C’est la fin des haricots. Alors que depuis deux générations, les écouteurs true wireless haut de gamme de Samsung arboraient plutôt la forme oblongue de cette légumineuse, le constructeur coréen est reparti de zéro. Difficile de le nier, cette troisième version s’inspire beaucoup du form factor des AirPods Pro. Mais au lieu de tiges arrondies, la section de celle des Galaxy Buds3 Pro est en forme de pentagone convexe quelconque ; tout en angles donc.
Ce changement n’est pas seulement esthétique, il permet non seulement de rapprocher les micros de la bouche, mais aussi de disposer d’une surface plus importante pour ajouter des commandes. Contrairement aux deux précédentes générations qui ne disposaient que d’une surface tactile, cette troisième y ajoute une possibilité de pincement avec retour haptique. Un simple pincement active ainsi la lecture/pause, un double passe au morceau suivant et un triple au précédent.
Quand on fait glisser un pouce à l’arrière de chacune des tiges, on peut là augmenter ou diminuer le volume. Aucune de ces commandes ne peut être personnalisée, seul le pincement prolongé peut l’être au sein de l’application. Configuré par défaut sur le contrôle du bruit, on peut l’assigner à Bixby, à l’Interprète (on y reviendra), au mode Pleine conscience ou à Spotify.
Des fonctionnalités réservées à Samsung
L’application Galaxy Wearable (disponible seulement sur Android) est d’ailleurs — sans être la plus exhaustive du marché — très complète. Gestion du contrôle du bruit, égaliseur à 9 bandes (et cinq présélections), détection de l’insertion (pour mettre en pause la musique et passer en mode transparent automatiquement) : on y trouve de nombreux paramètres. On peut même demander aux écouteurs de nous rappeler de nous étirer le cou si on garde la tête trop penchée en avant pendant plus de dix minutes.
Attention toutefois si vous ne disposez pas d’un smartphone Samsung, bon nombre de fonctionnalités ne vous seront pas accessibles. Sans OneUI, aucune compatibilité Auracast, pas d’appairage rapide, pas de connexion multipoint, pas d’audio spatial avec suivi de la tête, ni pas de codec losless SSC (Samsung Seamless Codec, 24 bit/96 kHz). Apple n’aurait pas fait mieux.
Galaxy AI piètre interprète
Une autre fonctionnalité est exclusive aux possesseurs des smartphones Samsung les plus récents : la traduction à la volée via Galaxy AI. On peut la déclencher en appuyant longuement sur l’une des tiges (après l’avoir configuré dans l’application). Mais le constructeur survend cette technologie, puisque ce geste déclenche simplement l’ouverture de l’application Interprète sur le smartphone ; qu’il faut donc sortir de sa poche et déverrouiller.
En conservant ses écouteurs aux oreilles, la traduction des paroles de votre interlocuteur y est énoncée en plus de s’afficher sur l’écran. Même chose pour la traduction audio en temps réelle (qui a du mal à suivre un flux continu). Si vous comptiez sur l’intelligence artificielle de Samsung pour converser avec quelqu’un dont vous ne parlez pas la langue tout en gardant les mains dans les poches, c’est râpé.
Confortables et bien finis
À défaut de garder les mains dans les poches, on aimera garder ces écouteurs dans les oreilles pour arborer leur design. Si — comme on l’a déjà dit — le form factor n’a rien de très original pour des écouteurs true wireless, son interprétation l’est bien plus. Ces tiges anguleuses les distinguent de la concurrence, tout comme la présence d’une fine ligne lumineuse sur l’arête. Elles ne restent cependant pas allumées en permanence (bien heureusement), mais s’illuminent lorsqu’on les sort de leur boîtier ou durant un appairage. Les écouteurs sont certifiés IP57 et sont donc tout à fait adaptés à un usage sportif, durant lequel ils tiennent d’ailleurs très bien en place, tout en étant confortables et pas du tout intrusifs. Au bas de chaque tige, se trouve un repère coloré (bleu à gauche, orange à droite), les deux sont reportés sur le boîtier devant chaque emplacement des écouteurs.
