En France, les meilleurs smartphones pliants au format livre se comptent sur les doigts d’une main. Commercialement, c’est toujours Samsung qui tient la dragée haute à la concurrence, même si le Galaxy Z Fold 6 est le moins populaire des pliants de Samsung. Après un Honor Magic V2 convaincant, mais perfectible, le Honor Magic V3 entend bien prendre la couronne de roi des pliants à son concurrent coréen. Voici notre test du Honor Magic V3.
Prix et date de sortie du Honor Magic V3
Honor a le bon goût de ne pas avoir augmenté le prix du Magic V3 par rapport à la génération précédente. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est abordable. Comptez 1999,90 € pour vous l’offrir. Il est disponible en deux couleurs : noir et vert.
Le smartphone est vendu avec câble de charge, mais pas de chargeur. On apprécie néanmoins de retrouver une coque avec une béquille pour faire tenir plus facilement le smartphone sur lui-même, nous y reviendrons.
La marque propose quelques offres de lancement pour aider à faire passer la douloureuse : jusqu’au 6 octobre pour l’achat d’un Magic V3 sur le site de Honor, la marque propose un coupon de 300 € + un Honor Magic Pencil + le chargeur 66W. L’ensemble revient donc à 1699,9 €.
Oui, le nouveau pliant de Honor s’adresse avant tout aux technophiles les plus fortunés. Le smartphone est disponible à la vente dès aujourd’hui sur le site de la marque et chez les revendeurs partenaires.
Design : une leçon donnée à la concurrence
Le Magic V2 était déjà le smartphone pliant le plus fin à sa sortie avec ses 9,9 mm d’épaisseur une fois plié. Honor en remet une couche avec le V3 qui est encore plus fin : 9,2 mm. À titre de comparaison, un grand smartphone « non pliant » comme le Galaxy S24 Ultra fait 8,6 mm d’épaisseur. La différence n’est donc pas énorme. Mais c’est probablement le poids du Magic V3 qui nous a le plus impressionné. Avec 226 g sur la balance, le pliant de la marque chinoise est plus léger de 6 g que le S24 Ultra et fait seulement 5 g de plus qu’un iPhone 15 Pro Max.
Rassurez-vous, cela ne se fait pas au détriment de la qualité de fabrication. C’est même le contraire. Honor a délaissé le dos en cuir végan pour un verre mat du plus bel effet. Le bloc caméra est bien plus imposant, reprenant les codes du Honor Magic 6 Pro. Un design qui peut diviser, mais qui présente l’avantage de ne pas rendre le smartphone bancal lorsqu’il est utilisé à plat.
Lorsqu’il est plié, le Magic V3 n’est donc pas trop encombrant et son écran externe de 6,43 pouces s’utilise comme un smartphone classique. L’un des premiers réflexes et de plier le smartphone comme un livre et de le poser sur lui-même pour afficher les vidéos sur la partie haute de l’écran. Sur YouTube, la partie basse affiche alors les différents boutons de contrôle et autres informations utiles.
C’est très confortable à l’usage, à un détail près : passé un certain angle, la charnière a tendance à se déplier complètement pour ouvrir l’écran. Un problème qui trouve sa solution dans la coque fournie avec le téléphone qui offre un pied pour tenir le smartphone parfaitement en place. On espère cependant que Honor réglera ce problème pour le V4.
Malgré sa finesse de la charnière, Honor garantit 500 000 pliages, soit environ 13 ans d’utilisations. La pliure sur l’écran interne qui en résulte est très discrète. Visible uniquement sur le côté avec les reflets, elle devient totalement invisible lorsque l’écran est allumé. Pour ne rien gâcher, le Honor Magic V3 est certifié IPX8, ce qui lui permet d’avoir une résistance sous l’eau jusqu’à 2,5 m.
En améliorant la qualité de fabrication de son Magic V3 tout en concernant son titre de smartphone pliant le plus fin du monde, Honor donne une leçon de design à la concurrence.
Écrans : aussi beaux que confortables
L’écran externe de 6,43 pouces (ratio 10:9) a une résolution de 1060 × 2376 pixels et l’écran interne de 7,92 pouces (ratio 20:9) une résolution de 2156 × 2344 pixels. De quoi leur offrir une définition confortable de 402 pixels par pouce. Les deux dalles sont OLED LTPO et proposent un taux de rafraîchissement pouvant aller jusqu’à 120 Hz.
Une fois ouvert, l’écran externe de 7,92 pouces fait son effet. On double la surface d’affichage, ce qui est très confortable pour consulter des pages web ou les réseaux sociaux. En revanche, le format carré n’est pas vraiment adapté aux vidéos 16:9, qui sont accompagnés de larges bandes noires.
Les dalles sont très lumineuses et nous n’avons rencontré aucun problème de visibilité en extérieur, y compris par grand soleil. La température des couleurs de l’écran est réglée par défaut sur « Vives » pour un rendu flatteur. Si vous cherchez des couleurs plus naturelles, le mode « Normales » est à privilégier.
