GoPro a remis ça : après deux itérations très convaincantes de sa caméra phare, le Californien revient à la charge avec sa Hero9 Black. Une actioncam qui part à la recherche de « l’effet wahou », cet objectif que GoPro s’est fixé à chaque nouvelle génération. Si la carlingue de la nouvelle version ressemble, sur les visuels, beaucoup à ses sœurs, la Hero9 Black est pourtant le modèle qui représente le plus grand saut générationnel depuis le passage de la Hero4 à la Hero5.
Sur la base d’un design connu (Hero5) aux subtilités ergonomiques peaufinées depuis des années, GoPro a procédé à une refonte complète de sa caméra. Ce qui reste ? Le fameux processeur GP1, inauguré avec la Hero6 et une partie de la base logicielle. Ce qui change ? Tout le reste. Et autant vous le dire tout de suite, l’effet « wahou » est clairement de la partie dans (presque) tous les domaines.
Écran en façade et nouvelle batterie
Si GoPro est un bon exemple de marque capable d’avancer seule, la compétition a du bon : c’est sans nul doute la caméra d’action de DJI, l’Osmo Action, qui a poussé GoPro à – enfin ! – intégrer un vrai écran de retour en façade. Abonné à l’écran à cristaux liquides pour les menus depuis le début de son histoire ou presque, GoPro offre donc pour la première fois une dalle LCD couleur à la Hero9 Black, ce qui ravira tous les YouTubers qui aiment ou ont besoin de se filmer.
Outre cet ajout salvateur, GoPro a répondu présent aux récriminations en matière de durée de vie de la batterie. S’il a fait ce qu’il a pu pour améliorer la consommation électrique des composants, les effets de ces améliorations sont sans doute mineurs tant le supplément de calcul qu’imposent le capteur plus défini (23 Mpix contre 12 Mpix jadis) et la stabilisation encore améliorée tirent sur le processeur.
La vraie astuce pour réussir à proposer une caméra qui propose enfin plus de 2h d’enregistrement en 1080p60 et 1h20 en 4K avec la stabilisation, c’est de faire grossir physiquement la batterie. Une pirouette rendue possible par le grossissement de la caméra….
Léger embonpoint
Quand la Hero 7 Black lancée en 2018 pesait 117 grammes et la Hero 8 Black l’an dernier affichait 127 grammes sur la balance, la nouvelle Hero 9 Black pèse 160 grammes. Un embonpoint d’environ +30% qui implique de vérifier à deux fois le serrage des vis avant toute séquence remuante.
Une fois équipé du complément optique Max, l’ensemble enjoint à être doublement plus attentif dans la mise en place. Cependant, même après une longue session de vélo, l’impact du poids est subjectivement nul – c’est le cou de votre serviteur qui parle.
Côté matériel, rien n’a bougé, les fixations officielles étant de suffisamment bonne qualité pour encaisser des caméras plus lourdes comme la Max. Mais surtout rien n’a bougé du côté de l’image. Et pour cause : la stabilisation HyperSmooth 3.0 est une machine de guerre logicielle.
Ultra stabilisée
Dans sa quête de compacité de ses caméras, GoPro a toujours fait le choix de faire l’impasse sur une stabilisation optique qui non seulement ferait grossir le bloc optique, mais en plus introduirait un élément mobile – et donc introduirait de la fragilité mécanique. La solution, GoPro l’a créée à base de processeur maison et d’algorithmes de pointe. Une success-story franco-américaine (lire notre article) qui permet à GoPro de revendiquer la meilleure stabilisation d’image vidéo du monde.
Appelée HyperSmooth, cette stabilisation logicielle prise en charge par le processeur GP1 passe ici en version 3.0. Et s’avère quasiment impossible à prendre défaut – si vous y arrivez, chapeau. Les mouvements de tête sont compensés, les dos d’ânes sont absorbés, les trajectoires brutales corrigées. Au passage, les réalisateurs de fiction ont intérêt à désactiver la stabilisation afin de donner un côté chaotique à certaines séquences tant la stabilisation rend les situations les plus mouvementées trop « smooth ».
Maintien de l’horizon, la fonctionnalité « qui tue »
La fonctionnalité la plus épatante de cette nouvelle caméra est le maintien de l’horizon. Prolongement des technologies de stabilisation développées depuis plusieurs générations et implémentée pour la première fois dans la Max, ce maintien de l’horizontalité profite du nouveau capteur. Avec son quasi-doublement du nombre de photodiodes par rapport aux générations précédentes en 12 Mpix, le capteur CMOS de 20 Mpix de la Hero 9 Black offre suffisamment de « gras » aux algorithmes pour réaliser l’exploit : maintenir l’horizontalité dans toutes les situations.
