En mai dernier, Gigabyte lançait les Aero 15, des PC portables haut de gamme vantés comme très polyvalents. Du surf sur Internet aux jeux vidéo en passant par les logiciels de retouches d’images, ce PC nomade à écran 15,6 pouces, dont le boîtier (au format 14 pouces) se distingue par une certaine finesse, a tout pour plaire aux utilisateurs les plus exigeants. Disponible dans plusieurs configurations et plusieurs couleurs de boîtiers (noir, noir/orange et noir/vert), l’Aero 15 testé ici est commercialisé 2300 euros.
Voilà un PC portable qui ne passe pas inaperçu. Doté d’un capot noir et orange vif, l’Aero 15 de Gigabyte donne tout de suite le ton : la puissance avant tout. A peine pris en main, ce PC portable 15,6 pouces étonne par sa relative légèreté (2,1 kg) mais ne donne pas du tout l’impression d’être une machine au rabais. Bien au contraire. Robuste, le boîtier – dont l’épaisseur n’excède pas 2,1 cm – se compose de parties métalliques et d’un alliage de magnésium-aluminium noir de bonne qualité.
Egalement de qualité, le clavier. Ses touches sont agréables, aussi bien pour la saisie que pour le jeu. Leur rétroéclairage est dit RGB, c’est-à-dire qu’il est possible de choisir une teinte parmi plusieurs millions dans le logiciel préinstallé sur la machine.
Un mot sur le touchpad : la large surface de glisse est agréable et dissimule les boutons de clics droit et gauche. Ces derniers manquent parfois un peu de répondant, mieux vaut donc utiliser une souris externe connectée sur l’une des 4 prises USB 3.0 de la machine.
D’ailleurs, répartie sur les flancs de la machine, la connectique s’avère plutôt complète avec quatre prises USB donc (3 x USB 3.0 et 1 x USB Type-C compatible Thunderbolt 3), deux sorties vidéo (HDMI et mini Displayport), un lecteur de carte SD et, enfin, une prise audio (combiné sortie stéréo et entrée micro). Et puisque l’Aero 15 a de sérieux penchants pour les jeux vidéo, Gigabyte n’oublie pas la prise réseau filaire afin d’avoir les meilleurs débits dans les jeux multi. Pour ceux qui préfèrent le sans-fil, pas de souci, le classique module Wi-Fi n/ac et Bluetooth 4.2 est également présent.
Un bon écran mat aux couleurs plus que justes
A peine l’écran 15,6 pouces déployé, Gigabyte marque des points. La dalle (Full HD) est mate et, surtout, affiche des bords très fins (excepté celui du bas). Bien ! Précisons aussi que la dalle est calibrée en usine aux normes X-Rite Pantone pour un rendu plus juste des couleurs. Une attention que nous avons apprécié et qui ravira les graphistes et autres photographes. Et ce d’autant plus que sur le plan technique, l’écran récolte une mention « Bien ». La luminosité moyenne (en cinq points) de la dalle est de 328 cd/m2 – ce qui est honorable, et le taux de contraste grimpe à 1333:1, l’un des meilleurs que nous ayons vu depuis un moment. De quoi justifier en partie le prix assez élevé de la configuration.
Une charnière d’écran un peu trop lâche
Petite originalité, la marque taïwanaise a choisi de déporter la webcam (et les micros intégrés) sur la charnière de l’écran. De prime abord, cela ne semble pas être très pratique pour a visioconférence.
Heureusement, Gigabyte a fait le choix d’une charnière offrant un angle d’ouverture bien plus important que celui d’un PC portable classique (plus de 180°).
Problème, sur notre unité de test, la charnière de l’écran manque de rigidité. De fait, dès que l’on empoigne le PC et que la dalle est en position verticale, celle-ci ne met pas longtemps à s’affaisser complètement vers l’arrière. Carton jaune !
Pour bien jouer en Full HD
L’Aero 15 embarque une configuration matérielle à la hauteur de ses ambitions : le jeu et les grosses applis d’imagerie et de vidéos. Ainsi, Gigabyte fait appel à un processeur Intel Core i7-7700HQ (4 cœurs/8 threads à 2,8 GHz) et 16 Go de mémoire vive (DDR4) pour assurer toute la partie calcul. La partie stockage se compose, pour sa part, d’un seul et unique SSD de 512 Go (M.2 SATA III).
