Le LG V30 disposaient de très bons arguments, mais s’était trop fait attendre. En 2018, le constructeur sud-coréen, même si son nouveau fleuron arrive à nouveau bien après les Galaxy S9 et autres Huawei P20, espère se tailler une place de premier choix sur le marché des smartphones haut de gamme, notamment grâce à l’intelligence artificielle. C’est pour cette raison que cee G7 se voit estampillé de la marque ThinQ, dédiée aux produits bénéficiant de l’IA de LG. Avec une fiche technique a priori solide mais une date de sortie un peu en décalage avec la concurrence, le LG G7 a-t-il tous les atouts pour s’imposer ?
Un beau smartphone qui ne révolutionne pas le genre
Avec le LG G7, nous sommes face à un bel objet, à la fois fin et tout en rondeurs. Néanmoins, rien ne le distingue franchement de bon nombre de smartphones concurrents récemment lancés. Il adopte notamment le format 19,5:1 (c’est la mode) avec une dalle de 6,1 pouces, pour des bordures d’écran limitées mais pas inexistantes, avec un ratio d’affichage de 82,2 %. Le constructeur a de fait opté pour la solution de l’encoche qui va avec ce format tout en longueur. Elle accueille le voyant LED pour les notifications, la caméra avant et l’un des haut-parleurs. Si jamais vous préférez gommer ce « notch », LG a prévu le coup dans les paramètres de l’écran. Vous pouvez le faire disparaître ou au contraire le mettre en valeur en choisissant la couleur ou la forme du bandeau qui l’entoure.
Difficile de ressentir l’effet waouh que peut susciter le caractère novateur d’un appareil très haut de gamme. Seuls les reflets chatoyants de son dos de verre lui apportent le petit cachet supplémentaire qui le distingue de la concurrence. En dehors des inévitables traces de doigts, qui dit verre, dit aussi risque élevé de glisse et de casse. Pour limiter les dégâts, LG a fait appel au Corning Gorilla Glass 5 pour protéger à la fois l’écran et le dos de son smartphone. A l’arrière, nous trouvons, centré, le double module photo logé à la verticale ainsi qu’un capteur d’empreintes plutôt réactif à l’utilisation.
Les boutons situés sur les tranches sont facilement accessibles ce qui permet une utilisation agréable de l’appareil au quotidien. À gauche ont été intégrés ceux consacrés au volume et au raccourci Google Assistant (un bouton qui peut être désactivé) tandis que la touche réservée au déverrouillage de l’écran se situe à droite. La prise jack répond toujours présent à l’appel, sur le bord inférieur aux côtés du micro, du port USB Type-C pour la recharge et du second haut-parleur. Le tiroir à carte SIM et microSD (et oui la mémoire est extensible, ce qui devient rare!) est accessible sur le dessus de l’appareil.
Un retour à l’écran IPS qui est le bienvenu
Le G7 accueille une grande dalle IPS LCD d’une définition QHD+ (3120 x 1440 pixels) pour une très haute résolution de 563 ppp. LG n’a pas opté pour la technologie OLED qui caractérisait son V30 et pour être honnête, ce n’est pas une grande perte, loin de là. Mieux vaut un excellent LCD qu’un OLED moyen. Ici, la luminosité de l’écran fait un sans-faute avec un pic enregistré de 511 cd/m². L’excellent taux de contraste de 2086:1 vient renforcer la très bonne impression d’ensemble, avec une dalle bien lisible en toute circonstance. Seul son Delta E de 5,33 indique un manque de fidélité des couleurs. Le blanc tire un peu sur le bleu, mais cela peut être en partie rectifié dans les paramètres de l’écran. Le mode « Cinéma », par exemple, correspond au profil le plus proche de la réalité, mais si vous êtes du genre très pointilleux libre à vous de vous perdre dans le très grand nombre de possibilités offertes par LG, entre le réglage de la température et le dosage des couleurs.
Une surcouche bien présente
Le LG G7 ne profite pas de la toute dernière version d’Android Oreo 8.1, mais se contente de la 8.0. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la dernière mise à jour de sécurité remonte à mai 2018. La surcouche de LG est assez bien pensée, mais assez présente, n’en déplaise aux amateurs d’un Android Stock. Elle n’a pas tellement évolué depuis le LG G6 de l’an passé, donc ceux qui en ont l’habitude ne seront pas dépaysés. Nous retrouvons les paramètres classés en onglets, des applications (souvent inutiles) pré-installées et de très nombreux éléments de personnalisation comme afficher ou pas le tiroir d’application, changer le style des icônes, la calibration de l’écran ou encore la présentation de l’encoche, comme précisé en amont dans ce test.
Mais le point important de ce G7, c’est son intelligence artificielle mise en avant par LG. Le bouton physique placé sur la tranche en bas à gauche permet de lancer très rapidement Google Assistant. Si vous laissez votre doigt appuyé, vous pouvez converser avec l’assistant et si vous tapotez deux fois c’est Google Lens qui s’ouvre. Fort pratique, mais rien de bien révolutionnaire à l’usage, d’autant plus que ces fonctionnalités font appel exclusivement à l’IA bien connue de Google (et présente sur la plupart des smartphones) et non à celle de LG comme on aurait pu s’y attendre. D’un autre côté, pour être honnête, les constructeurs de smartphones Android dans leur ensemble n’ont pas réussi à proposer une meilleure alternative. C’est du côté de la photo, que LG tente de sortir du lot en matière d’intelligence artificielle. Nous verrons s’il y parvient, un peu plus loin.
