HTC 10 : la promesse
Le chiffre 10, symbole de la perfection dans la culture chinoise ancestrale. C’est en ces termes que HTC a dévoilé son nouveau flagship 2016 il y a quelques jours. Ce modèle perd son appellation One M, pour mieux se démarquer de ses prédecesseurs. Le fabricant annonce avoir gommé toutes les erreurs du passé, pour proposer un appareil remplissant avec brio toutes les fonctions. Avec une telle ambition, difficile de ne pas l’attendre au tournant.
HTC 10 : la réalité
Avec son premier HTC One en 2013, le taïwanais dépoussiérait le marché du smartphone Android avec des courbes en métal qui ont su rapidement trouver leur public. Trois éditions plus tard, on pouvait attendre qu’il succombe à la mode du verre, à l’instar d’un Samsung Galaxy S7. On pouvait aussi voir venir des lignes comme celles du HTC One A9, séduisantes mais très inspirées par Apple. Il n’en est finalement rien.
L’héritage dans le design
Malgré le changement de nom, il ne fait aucun doute que le HTC 10 succède au HTC One M9. Si les haut-parleurs se font plus discrets, on retrouve le dos bombé propre aux flagships de la marque. Et si le métal n’est plus brossé, il est toujours à l’honneur, même sur les tranches. La principale nouveauté esthétique se résume à un effet biseauté, qui vient casser la forme rectangulaire. Un détail plutôt séduisant, mais qui n’a pas que des vertus visuelles. Il permet surtout une excellente prise en main, à l’instar de l’effet incurvé de son concurrent S7. Un sentiment de solidité se dégage – les 0,9 cm d’épaisseur n’y sont pas pour rien, ce qui est loin d’être déplaisant.
Le positionnement des boutons est consensuel, avec le réglage du volume au-dessus du bouton on/off. Ce dernier est strié, comme sur le A9 et a finalement un côté presque rétro. Le port USB Type-C se loge en bas de l’écran, à proximité de l’un des haut-parleurs. Une touche Home fait son arrivée et embarque le lecteur d’empreintes digitales, toujours comme sur le A9. Contrairement à ce qui se fait souvent, il n’est pas cliquable. Il faut donc uniquement y déposer son doigt pour l’utiliser. Notons qu’il n’est pas parfaitement centré dans le sens de la hauteur, avec un léger décalage vers le bas. Dans un premier temps, on peut avoir tendance à placer son index un peu trop haut. Avec la disparition de la barre noire tactile HTC – merci! – les boutons multitâche et retour viennent se placer aux côtés du bouton Home. Dans son ensemble, le design du HTC 10 apporte ce qu’il faut d’améliorations tout en conservant l’héritage de la gamme.
Une autonomie limitée
Comme les finitions, HTC a soigné l’écran de son mobile, malgré une légère perte d’espace sur les côtés. Avec une haute résolution de 565 ppp sur 5,2 pouces, la qualité d’image est, sans surprise, au rendez-vous. La luminosité est bonne (433 cd/m²) et le taux de contraste plutôt impressionnant, avec 1604:1. Difficile de faire mieux sans passer par de l’Amoled. Avec ces bons résultats, le confort d’usage est incontestable, peu importe la lumière ambiante. Avec le port microSD venant compléter les 32 Go de stockage, il y a de quoi profiter tranquillement de plusieurs épisodes d’une série…à condition d’avoir son chargeur avec soi.
Lorsque l’écran est trop sollicité, l’endurance a du mal à suivre. En communication comme en surf Web, le HTC 10 ne vous lâchera pas avec respectivement 26h21 et 14h28 d’autonomie. En revanche, c’est plus compliqué en lecture vidéo puisqu’il s’est éteint après seulement 8h15, contre… 16h30 pour le Galaxy S7. Tout simplement le double, à la minute près. Lors de notre mesure d’autonomie polyvalente, le HTC 10 n’a tenu que 7h18 contre 10h04 pour son rival sud-coréen. Si ces résultats ne sont pas catastrophiques, ils montrent qu’on tiendra difficilement plus d’un jour sauf à très peu le solliciter. En utilisant l’appareil intensivement, on risque même d’en arriver totalement à bout dans la journée.
La fluidité à l’extrême
Cette déception en autonomie est d’autant plus regrettable que le HTC 10 est évidemment taillé pour le jeu. Avec un Snapdragon 820 et 4 Go de mémoire vive, seuls les LG, Samsung et autres Xiaomi haut de gamme proposent des fiches techniques aussi musclées. On retrouve d’ailleurs des résultats presque identiques à ceux du S7 en utilisant l’application Epic Citadel. Chez HTC, on tourne en moyenne à 56 images par seconde, contre 57 chez Samsung. Dans les deux cas, le chiffre ne baisse pas sur un total de 10 essais, avec une chauffe relativement acceptable.
Très puissant pour le jeu, le HTC 10 l’est a fortiori pour la navigation. Et de façon assez impressionnante. Le Galaxy S7 est évidemment très fluide, mais le taïwanais nous a semblé un niveau au-dessus. Les menus s’ouvrent de façon presque instantanée. Un vrai bonheur à utiliser, même s’il faudra juger l’appareil dans la durée – soit après plusieurs mois. Il se peut que ces belles performances soient au moins en partie liées à la nouvelle version de Sense, la surcouche de HTC qui vient en renfort Android 6.0.
De l’Android quasi pur sucre
Cette année, HTC a fait un grand ménage de printemps. Exit les doublons, il ne reste plus qu’une seule application par fonction. Et ce sont souvent celles de Google qui ont été retenues. Par exemple, seule Google Photo est disponible pour visionner ses images. A l’usage, on a presque l’impression de naviguer sur une version stock d’Android, telle qu’on peut la trouver sur un Nexus. L’esprit du Material Design est respecté, avec la sobriété et la fluidité qui vont avec. On ne peut que remercier le fabricant d’avoir su s’effacer pour nous offrir la meilleure expérience possible. Côté logiciel, le HTC 10 est certainement le plus convaincant du marché.
Mais l’événement de ce nouveau flagship, c’est le retour de la technologie Ultrapixel de HTC, abandonnée l’an dernier pour son capteur photo principal. Sous ce nom se cachent en réalité des pixels plus larges (1.55µm), censés capter davantage de lumière. Et le résultat est plutôt convaincant. Dans un environnement sombre, on garde une bonne exposition et un niveau de détails relativement élevé. Sans être au niveau du G4, le HTC 10 s’affirme comme l’un des meilleurs en basse lumière.
Correct en photo, excellent en vidéo
En revanche, la prise de vue dans de meilleures conditions met moins le smartphone à son avantage, surtout face à un Samsung Galaxy S7 ou même… un HTC One A9. Sur l’image, les contours sont trop approximatifs et le rendu manque de punch. Un effet légèrement pâteux qui s’accentue dans les angles du cadrage. Finalement, les photos sont un peu plates et manquent de piqué. Les couleurs sont en revanche plus naturelles que celles proposées par Samsung ou LG, avec un résultat plus proche de celui de l’iPhone.
L’appareil photo du HTC 10 est plutôt convaincant, mais il ne restera pas comme le plus impressionnant pour la majorité des utilisateurs. En revanche, la vidéo confine à la perfection. L’image est nette, extrêmement fluide et surtout parfaitement stabilisée. En 4K, les résultats sont tout aussi bons, malgré la limite de 6 minutes imposée pour la durée d’enregistrement. Un peu décevant en photo, le nouveau HTC est peut-être le nouveau maître de la vidéo.
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