Côté protection, Honor assure avoir des écrans très résistants. Ils sont en plus fournis avec des protections préinstallées. À la suite d’une chute, nous avons rayé la protection d’écran externe, mais il est certainement possible d’en acheter une nouvelle auprès de la marque. Notez également que les deux écrans sont compatibles avec le Honor Magic Pencil, vendu séparément ou inclus pendant la période de précommande.
Performances : l’expérience haut de gamme que l’on attend
Le Honor Magic V3 est livré avec la puce haut de gamme la plus puissante disponible pour les smartphones Android : le Snapdragon 8 Gen 3. Le SoC est accompagné de 12 Go de RAM et 512 Go de stockage. Sans surprise, le smartphone offre une fluidité parfaite, y compris en multitâches avec deux ou trois fenêtres ouvertes en même temps.
Pour notre test de performance, nous avons fait tourner sans aucun problème Fortnite Mobile en 60 i/s avec des réglages graphiques moyens. La stabilité était au rendez-vous et le grand écran interne nous a donné un avantage certain sur nos concurrents du jour, nous permettant de faire top 1 sur une session de battle royale.
Au bout de 20 minutes de jeu intensif, le Magic V3 chauffe au niveau du bloc caméra. Rien d’alarmant cependant et certainement pas de quoi rendre inconfortable la tenue du téléphone. Le pliant de Honor n’a donc pas grand-chose à envier aux autres mobiles haut de gamme en matière de performances.
Autonomie et charge : du solide
On aurait pu craindre qu’un smartphone aussi fin soit obligé de faire des concessions sur la taille de sa batterie. Ce n’est heureusement pas le cas. Honor a divisé sa batterie en deux pour atteindre une capacité totale de 5150 mAh, en légère hausse par rapport aux 5000 mAh du Magic V2.
Cela se traduit par une autonomie solide qui permet de tenir une journée complète sans avoir à se soucier du niveau de la batterie. Si vous utilisez moins l’écran interne, clairement le plus gourmand en ressource, la journée et demie est atteignable.
Pour ce qui est de la recharge, il nous a fallu une heure environ pour passer de 11 à 100 % de batterie avec un chargeur compatible 66W (non fourni dans la boîte). Comptez donc 1h15 pour passer de 0 à 100. C’est correct, mais on attend mieux d’un smartphone à 2000 euros. La charge sans fil 50W est en revanche un ajout appréciable pour un produit de cette trempe.
Interface : plus de fonctionnalités, mais un support logiciel inchangé
Le téléphone tourne sous Android 14 avec l’interface Magic OS 8. Comme sur le Magic V2, Honor promet 4 ans de mises à jour Android et 5 ans de mises à jour de sécurité. C’est bien, mais moins bien que sur les pliants de Samsung et Google, qui sont désormais passés à 7 ans de mises à jour.
Honor a le bon goût de ne pas surcharger son interface d’applications partenaires, mais les applications Honor sont tout de même assez nombreuses. On en compte une vingtaine, dont certaines qui sont redondantes avec les applications Google.
Un de nos aspects préférés de Magic OS, c’est sans doute sa gestion des dossiers sur les bureaux. Il est possible de changer leur taille et leur forme, pour concevoir un espace vraiment personnalisé. Le double écran permet évidemment de faire du multitâches, en plus d’une troisième application qu’il est possible d’ouvrir en fenêtre flottante.
L’autre bonne idée de l’interface est le « Portail magique » qui permet de copier et déplacer un élément beaucoup plus rapidement vers une autre application compatible (qui sont aujourd’hui plus de 150). Vous pourrez ainsi ouvrir directement une adresse vue sur une page web vers Google Maps, ou copier une image de X directement sur Facebook en une ou deux étapes à l’aider d’un simple « glisser-déposer ».
Magic OS propose également la navigation par gestes que l’on teste par curiosité avant de revenir aux bonnes vieilles habitudes tactiles. La traduction en face fonctionne bien. Appuyez simplement sur la langue source, laissez parler votre interlocuteur, et la traduction se fera dans votre langue. Pas infaillible, mais bien pratique.
Enfin, le centre d’appareils MagicRing permet de partager votre écran, mais également des fichiers avec les autres appareils de la marque (PC, tablettes, etc.). Le partage de connexion, l’utilisation de votre smartphone comme webcam font également partie des fonctionnalités de l’écosystème Honor, qui veut ici clairement concurrencer celui d’Apple.
Photo : une excellente prestation
Pour son Magic V3, Honor a également revu à la hausse ses ambitions en matière de photographie. Sans atteindre le niveau d’équipement d’un Magic 6 Pro sur ce point, le dernier pliant de la marque n’a vraiment pas à rougir face à la concurrence. Voici la configuration :
- Grand-angle de 50 Mpx, f/1.6, OIS ;
- Ultra-grand-angle de 40 Mpx, f/2.2, Super Macro ;
- Téléobjectif périscopique de 50 Mpx, f/3.0, équivalent 3.5x, OIS ;
- Caméra selfie de l’écran externe : 20 Mpx, f/2.2 ;
- Caméra selfie de l’écran interne : 20 Mpx, f/2.2.
