Nvidia GeForce Titan X : la promesse
Encore une fois, Nvidia lance la carte graphique « la plus puissante du monde » pour le grand public. Or à 1230 euros, il y a fort à parier que cette magnifique GeForce GTX Titan X ne se retrouve pas dans le PC de “monsieur tout le monde” mais plutôt dans des machines de fous furieux hors de prix ou de gamers ultra passionnés. Sachez toutefois M. Les Pros, que la puissance de calcul en double précision de cette Titan X est analogue en tout point à celui de la GTX 980. En marge de notre test et à notre seul regret, nous n’avons pas pu comparer cette carte titanesque à une solution AMD récente, digne de ce nom. Ainsi, dans notre comparatif permanent, le podium est trusté par Nvidia et ce, depuis de longs mois. A quand une réponse du berger à la bergère ? Place aux tests !
Nvidia GeForce Titan X : la réalité
Avec la Titan X, Nvidia peut se targuer d’avoir un très beau jouet technologique : ce processeur graphique grand public est tout simplement le plus puissant du monde à l’heure actuelle.
Sous le dispositif de refroidissement typiquement « Nvidiesque » tout en alu’, toujours aussi efficace mais moins silencieux que sur la Titan ou la GTX 980, se trouve une puce graphique monstrueuse, baptisée Big Maxwell. Plus connue sous le nom de code GM200, il s’agit de la plus grosse puce 3D de Nvidia conçue sur la dernière architecture compatible DirectX 12 de la marque. Pour rappel, la Titan première du nom était sertie d’un processeur graphique qui portait, lui aussi, le surnom de Big Kepler en rapport à son architecture. Bref, on reste sur des processeurs triple XL pour l’hyper haut de gamme, et Maxwell démontre encore une fois sa supériorité sur Kepler avec la Titan X.
Maxwell tout en muscle
Big Maxwell, en chiffres, c’est : une puce cadencée à 1 GHz (1075 MHz en Boost), constituée de 8 milliards de transistors (contre 7,1 sur la première Titan et 5,2 sur la GTX 980), et qui intègre 3072 CUDA Core, c’est-à-dire plus de trois milles unités de calcul réparties dans 6 grosses portions. Chaque portion possède un nombre important d’éléments pour le rendu des textures (192 unités en tout) et des polygones de vos jeux préférés. Du très lourd donc.
Et si nous trouvions que les 4 Go de la GeForce GTX 980 étaient un peu “justes” comparés aux 6 Go de la première Titan, Nvidia a décidé de couper court aux critiques en équipant la Titan X de… 12 Go de GDDR5 (3500 MHz), servis par un bus de 384 bits. Pourquoi autant de mémoire vive ? Parce que le concepteur de puces 3D mise sur l’avenir et ne souhaite pas saigner ses aficionados à blanc tous les six mois. Quelle bonté ! Car, considérant le prix très élevé de sa solution et sa compatibilité avec le futur DX12 de Windows 10, Nvidia subodore que les acquéreurs de ce monstre ne souhaiteront pas changer de carte graphique avant deux ou trois ans (minimum). Or, la 4K sera surement arrivée dans les foyers, tout comme les jeux exploitant cette très grande définition d’image. Implanter autant de mémoire permettrait donc de répondre aux besoins des moteurs 3D pour afficher un rendu aussi beau que fluide en Ultra Haute Définition.
Important à savoir avant de craquer : la carte fait 26,7 cm de long et occupe très logiquement deux emplacements à l’arrière du boîtier. Et elle doit être alimentée par deux prises PCI-E 8 et 6 broches. Côté connectique, on y trouve cinq sorties vidéo embarquées : 1 DVI, 1 HDMI et 3 DisplayPort. On regrette toutefois l’absence de plaque de métal qui, sur la GTX 980 par exemple, servait à la fois à rigidifier la carte et à améliorer la canalisation du flux d’air du boîtier sur le dos du circuit. Avec autant de mémoire embarquée et une puce surpuissante, étrange que Nvidia face l’économie de cet élément.
