Après notre prise en main publiée le week-end dernier, lors du salon MWC, voici le test complet de l’un des ultraportables les plus attendus de ce début d’année. Place au MateBook 13, une très belle machine qui se pose en concurrente des cadors du genre, à commencer par le MacBook Air d’Apple ou le XPS 13 de Dell. Ses atouts ? Un boîtier mince et très léger, dont le look rappelle (fortement) celui des ultraportables d’Apple, un écran de 13 pouces en 2160 x 1440 pixels et une configuration assez solide, basée sur un processeur Intel de 8ème génération.
Huawei propose trois versions du MateBook 13, respectivement proposées à 999, 1199 et 1299 €, qui devraient être disponibles en France à partir du 20 mars 2019. Nous testons ici le modèle le plus haut de gamme, le plus puissant des trois et le seul à disposer d’un écran tactile. Il est équipé d’un processeur Intel Core i7 de 8ème génération, de 8 Go de mémoire vive d’un module de stockage SSD de 512 Go. Une configuration supérieure, sur le papier, à celle du MacBook Air d’Apple, dont la version de base, à 1349 €, doit se contenter d’une puce Intel Core i5 et d’un petit SSD de 128 Go.
Que vaut donc ce très alléchant MateBook 13 face au célèbre modèle d’Apple ? Et peut-il faire de l’ombre aux meilleures machines actuelles du monde Windows, signées Dell ou Asus ? Voici notre avis, tests à l’appui !
Presque aussi fin qu’un MacBook Air
Ce boîtier tout fin, couleur gris métal, vous dit vaguement quelques chose ? Oui, pour le look comme pour le nom, le MateBook 13 est un clone -très bien fait- du MacBook Air d’Apple : même poids (1,3 kilos), presque les mêmes dimensions, presque la même couleur gris métal
Il faut regarder le MateBook 13 de près pour réaliser qu’il n’est quand même pas aussi luxueux que le MacBook. Il n’est pas entièrement constitué d’aluminium et il n’est pas aussi fin que lui : 9 millimètres au point le plus mince, sur le devant du clavier, contre seulement 4,1 mm pour la machine d’Apple.
Un jeu de prises minimaliste, avec un module d’extension USB-C
Comme la machine d’Apple, le MateBook 13 est assez pauvrement équipé en prises. Deux connecteurs USB-C, sur les côtés droit et gauche du boîtier, c’est tout ! Heureusement, Huawei livre son ultraportable avec un petit module d’extension USB-C qui vient étoffer un peu la connectique avec des prises HDMI, VGA, USB type A et USB-C. Il manque, hélas, la prise réseau Ethernet.
Du Wifi à haut débit, du Bluetooth 5.0…et même un module NFC
Pour les communications sans fil, heureusement, Huawei réussit un sans-faute. La machine intègre un module Wifi ac haut de gamme (et à haut débit), du Bluetooth 5.0 et même…un module radio NFC, qui prend la forme d’une bête petite étiquette bleue et blanche collée sur le bord droit du repose-paumes. Il ne faut surtout pas l’arracher ! Associé au circuit Bluetooth de la machine, ce module NFC permet d’échanger rapidement des données entre le MateBook 13 et un smartphone compatible, de marque Huawei uniquement, hélas.
Nous l’avons essayé, le système fonctionne très bien. En quelques secondes, nous avons pu récupérer toutes les photos prises avec un smartphone Huawei P20 Pro. Pour que ça marche, il faut d’abord appairer le smartphone et le PC portable en Bluetooth. Il suffit ensuite de tapoter le téléphone sur l’étiquette NFC pour transférer la ou les photos sélectionnées sur l’ordinateur portable.
Ecran : un format 3:2 génial, mais une dalle trop brillante et peu contrastée
Sur le papier, l’écran IPS du MateBook 13 a tout pour plaire. Au format 3:2, très pratique pour l’affichage des pages web, il offre aussi de larges angles de vision et une très haute définition (2160 x 1440 pixels). Et grâce à sa technologie tactile, il est idéal pour faire défiler des photos ou agrandir un plan sous Google Maps. Rappelons que les deux autres versions du MateBook 13, à 999 et 1199 €, ne sont pas équipées d’écrans tactiles, mais de dalles IPS « ordinaires », en 2160 x 1440 pixels.
