui permet de recharger l’ensemble, arborent la même couleur sombre.
On regrette juste que le clavier Bluetooth, qui intègre pour la première fois un pavé numérique, ne bénéficie pas de la technologie de touche « papillon » présente sur les portables les plus récents de la marque et qu’il ne soit pas non plus rétroéclairé. Néanmoins l’effet esthétique est indéniablement réussi. On passera également sous silence l’ergonomie de la Magic Mouse 2, qui ne fait pas l’unanimité dans un contexte pro.

Ce boîtier sombre a aussi le mérite d’estomper les bordures de l’écran devenues un peu trop larges, mettant davantage en valeur l’affichage. La dalle 5K (5120×2880 pixels) de 27 pouces vaudrait d’ailleurs presque à elle seule le détour. On pourra certes regretter qu’Apple ne soit pas passé à l’OLED ou à une diagonale de 30 pouces, mais en l’état, elle est incroyablement lumineuse (531 cd/m2), joliment contrastée (998:1).
De plus, elle bénéficie d’une large plage colorimétrique offerte par la technologie P3. En découle, une fidélité assez stupéfiante des couleurs, avec un Delta E (dE) très faible. Nos mesures le fixent à 1,65. Si le graal à atteindre est de facto le 0, il est bon de savoir que la plupart des dalles de moniteurs que nous testons oscillent autour de 3. C’est le cas du plus tout jeune Eizo Foris FG2421, qui obtient un dE de 3,3 et occupe la meilleure place de notre classement des écrans externes pour PC. Son second, le Nec EA224WMi, fait bien mieux avec un dE de 2. Croyez-nous quand on vous dit que le rendu des couleurs de l’iMac Pro sort du lot.

01net.com – Large palette de couleurs et fidélité élevée, l’écran 5K de l’iMac Pro fait carton plein.

Aussi beau soit-il, n’oublions pas que le boîtier en goutte d’eau de l’iMac est un corset. Une contrainte forte avec laquelle les ingénieurs d’Apple ont dû composer, une limitation physique qui impose plusieurs limites d’autant plus fortes qu’il s’agit là d’une machine professionnelle. On en identifie rapidement deux, la première est l’évolutivité, essentielle dans un cadre pro. La seconde est la gestion de l’enveloppe thermique.

Une évolutivité partielle et externalisée

Une machine pro doit pouvoir évoluer au fil du temps et des besoins afin de rester opérationnelle longtemps. C’est pourquoi les stations de travail sont généralement des parallélépipèdes laids mais extrêmement fonctionnels où chaque composant peut être changé.
Avec l’iMac Pro, Apple évite le pire. Ainsi, officiellement, la RAM sera changeable par un opérateur agréé. Vous pourrez donc la remplacer ou augmenter la quantité de mémoire vive de votre ordinateur. Mais, selon les représentants de la firme de Cupertino, impossible de changer le reste. Le démontage d’iFixit montre que le processeur est également modulaire et qu’il devrait donc être possible d’opter pour un autre modèle. En revanche, les deux « SSD », bien que facilement démontables, ne devraient pas être aisément remplaçables du fait qu’ils sont adaptés spécialement, sans oublier le rôle de la puce T2, qui pourrait davantage compliquer cette tâche.

Il semblerait donc que la voie la plus simple et la plus sûre pour faire évoluer l’iMac Pro sur le long terme soit celle envisagée par Apple. L’eGPU pour la puissance de calcul graphique/scientifique (grâce à Metal). Le stockage externe haute performance, grâce à la connectique Thunderbolt 3 (USB-C). Ce sera aussi un bon moyen d’externaliser le problème de dissipation de la chaleur.

01net.com – Lionel Morillon – La grille de ventilation arrière permet à l’air de mieux circuler et donc de mieux refroidir les composants enchâssés dans l’iMac Pro.