À l’intérieur de la machine, les algorithmes propulsés par le processeur GP1 exploitent à la perfection les informations de l’accéléromètre et du gyroscope internes, mis à jour pour l’occasion. Le résultat est absolument ahurissant.
Si nous l’avons testé en shoot simple, le YouTuber américain Abe Kislevitz (employé de GoPro et bricoleur) a conçu une cage qui lui permet de mettre en lumière, bien mieux que notre séquence vidéo, ce que HyperSmooth 3 et « l’horizon levelling » apportent à la Hero9 Black par rapport aux précédents modèles. Pour faire bref : une fois essayé, il est impossible de revenir en arrière tant le bénéfice de cette technologie est important.
Notez que les résultats sont meilleurs en utilisant l’objectif Max. Ce complément optique qui s’installe en dévissant la vitre de protection originale du bloc optique fait grossir encore un peu plus la caméra, mais il offre la même stabilisation et permet aussi de maintenir l’horizontalité absolue.
Même montée au centre d’un vélo, la séquence restera à l’horizontale, et c’est le monde autour qui tourne. Une fonctionnalité limitée par les usages – tout le monde n’a pas la chance d’être pilote de voltige comme dans les clips GoPro – mais c’est un plus.
L’atout 5K : plus de définition, recadrage ou 4K améliorée
Le capteur mieux défini de la Hero9 Black et la puissance de la puce GP1 ont permis à GoPro de réaliser le premier saut de définition depuis la Hero4 Black, première des caméras de la marque à filmer en 4K (en 15 images par seconde !). La Hero9 Black offre donc un mode 5K, un gain de définition loin d’être anodin. Mine de rien, le « 1K » en plus, c’est tout de même 77% de pixels en plus – 1280 pixels en plus en largeur, 720 en hauteur. Lues sur un écran adapté comme un iMac 5K, les séquences sont superbes, mais il faut faire l’impasse sur le maintien de l’horizon. Et la stabilisation, quoique toujours disponible, est moins performante qu’en 4K.
Dans les faits, le manque de canaux de distribution et de supports (les téléviseurs) adaptés à la 5K font que cette définition d’image est surtout intéressante pour les tournages où les recadrages sont à prévoir, ou bien pour obtenir d’un gain de précision d’image supplémentaire en 4K. En effet, le suréchantillonage offre plus d’informations aux logiciels de compression vidéo, ce qui fait que les séquences notamment de paysages font montre d’un meilleur piqué.
Photo : meilleure définition d’image et meilleure plage dynamique
Pas de surprises : le nouveau capteur de la Hero9 Black quasiment deux fois plus défini que ses prédécesseurs offre un bien meilleur rendu. S’il le gain de pixels est un plus pour des recadrages un peu plus serrés, il profite aussi d’une meilleure plage dynamique. De manière générale, les images sont bonnes et les balances des blancs vraiment justes.
Mais petit capteur oblige, il produit des clichés qui ont moins de finesse qu’un capteur d’exception, comme celui du module ultra grand-angle du Huawei P40 Pro+. Observés à 100%, les photos font montre d’un lissage assez fort des détails en plein jour.
Basses lumières : en progrès… mais le capteur reste petit
Un processeur utilisé au maximum de ses capacités, un capteur plus récent et mieux défini et même des algorithmes améliorés : rien n’y fait, la GoPro souffre toujours en basses lumières. Si la plage dynamique photographique a bien progressé, la montée en hautes sensibilités reste la petite faiblesse de la caméra, même si on note de sérieux progrès en vidéo.
En photo, on note une bonne tenue des couleurs et de la balance des blancs et une précision d’image suffisante pour un usage web. A 100% sur un écran en revanche, le lissage des détails est très fort, inférieur à ce que peuvent produire les smartphones.
C’est en vidéo que GoPro a le plus progressé. Si certaines zones fourmillent, les algorithmes arrivent à analyser l’image en temps réel pour renforcer les contours (analyse de contrastes) et maintenir un bon niveau de lisibilité des séquences – dans notre cas, des trajets urbains à vélo juste avant le lever du soleil. Le prodige étant que même en 4K, les vidéos basses lumières restent exploitables.
Le seul moyen d’améliorer notablement la qualité en basses lumières serait de faire grossir le capteur, ce qui entraînerait un grossissement du corps de l’appareil.
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