Les graphismes sont confiés à une carte Nvidia GeForce GTX 1060 (avec 6 Go de mémoire GDDR5) qui, lorsqu’elle n’est pas utilisée, laisse le contrôleur graphique Intel reprendre la main pour économiser de la batterie (technologie Nvidia Optimus). Dans les faits, nos tests d’autonomie ont démontré que l’Aero 15 était un bon coureur de fond (pour un PC de gamer) car capable de tenir 5h à 5h30 sur batterie, tant en lecture vidéo continue qu’en utilisation dite « polyvalente ».
Sans surprise, l’ensemble de cette configuration est homogène, les performances sont donc au rendez-vous. Que ce soit dans nos tests applicatifs ou dans nos jeux de tests (The Division, Rise of the Tomb Raider ou encore Dirt 3), l’Aero 15 s’en tire bien. Dans les jeux par exemple, le nombre d’images par seconde générées varie entre 65 et 155 dans la définition native de la dalle et de hauts niveaux de détails. Toutefois, dès que l’on pousse les graphismes au maximum dans certains titres, la GTX 1060 commence un peu à peiner et les scores passent sous la barre des sacrosaintes 60 images par seconde. Quelques ralentissements pourront donc intervenir dans les scènes particulièrement complexes à générer.
Pas mal de bruit et quelques pics de chaleur
Avant de conclure, mentionnons que le système de refroidissement de la machine est particulièrement bruyant. En pleine session de jeux, les ventilateurs soufflent à plein, générant des nuisances grimpant jusqu’à 46,3 dB.
Dans ces mêmes conditions, les températures relevées sur les reposes-poignets et le dessous de la machine sont respectivement de 33,5°C et 55°C (en moyenne). Il est donc fortement déconseillé de jouer ou de lancer un encodage vidéo lorsque l’Aero 15 est posé sur vos genoux (par exemple) au risque d’avoir très vite chaud aux cuisses. Précisons toutefois, qu’à aucun moment, nous n’avons relevé d’effets de throttling sur nos différentes sondes, preuve que la ventilation fait – bruyamment – mais correctement son office.
Ajout de SSD possible à condition d’avoir le bon tournevis
Enfin, précisons que le démontage de la machine n’est vraiment pas facile. Gigabyte a utilisé des vis à tête « torx » pour solidariser le dessous de la machine au châssis. Des vis qui nécessitent des tournevis spéciaux, que tout le monde n’a pas chez soi (à la différence d’un cruciforme) !
Une fois le dessous de la machine ôté, nous avons rapidement trouvé pourquoi l’Aero 15 faisait tant de bruit et chauffait quelque peu : le système de ventilation se compose d’un seul réseau de caloducs qui passe aussi bien sur le processeur que sur la puce graphique, véhiculant la chaleur de l’un vers l’autre (et inversement).
Bonne surprise, toutefois, il est possible d’ajouter un module SSD M.2 dans la machine, de quoi augmenter la capacité de stockage pour… installer encore plus de jeux !
L’Aero 15 n’est-il pas un peu cher ?
De prime abord, le cocktail de composants proposé ne semble pas vraiment à la hauteur du prix de la machine. En effet, dans les mêmes eaux tarifaires, la concurrence propose, à taille d’écran équivalente, des configurations équipées du même processeur, d’une quantité de mémoire iso mais boostées à la GeForce GTX 1070. Et, bien souvent, leurs solutions de stockage marient un SSD (256 Go) et un disque dur de 1 To. En clair, plus de puissance et de stockage sous le capot pour des prix équivalents (à +/- 200 euros).
Mais, comme nous l’évoquions plus haut, la qualité de l’écran et le calibrage en usine ont un coût, logiquement répercuté sur celui de la machine. Peu de constructeurs de PC de gaming sont capables, à l’heure actuelle, de fournir un tel service sur leurs machines. Certains utilisateurs y seront insensibles, ne recherchant que la puissance. D’autres, en revanche, seront prêts à sacrifier un peu de puissance sur l’autel de la qualité d’image.
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