Le monde du silence face à la contrainte thermique

L’iMac Pro est donné pour être capable de gérer l’échauffement des composants pour un équivalent de 500 Watts. Or, le processeur et la carte graphique, les deux éléments les plus gourmands consomment à eux deux presque l’intégralité de cette enveloppe et pourtant, comme nous l’avions remarqué lors de notre première rencontre avec l’iMac Pro, la machine d’Apple est incroyablement silencieuse – environ 30,5 dB au repos et en fonctionnement normal.
On entend parfois son ventilateur, évidemment, et le bruit produit monte alors à environ 40 dB. Dans tous les cas, on n’a jamais l’impression qu’un avion est en train de décoller derrière l’écran, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. C’est en soi un miracle quand on connaît toute la puissance embarquée dans ce boîtier plutôt étroit et compact.

Un miracle qui pourrait tenir au nouveau système de refroidissement bien plus efficace, qui se manifeste par l’apparition d’une grille et de deux fentes de ventilation au dos de la machine. Mais le géant de Cupertino semble avoir également une autre astuce. Il joue avec la fréquence du processeur et de la carte graphique. Nous vous en parlions d’ailleurs en détail ici.

01net.com – Le processeur a tendance à “throttler” quand il chauffe trop.

Pour faire court, l’iMac Pro rogne sur le TurboBoost de son processeur brièvement au départ et pour n’utiliser que sa fréquence de base ensuite si l’effort se prolonge. Il réduit également beaucoup la puissance de la Radeon Pro quand les efforts demandés aboutissent à une augmentation trop importante de la chaleur produite par ces composants. On a ainsi constaté une réduction du TurboBoost à partir de 85°C pour le processeur, à en croire l’outil Power Gadget d’Intel.

Une puissance brute

Néanmoins, ce « throttling » ponctuel n’empêche pas l’iMac Pro 2017 d’être un monstre de puissance et de se distinguer aussi bien dans les benchs réalisés avec des outils dédiés qu’au travers de nos tests avec des logiciels professionnels.

Avec Geekbench, on se fait une première idée du gain global en performances de la dernière machine d’Apple. Le score du bench qui prend davantage en compte les nombreux cœurs du processeur est impressionnant.

Là où nos deux machines de référence, l’iMac 27 pouces 5K sorti en juin 2017 et le Mac Pro, sorti en 2013, affichent respectivement un score de 13169 et 14573 points, l’iMac Pro culmine à 41633. C’est un facteur x2,85 si on compare le Mac Pro et le tout-en-un pro. On passe le cap du facteur x3 si on confronte les deux iMac.

Quand on utilise un autre outil de benchmark sous macOS, comme Cinebench (11.5), on obtient des résultats toujours aussi favorables à l’iMac Pro. Une fois encore, le Mac Pro 2013 et l’iMac 5K se tiennent dans un mouchoir de poche, même si cette fois, c’est le tout-en-un qui prend la main. Et, une fois encore, l’iMac Pro s’assure un ratio de performances de presque x3. En clair, il prend clairement le large.

Avec des applications professionnelles, les gains sont aussi importants mais varient beaucoup en fonction de plusieurs critères. La qualité de l’optimisation du code pour le multithread, notamment, joue beaucoup, la capacité du logiciel à puiser dans une quantité importante de RAM, etc. Pour plus de détails, lisez notre article dédié aux tests de performances de l’iMac Pro.

À lire : Test : iMac Pro, une puissance colossale… dans un corset contraignant

Un stockage de haut niveau

Précisons également au passage, tout en vous renvoyant vers notre test spécifique sur le stockage, que les performances des deux modules flash embarqués par l’iMac Pro, associés à la puce T2 font plus que tenir leur promesse.

Les vitesses en écriture sont impressionnantes. Plus les fichiers sont conséquents (ce qui est parfaits pour la vidéo 4K, par exemple), plus les débits sont élevés, au point de largement dépasser les 3 Go/s.

La connectique Thunderbolt 3 et USB 3.1 Gen 2 s’avère aussi une alliée précieuse pour étendre l’espace de stockage. Les performances ne sont évidemment pas aussi élevées qu’avec les SSD internes mais le résultat est malgré tout de très bonne tenue. Avec le LaCie Bolt 3, connecté en Thunderbolt 3, nous avons obtenu des débits de 1,12 Go/s en écriture et de 2,36 Go/s en lecture. C’est très satisfaisant sachant que cette solution professionnelle tournée vers l’édition de vidéo 4K/6K n’est qu’une solution d’entrée de gamme.