Titan X : les performances de A à Z
La Titan X est une carte graphique qui devra être associée, au minimum, avec un moniteur Full HD. Et, à la lumière de nos tests, jusqu’en 3440 par 1440 pixels, la carte rugit sans jamais connaître d’extinction de voix. Sur notre moniteur 24 pouces, la Titan X affiche plus de 210 images par seconde (ips) avec nos jeux de test ! Bien sûr, avec les détails en « High » ou « Extrême » et quelques filtres (MSAA).
Avec notre écran de 30 pouces (2560 par 1600 pixels), le canon à polygones de Nvidia affiche entre 120 et 200 ips. C’est fluide, c’est beau : tout va bien donc. Enfin, dernière dalle à nous prêter ses pixels, celle d’un écran 21/9 en 3440 par 1440 pixels. Les scores globaux de nos jeux de référence (récents et moins récents) se situent aux alentours de 100 à 120 images par seconde. Là aussi pas de souci bien que quelques filtres ou jeux de lumière dynamique devront être coupés ou réglés au plus bas pour éviter de trop grandes pertes d’images par seconde pouvant entâcher l’expérience de jeu.
Nous nous sommes ensuite employés à simuler de gros rendus graphiques tant statiques qu’en mouvement à l’aide des logiciels Heaven et Valley. Pour rappel, ces deux applis reproduisent des environnements tout en 3D, riches en détails, jeux de lumière et filtres et sont de bons outils pour évaluer les capacités des cartes à traiter les exigeances des moteurs graphiques ultrapuissants. Polygones complexes, jeu de lumières multifaisceau ou encore tesselation (démultiplication des formes en temps réel pour améliorer le niveau de détail/le réalisme) sont autant de textures difficiles à reproduire dès lors qu’il y en a des milliers à l’écran.
La Titan X survit-elle à ces rudes épreuves ? Malheureusement, pas tout à fait. Les scores s’effondrent : pas plus de 40 images par seconde dans Heaven comme dans Valley avec des réglages “Ultra”. Aïe ! Et nous ne sommes même pas en Ultra Haute Définition. Donc, en 4K, la Titan X devrait arriver à maintenir le débit à 30 voire 45 ips, dans les jeux très récents en réduisant les niveaux de détails. Pour renouer avec le palier béni des 60 images par seconde sur un écran affichant des images en 3840 par 2160, avec toutes les options à fond, il faudra soit faire tourner d’ancieux jeux ou les portages consoles bien réalisés… mais surement pas dans FarCry 4 ou encore Watch_Dogs par exemple. Précisons que lors de la présentation, Nvidia nous a fait une démo sur le jeu L’ombre du Mordor et que ce dernier, avec presque tous les détails à fond, ne dépassait pas une moyenne de 50 images par seconde. Le jeu en 4K tant vanté par Nvidia en prend un coup dans l’aile !
Maxwell : l’architecture verte
Depuis la génération des cartes Kepler (GTX 780, 780 Ti, etc.), Nvidia est arrivé à faire chuter fortement la consommation électrique des cartes 3D GeForce. Avec Maxwell, le concepteur a placé la barre un peu plus haut (ou plus bas, c’est selon) afin de réduire encore les besoins énergétiques de ses barres à CUDA (!). La Titan X est, là encore, très impressionnante.
D’après nos relevés effectués sur 3D Mark tournant en boucle, notre plateforme de test consomme 300 watts avec la Titan X soit presque autant qu’avec la Titan première génération pour un gain allant de 16 à 30 % selon les jeux (17% en moyenne).
Cependant, à l’heure actuelle et de notre point de vue, la GeForce GTX 980 reste imbattable car elle offre le meilleur ratio « consommation/performance/prix » jamais proposé par Nvidia sur le haut du panier. La plateforme de test consomme à peine 260 watts et les scores sont moins élevés de 4 à 25 % (moyenne de 13 %) qu’avec la Titan X. Pour plus de la moitié du prix (550 euros).
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