Très bien… sauf qu’en pratique, cet écran accuse aussi des défauts assez gênants. Le plus ennuyeux, c’est la forte brillance de la plaque de verre Gorilla Glass qui protège l’écran LCD. A cause d’elle, l’écran du MateBook 13 se transforme trop souvent en miroir sous la plupart des éclairages. Au soleil, l’écran s’avère très difficilement lisible, en raison de cet effet miroir mais aussi d’une luminosité (336 cd/m²) et surtout d’un taux de contraste assez décevants pour un ultraportable haut de gamme.
D’après nos mesures, l’écran du MateBook 13 plafonne à 960:1 pour le contraste, contre 1030 :1 pour la version 2018 du MacBook Air d’Apple, 1536 :1 pour le XPS 13 de Dell et même 1649 :1 pour le ZenBook 13 d’Asus.
Un clavier et un touchpad très réussis
Le clavier exploite toute la largeur du boîtier et offre un jeu de touches aussi larges que sur un portable 15 pouces, à ceci près, bien sûr, qu’il n’intègre pas de pavé numérique. La frappe se révèle agréable, même si le jeu de touches du MacBook Air reste, selon nous, sans égal pour l’instant ! La zone de pointage du MateBook 13, assez large elle aussi, se révèle très réactive et agréable à utiliser.
Sur le bord supérieur droit du clavier, un lecteur d’empreintes digitales, compatible avec le système d’identification biométrique Windows Hello de Microsoft, simplifie l’ouverture de session. Impossible, en revanche, de s’identifier automatiquement avec la webcam du Matebook, qui elle n’est pas compatible Windows Hello.
Performances : un très bon processeur et un espace de stockage confortable
Avec son processeur Intel Core i7-8565U, ses 8 Go de mémoire et son vaillant module SSD de 512 Go, le MateBook 13 est bien armé pour toutes les tâches courantes, de la bureautique intensive à la retouche d’image, voire le montage vidéo, à condition de doper un peu l’espace de stockage avec un SSD externe en USB-C. Pas de problème de bruit ni de surchauffe à signaler, en partie grâce au système de réduction automatique de la fréquence du processeur Intel (appelé thermal throttle, en jargon anglophone) pour limiter son échauffement.
Ce système se déclenche d’ailleurs un peu trop vite, et un peu trop souvent, sur le MateBook 13. Lorsqu’il est fortement sollicité, avec le logiciel de benchmark OCCT par exemple, la fréquence de travail chute ainsi de 3,6 GHz à 1 Ghz en quelques secondes. Salutaire pour la durée de vie de la machine, cette réduction de la fréquence ou « throttle », que l’on constate à des degrés divers sur tous les ordinateurs récents, a toutefois l’inconvénient de brider les performances de la machine. C’est le prix à payer lorsqu’on intègre un « gros » processeur dans un châssis aussi fin !
Autonomie : au mieux, 7 heures de liberté sur batterie
Côté autonomie, Huawei promet jusqu’à 10 heures de lecture vidéo en continu avec la batterie lithium-polymère de son MateBook 13, d’une capacité de 3660 mAh. D’après nos tests, il faut plutôt miser sur un maximum 7 heures pour la lecture de films ou les applis bureautiques de base. Ce qui n’est pas mal… sauf qu’ici aussi, de nombreux modèles, à peu près au même prix que le Huawei, font mieux : presque 13 heures pour le Dell XPS 13 et 10 heures pour le ZenBook d’Asus cités plus haut.
Dans notre base de données d’ultraportables 13 pouces, le record d’autonomie est toujours détenu par un modèle d’Apple, le très onéreux MacBook Pro 13 de 2018 (à partir de 2000 €).
Rappelons toutefois que pour nos tests, nous avons eu droit à la version la plus puissante –et donc la plus gourmande en énergie. Il est très probable que le modèle « de base » de la machine, à 1000 €, tienne nettement plus longtemps que le nôtre en balade. Le moins cher des MateBook 13 intègre la même batterie de 3660 mAh, mais un écran non tactile, un processeur moins puissant (Core i5 contre Core i7).
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