01net.com – Lionel Morillon – Le disque dur externe Bolt 3, de LaCie se connecte à un des quatre ports Thunderbolt 3 (USB-C) de l’iMac Pro.

La question du rapport puissance/prix

Puissant, rapide et élégant, c’est donc entendu, mais à quel prix ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le tarif d’entrée de gamme de l’iMac n’est pas si élevé. En revanche, la facture a malgré tout tendance à grimper très fortement quand on améliore la configuration. Ainsi, alors que la première configuration est vendue à 5500 euros, notre iMac de test, qui embarque le Xeon W à 10 cœurs, contre un modèle 8 coeurs par défaut, 128 Go de Ram contre 32 de base, et la plus puissante des deux cartes graphiques, est à plus de… 11 000 euros. Voilà qui peut calmer certaines ardeurs.

01net.com – Lionel Morillon – La connectique de l’iMac Pro fait part intégrante de son évolutivité au fil du temps.

Comme nous le faisaient remarquer les trois professionnels à qui nous avons fait tester l’iMac Pro, certaines structures avec des activités cycliques ou irrégulières pourraient avoir meilleur compte de se tourner vers des offres dans le cloud pour le calcul de certains rendus 3D, par exemple. Evidemment, les sociétés de taille plus importante équipée d’un gros parc de Mac et baignant dans l’univers applicatif d’Apple auront au contraire plus d’intérêt à sauter le pas. Même si se posera la question des logiciels utilisés et de leur optimisation pour réellement tirer parti de la configuration choisie.

De l’autre côté, ceux qui passent du monde macOS à celui de Windows en fonction des besoins sont confrontés à un choix à la fois plus simple mais plus complexe. Plus aisé car s’ils ont des applications Windows (ou des solutions d’abonnement dans le Cloud agnostique – comme l’est la Creative Suite d’Adobe), ils pourront tout simplement se monter un PC sur mesure, assemblé de bout en bout, pour une enveloppe bien moindre. Certes, l’intégration sera moindre, certes la somme des composants ne sera pas optimisée mais le prix pourrait faire la différence, si c’est le critère premier.
Plus complexe aussi, parce qu’il leur faudra bien estimer les avantages de cet iMac Pro avant de sauter le pas. Ils devront également repenser leur process professionnels s’ils décident de choisir l’iMac Pro, avec éventuellement le besoin de trouver de nouveaux repères et d’acheter de nouveaux logiciels.

Par ailleurs, notre vidéaste signalait que cet iMac Pro n’est pas forcément pour tout le monde. Trop à l’aise pour la vidéo sur le Web, il donne sa pleine mesure en 4K, tout en peinant en 8K (avec Premiere et non Final Cut Pro – une fois encore une potentielle question d’optimisation.). Il faudra donc viser juste, ni trop haut, ni trop bas. Il est en définitive essentiel de savoir ce à quoi on va consacrer cette machine, le budget qui l’accompagne, ses limites et les possibilités alternatives.

L’architecte naval, qui s’est prêté à notre jeu de la prise en main de l’iMac Pro, soulevait effectivement la question du coût et de l’intérêt qu’il pourrait y avoir à chercher une planche de salut dans le calcul dans le Cloud. Néanmoins, il relevait que pour un rendu particulier d’une image en 3D avec le logiciel Keyshot, une configuration PC à 2000 euros mettrait entre 2 et 3H (120 à 180 minutes, donc) pour finir son travail. Là où, en l’occurrence, l’iMac Pro (à 11 000 euros, rappelons-le) a abattu ce travail en moins de… 15 minutes. Au minimum 8 fois plus rapide, pour une facture environ 6 fois plus élevée.

Pour certains professionnels, ce gain de temps vaut bien la somme investie. Cela peut représenter la différence entre un contrat remporté parce qu’on a pu modifier un appel d’offre dans les temps et un budget raté.

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