Grand-angle
Le Magic V3 n’est peut-être pas le meilleur smartphone pour prendre des photos en 2024, mais Honor semble avoir fait de vrais efforts pour proposer une expérience photographique digne de ce nom. Sur le module principal (grand-angle), les couleurs sont légèrement saturées par défaut avec le mode « couleurs vives ». Vous pouvez choisir le mode « naturel » pour un rendu plus proche de la réalité.
© 01net
Les détails sont au rendez-vous, l’exposition est bonne et nous n’avons pas réussi à prendre l’appareil en défaut, en intérieur comme en extérieur. Les clichés ne sont pas parfaits et l’on pourrait regretter certains micro détails que l’on est en droit d’attendre sur un smartphone très haut de gamme, mais ce serait pinailler tant le pliant de Honor offre une prestation solide.
Ultra-grand-angle
L’ultra-grand-angle n’est clairement pas le module que l’on utilise le plus au quotidien, mais il s’avère très pratique dans certaines situations où l’on ne peut pas prendre suffisamment de recul pour capter l’entièreté d’une scène.
Le capteur ultra-grand-angle de 40 Mpx capture des clichés par défaut en 10 Mpx grâce à la technologie pixel binning. C’est un peu moins que les 50 et 12 Mpx du Magic V2, mais la différence dans les détails est quasiment imperceptible lorsque vous consultez les clichés sur un smartphone.
L’ultra-grand-angle est loin d’être le parent pauvre de ce bloc caméra. La continuité colorimétrique avec le grand-angle est assurée et la précision de l’image est au rendez-vous. On constate malgré tout une légère déformation ainsi qu’une perte de qualité dans les angles.
Téléobjectif
Pour son nouveau smartphone pliable, Honor a cette année fait un effort sur le zoom proposé. Par rapport à l’an dernier, on passe de 20 Mpx à 50 Mpx, et d’un facteur de zoom optique de 2,5x à 3,5x. C’est mieux que le Z Fold 6 qui embarque un téléobjectif 10 Mpx offrant un zoom optique de 3x.
Honor Magic V3 : à gauche le zoom optique x3.5, à droite le zoom numérique x10.
Le résultat est très convaincant, avec une perte de détails minimes. Honor montre également sa maitrise du traitement logiciel lorsque l’on passe en zoom numérique. En x10, le niveau de détails reste excellent, comme vous pouvez le voir ci-dessus.
Portraits et selfies
Le Honor 200 Pro avait introduit le partenariat entre Honor et le studio Harcourt, pour proposer un mode portrait qui sort du lot. Le Magic V3 en profite également. Concrètement, trois modes portraits Harcourt sont proposés, offrant chacun un traitement colorimétrique différent : « éclatant », « couleur » et « classique ». Pour l’avoir testé sur plusieurs personnes, il faut avouer que le résultat est très convaincant, offrant un rendu de plus en plus proche de ce que peut offrir un appareil photo professionnel.
Les trois modes portraits de chez Harcourt. De gauche à droite : « Éclatant », « Couleur » et « Classique ». – © 01net
Sur l’écran interne comme externe, les caméras selfies font désormais 20 Mpx, contre 4 Mpx et 10 Mpx sur le Magic V2. Une belle évolution qui vient améliorer la résolution de l’image, mais qui est loin des meilleurs en la matière.
Selfie sans mode portrait à gauche, avec à droite. – © 01net
On constate un léger voile sur l’image et la perte de qualité en arrière-plan est assez marquée. De plus, le mode selfie portrait offre un découpage du sujet pas très net. On attend mieux sur un smartphone haut de gamme.
Macro
Le mode macro n’est généralement pas celui qui brille le plus sur nos smartphones, mais il faut avouer que la proposition de Honor se démarque. La caméra ultra-grand-angle est sollicitée pour permettre pour faire un « super macro » en se rapprochant jusqu’à 2,5 cm du sujet.
Le résultat est parfois bluffant, comme sur ses clichés d’insectes que nous avons pu approcher. Le niveau de détail restitué est lui aussi excellent. Cela ne sera certainement pas le mode de prise de vue le plus utilisé au quotidien, mais il a le mérite de parfaitement fonctionner.
Nuit
Sur les photos ci-dessous, la faible luminosité du matin déclenche automatiquement le mode « cliché nocturne ». Ce dernier nécessite un temps de pause d’une à trois secondes en fonction de la scène. Le smartphone augmente ainsi son exposition à la lumière pour ensuite restituer plus de détails.
Le résultat n’est pas incroyable, mais permet d’obtenir des clichés exploitables. Sans surprise, le grand-angle s’en sort mieux que l’ultra-grand-angle dans cet exercice.
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