Huawei P9 : la promesse
Huawei voit désormais les choses en grand. C’est le sentiment qu’on avait une fois sorti de la conférence de presse du nouveau smartphone P9, le 6 avril dernier à Londres. Annonce d’un partenariat d’envergure avec la mythique marque Leica et film promotionnel avec les comédiens Scarlett Johansson et Henry Cavill : le constructeur chinois veut désormais jouer dans la cour des grands. Y parvient-il pour autant ?
Huawei P9 : la réalité
Ce n’est pas du côté du design que Huawei se différencie véritablement de ses concurrents. L’ensemble en aluminium et verre reste très classique , si ce n’est cette barre qui court sur toute la largeur de son dos (à la manière du Nexus 6P) et qui encadre, au dos, les deux capteurs photos qui constituent la particularité de ce P9. Juste en dessous, se trouve le désormais classique capteur d’empreintes digitales de nouvelle génération, toujours aussi rapide. Malgré tout, le smartphone est très bien fini et respire la qualité d’assemblage.
Les deux capteurs photos principaux sont situés côte à côte.
Comme Apple, Huawei n’a pas encore cédé aux sirènes de l’OLED. C’est encore une dalle IPS qui équipe ce nouveau P9. Pour autant, comme sur les iPhone le choix n’est pas vraiment décevant. Evidemment, les noirs sont moins profonds que sur la technologie désormais chérie par Samsung, mais la luminosité est à la hauteur avec un maximum de 540 cd/m² affichés et un taux de contraste excellent avec 1 459:1.
Le bouton de verrouillange cranté : une bonne idée pour ne pas le confondre avec celui du volume.
Encore un effort sur l’autonomie et les performances
On est un peu plus réservé sur l’endurance de la batterie du P9 : ses 3 000 mAh n’ont tenu que 7 h 04 à notre test d’autonomie polyvalente, le plus représentatif d’un usage assez soutenu. Passer la journée d’utilisation sans avoir à le recharger ne sera donc pas forcément simple. Les résultats dans les autres catégories ne sont pas beaucoup plus brillants : 7 h 56 en lecture vidéo, 9 h 10 en surf web et 16 h 01 en communication. Les plus sérieux concurrents du P9 font généralement mieux.
C’est une connectique de dernière génération (USB-C) qui a été choisi sur le P9.
Question performances, le nouveau processeur Kirin 955, conçu par HiSilicon – une filiale de Huawei – n’arrive lui non plus pas encore à la hauteur des meilleurs. Avec un score de 99 335 à AnTuTu 6, il est encore 30 000 points derrière les Galaxy S7 et iPhone 6s. Il reste cependant largement assez puissant pour jouer aux titres les plus gourmands, de Real Racing 3 à Asphalt 8 en passant par Dead Trigger 2. Il réalise d’ailleurs une bonne performance – 53,5 images par seconde en moyenne – avec l’application Epic Citadel. On remarquera au passage la bonne tenue du Kirin 955 qui ne bronche pas malgré dix essais successifs, cela malgré une chauffe bien réelle du smartphone qui peut parfois déranger lorsqu’on le tient en main.
Une qualité noir et blanc bluffante
Mais l’interrogation la plus attendue est certainement celle concernant la qualité photo. Avec l’association de ses deux capteurs situés au dos, le Huawei dépasse-t-il la concurrence ? La réponse sera digne d’un Normand : oui et non. Du côté des clichés couleur assemblés à partir des deux capteurs 12 mégapixels, le P9 marque encore le pas par rapport aux meilleurs modèles du marché ; on pense notamment aux derniers modèles de Samsung (Galaxy S6 et S7) ou au surprenant OnePlus 2. On est, par exemple, déçu par ses performances en basses lumières, mais aussi par sa vitesse de déclenchement, bien plus lente que les standards du marché.
En basses lumières : à gauche le Galaxy S6 Edge Plus, à droite le P9.
En revanche, le P9 fait très fort en noir et blanc, cela grâce à son capteur monochrome dédié à cette fonctionnalité. Il saisit ainsi très clairement les niveaux de gris, avec une excellente qualité.
Même de nuit, le rendu est très safisfaisant.
Le rendu est plus précis, plus net et plus riche qu’en couleur. On sent très clairement dans ce domaine les fruits de la collaboration avec Leica, aussi bien sur le capteur que l’objectif. Le rendu est même tellement convaincant, qu’on se surprend à abandonner complètement l’appareil photo couleur pour redécouvrir les joies du noir et blanc. Les filtres Instagram vont souffrir.
Même en zoomant dans l’image, le niveau de détail est impressionnant.
Nous reviendrons d’ailleurs prochainement sur les aptitudes photo du P9 en le confrontant à l’ensemble de ses concurrents.
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