L’année 2016 a été à double tranchant pour HTC. L’entreprise taïwanaise a surfé sur le succès de son casque de réalité virtuelle, le Vive. En parallèle, elle a un peu déçu avec son HTC 10. Si l’appareil a beaucoup de qualités, son manque d’innovation et son prix élevé ont rebuté de nombreux consommateurs.
HTC revient cette année avec un nouveau flagship, baptisé U Ultra et dévoilé quelques jours avant l’ouverture du Mobile World Congress. Pour effacer les erreurs du HTC 10, le design a été totalement revu. Le smartphone est également équipé du puissant processeur Snapdragon 821, avec 4 Go de mémoire vive et un grand écran de 5,7 pouces. Mais l’addition reste assez corsée, avec un tarif de 799 euros.
Parmi les nouveautés du HTC U Ultra, le fabricant a intégré un nouveau système d’intelligence artificielle. Il est censé aider l’utilisateur à optimiser l’autonomie du smartphone ou sélectionner les informations défilant sur son second écran. Lorsque nous avons écrit ce test, la fonctionnalité n’était pas encore activée. Nous n’avons donc pas pu en tenir compte. Nous y reviendrons ultérieurement.
Bling-bling et sujet aux rayures
Après avoir été avant-gardiste il y a quelques années, le design des smartphones signés HTC était devenu trop consensuel. Avec son A9, la marque avait même fini par s’inspirer un peu trop l’iPhone. Le fabricant a voulu repartir d’une page blanche. Une couche de verre bombée aux mille reflets se substitue, au dos, à l’habituel métal. A la clef, une bonne dose de bling-bling… et de traces de doigts. Les finitions sont toutefois excellentes. La prise en main est, en revanche, aussi périlleuse que peut l’être celle d’un appareil de 5,7 pouces, en prime assez glissant.
Le capteur d’empreintes digitales est placé sous l’écran et se confond avec le bouton principal, sans retour physique ou haptique. Il surplombe lui-même un connecteur USB Type-C qui implique la présence d’une petite bosse au dos de l’appareil. A l’arrière, il ne reste plus qu’un (très) protubérant capteur photo. On retrouve les habituels boutons d’alimentation et de volume sur la tranche droite. En revanche, vous ne trouverez pas de prise jack, HTC ayant décidé de suivre les traces d’Apple. Plus problématique, le smartphone a accumulé des micro-rayures dans les coins inférieurs de la façade après seulement deux jours d’utilisation.
Un écran à deux vitesses
Avec un tel format, on est ravi de trouver une définition QHD qui offre une haute résolution de 515 ppp. Mais on est un peu moins ravi en passant la dalle LCD à l’épreuve de nos tests. Autant l’image est parfaitement détaillée et confortable en intérieur, autant les choses se compliquent en extérieur. Le taux de contraste s’élève péniblement à 1103:1. Un chiffre correct, mais un peu décevant pour un appareil aux ambitions si grandes. La luminosité, quant à elle, tombe dans le médiocre, avec seulement 364 cd/m². En plein soleil, la lecture ne sera pas franchement confortable. De plus, les couleurs manquent de punch et tirent vers le bleu. A ce tarif, on était en droit d’attendre une qualité d’affichage bien supérieure.
A ce jour, le U Ultra est toujours l’un des premiers smartphones sous Android Nougat. On apprécie les nouveautés telles que le mode multi-fenêtres – qui prend tout son sens sur un grand format – ou la réponse aux messages directement depuis les notifications. Dans l’ensemble, l’interface fournie par HTC très plaisante. On profite du ménage de printemps qui avait accompagné le HTC 10, avec peu d’applications inutiles et un respect de l’esprit du Material Design.
Le second écran, un gadget utile
Le confort d’utilisation est renforcé par l’arrivée d’un second écran, placé au-dessus du premier. Comme sur le V20 signé LG – non commercialisé en France, cette zone d’affichage (tactile) permet d’accéder à sa liste de contacts favoris, son calendrier, ses rappels, la météo ou encore une sélection d’applis. Dès les premières heures, on s’habitue à ce mode de fonctionnement qui apporte une fluidité bienvenue dans la navigation.
En tapotant sur cette zone lorsque l’écran est éteint, une fonction à la Always On de Samsung affiche quelques informations essentielles, comme l’heure où les dernières notifications. Ce second écran aurait été encore plus percutant avec un meilleur niveau de personnalisation. On aurait apprécié, par exemple, pouvoir supprimer une partie des fonctionnalités pour naviguer plus rapidement entre les autres raccourcis.
La puissance à haute température
A défaut de Snapdragon 835 – dont Samsung devrait avoir temporairement l’exclusivité, on retrouve le Snapdragon 821, déjà aperçu sur les OnePlus 3T et Xiaomi Mi5s. Le processeur le plus puissant du moment permet une navigation fluide, mais pas dépourvue de ralentissements sur ce modèle en particulier. Ouvrir un mail ou une appli comme Twitter ou Facebook se fait parfois au prix de quelques accrocs, que l’on ne retrouve pas sur un iPhone 7 ou un Galaxy S7, ni même sur les deux précédents modèles cités.
L’autre défaut du U Ultra est sa propension à chauffer. Au quotidien, il est souvent tiède, ce qui le rend désagréable à garder en main trop longtemps. La chaleur s’intensifie avec le jeu, notamment au niveau du capteur photo arrière. Si la fluidité est au rendez-vous – au même titre que sur les Xiaomi Mi5s ou OnePlus 3T, les joueurs pourront être incommodés par une coque trop chaude. C’est dommage, surtout avec un écran aussi grand.
Autonomie et photo en retrait
L’un des avantages du Snapdragon 821 est sa capacité à optimiser la consommation énergétique. On avait pu le constater avec les appareils signés OnePlus ou Xiaomi, dont les autonomies polyvalentes avaient respectivement atteint les 9h50 et 9h03. Du côté de chez HTC, le U Ultra plafonne à 6h52, ce qui s’avère assez médiocre sur un appareil haut de gamme. Parmi les explications possibles, l’écran QHD probablement trop gourmand en énergie. Les précédents constructeurs, plus raisonnables, ont opté pour du Full HD. Toujours est-il que le smartphone risquera de vous lâcher avant la fin de la soirée.
HTC n’a pas voulu prendre de risques en photo et propose une configuration strictement identique à celle du HTC10. On retrouve donc les mêmes qualités, avec un bon niveau de détails malgré le capteur de 12 mégapixels. Malheureusement, on retrouve aussi cet effet «pâteux», qui s’accentue dans les coins de l’image. Les clichés manquent également d’exposition, ce qui est paradoxal, dans la mesure où le U Ultra est plutôt bon élève en basses lumières.
Voir les photos en haute résolution
Il se rattrape en vidéo où il excelle autant que son prédécesseur. Les séquences sont très détaillés, fluides – même en 4K – et stabilisées à la perfection. On remarque juste une légère distorsion des verticales en cas de mouvement trop brutal. Dans son ensemble, la partie photo est inférieure à celle du Samsung Galaxy S7 ou du Zenfone 3 Deluxe signé Asus. Deux produits vendus 100 euros moins cher.
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