Ce boîtier abandonne lui aussi sa forme historique se posant à l’horizontale pour un style encore une fois très proche de celui des écouteurs haut de gamme d’Apple. À ceci près que le fond plat permet de les poser à la verticale, tandis que le capot transparent (on dirait que Nothing fait des émules) permet de voir s’il contient les écouteurs, sans l’ouvrir. L’ensemble mesure 48,7 x 58,9 x 24,4 mm et pèse 46,5 g (les écouteurs seuls 5,4 g chacun). L’ensemble est en plastique brillant assez épais et la densité globale renvoie une impression de qualité, tout comme l’assemblage bien réalisé. On craint cependant qu’à l’usage ce capot transparent le devienne de moins en moins à cause des rayures. À l’usage, on regrette aussi de devoir faire tourner les tiges vers la partie centrale du boîtier pour les y placer. Cela ajoute un mouvement supplémentaire inutile lorsqu’on enlève ou range les écouteurs.
Autonomie et réduction de bruit presque au top
Ce boîtier est également muni d’un port USB-C qui permet sa recharge, tout comme la possibilité de le faire sans fil par induction. L’autonomie annoncée par Samsung de 6 heures d’utilisation avec réduction de bruit active est presque tenue. Notre test en condition d’usage s’approche de 5 h 45 environ. Une fois les écouteurs complètement déchargés, le boîtier permettra de les recharger deux fois et demie environ.
La réduction de bruit peut quant à elle s’appuyer sur des micros de qualité, comme en témoigne leur utilisation en kit mains libres. Sans être les meilleures du marché (on se souvient bizarrement des excellentes performances en la matière des Galaxy Buds Pro premiers du nom), cette troisième génération permet de rester compréhensible dans les rues bruyantes. Dans ces conditions, on entend aussi beaucoup les sons parasites, mais qui ne prennent malgré tout jamais le pas sur la voix. Le mode transparent est très réaliste, mais on regrette le souffle continu qui se fait entendre en fond et fausse ainsi l’impression de parfaite transparence.
La réduction de bruit active est extrêmement efficace, mais il lui manque encore un peu d’atténuations dans la partie aigüe du spectre pour égaler les trois spécialistes du marché que sont Apple, Bose et Sony. Malgré cette petite anicroche, l’effet « bulle de silence » est bel et bien là. Notons une originalité propre à Samsung dans le cadre de cet usage : si les Galaxy Buds3 Pro détectent un son de sirène de service de secours, l’ANC se coupe automatiquement pour qu’il puisse être entendu. Dans les faits, cette fonctionnalité tient quelque peu du gadget, aucun système de réduction de bruit active sur des écouteurs true wireless n’ayant selon notre expérience réussit à couvrir complètement un son de camion de pompiers.
Un design audio à double transducteur
La partie audio a été elle aussi très soignée par Samsung, avec toujours un système de double haut-parleur. Un dynamique de 10 mm est dédié aux basses et aux médiums, tandis qu’un transducteur planaire (nouveauté de cette génération) s’occupe des aigus. Autre nouveauté, chacun dispose de son propre amplificateur dédié et grâce aux tiges, cet ensemble a pu être légèrement descendu vers elles pour laisser plus de place dans le corps des écouteurs. Cela permet d’obtenir des basses très dynamiques, extrêmement bien maîtrisées et énergiques, comme l’ensemble de la signature d’ailleurs.
Tous les détails sont bien là, tandis que la scène sonore est ample et aérée. Si les médiums sont légèrement en retrait, cela n’a toutefois pas un impact considérable sur les voix qui restent elles aussi détaillées. Les transducteurs planaires font quant à eux très bien leur office dans les fréquences aiguës, même si en étant tatillon un peu de brillance se fait parfois entendre. On n’atteint pas tout à fait la virtuosité des deux références du marché que sont les Sony WF-1000XM5 et les Apple AirPods Pro, mais l’on s’en rapproche extrêmement fortement. Dernière détail, l’audio 360° tient lui aussi du gadget, tentant de simuler un spatialisation souvent ratée, à oublier.
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