Côté reconnaissance faciale, la fonction proposée par LG n’est pas la plus rapide qui soit sur smartphone Android mais reste cependant acceptable pour déverrouiller son écran.
Un smartphone très puissant
Le G6 accusait un certain retard avec son Snapdragon 821 alors que ses concurrents était équipés du Snapdragon 835. Cette année, LG entend rattraper son retard : comme tout haut de gamme Android de 2018 qui se respecte (hormis la version européenne des Samsung Galaxy S9 et S9+), le G7 embarque un Snapdragon 845. Alors que certains proposent jusqu’à 6 voire 8 Go de mémoire vive, les 4 Go du G7 permettent de faire tourner sans accroc les applications présentent sur le smartphone de LG. Toutes les tâches s’exécutent de manière fluide. Même pour les jeux les plus gourmands en ressources, on ne remarque pas de lenteurs qui viendrait vraiment gâcher la partie. Néanmoins, l’appareil tout vêtu de verre a tout de même tendance à chauffer très rapidement, notamment après quelques petites minutes d’utilisation de la caméra ou pendant la recharge. C’est très localisé, mais cela peut devenir un peu gênant à la longue pour les mains.
Une autonomie un brin légère
3000 mAh correspond à une capacité de batterie que l’on retrouve très souvent sur les smartphones très haut de gamme. Après avoir mis en oeuvre nos divers tests d’autonomie, Le LG7 ne s’en sort pas trop mal, mais reste un cran en dessous de la concurrence (V30 inclus). En communication, il tient un peu plus de 22 heures mais en autonomie polyvalente, il dépasse à peine les 10 heures. Pour comparer, les Samsung Galaxy S9 et Sony Xperia XZ2 peuvent dépasser une journée d’appel et plus de 11 heures en usage polyvalent. Le LG V30 tenait lui près de 13h30. On est forcément un peu déçus.
En pratique, le G7 a tendance à vite s’essouffler après une journée de prises de vues, d’envoi de messages et de quelques petites sessions de jeux. Mieux vaut avoir le réflexe de le recharger en fin de journée pour ne pas se retrouver en panne dans la soirée. Il est possible de prolonger (un peu) son autonomie en désactivant le mode « Always On Display ».
Heureusement, il profite d’une recharge rapide avec le chargeur LG « Fast Charge » fourni dans le packaging de départ. En une quarantaine de minutes, ce dernier peut déjà récupérer 50 % de sa batterie. Pour recouvrer 100 % de batterie, il convient de patienter à peine plus d’une heure et demie, ce qui est plutôt appréciable.
Des photos réussies mais pas à la hauteur de nos attentes
LG est un constructeur qui a su s’imposer par le passé comme référence dans le domaine des photophones. Le G7 ThinQ est équipé d’un double module photo qui comporte un capteur principal de 16 Mpix grand-angle (71°) avec une optique ouvrant à f/1,6. Le second capteur de 16 Mpix est dédié aux prises en vues en super grand-angle (107°) avec une optique qui ouvre à f/1,9. Un duo habituel pour la marque depuis déjà deux générations, loin de la tendance qui privilégie les modes portrait avec effet bokeh comme sur l’iPhone X ou de celle qui mixe capteur couleur et capteur noir et blanc pour une image améliorée comme sur le Huawei P20 Pro. Voyons si ce tandem a su évoluer et se perfectionner.
Dans de bonnes conditions, les clichés offrent pleinement satisfaction. Cependant, ils n’apportent pas tout le piquet de l’indétrônable Samsung Galaxy S9, mais peuvent compter sur un très bon contraste et une certaine netteté. Les couleurs sont parfois trop vives, peut-être même un peu trop ce qui éloigne les photos d’un rendu naturel. Le traitement donne un effet lisse qui vient un peu ruiner les effets de textures. Nous sommes loin de la catastrophe, mais c’est un pas en arrière de la part de LG si on le compare au G6 de 2017.
Le mode portrait livre d’assez bons résultats en mode portrait avec des contours bien délimités. Le flou en arrière plan peut être accentué ou diminué grâce à un système de curseur, avant ou après la prise de la photo. Ci-dessous, la photo à droite correspond à celle prise à l’origine avec l’effet de profondeur par défaut du mode portrait tandis que celle de gauche a été modifiée après coup pour pousser au maximum l’effet bokeh.
En basse lumière, les détails prennent la fuite, avec un traitement appliqué qui est bien trop lourd. Les effets de textures disparaissent, les couleurs s’éloignent encore plus d’un rendu naturel. Nous sommes loin de ce que peut offrir le Huawei P20 Pro qui fait des miracles en basse lumière ou même des Galaxy S9 et S9+ moins avares de détails. On relève un voile flou et des couleurs encore plus forcées qu’en haute lumière. Il est possible d’augmenter la lumière manuellement mais comme cela a pour effet d’allonger le temps d’exposition, les risques de flou se retrouvent décuplés.
Le logiciel photo de LG se trouve être l’un des mieux fournis du marché. Il reste cependant facile d’accès et agréable à utiliser. Nous retrouvons le mode pro qui permet d’équilibrer la balance des blancs, régler la sensibilité ISO, le temps d’exposition, de pose, etc. Il existe également des options qui permettent d’enregistrer dans le format souhaité, d’activer ou non le HDR (activé par défaut), d’activer des filtres en temps réel ou même un mode pleine vision pour un affichage plein écran (ce qui a pour effet de diminuer la résolution du capteur à 10 Mpix). Une fonction valable sur les deux capteurs.
Pour ce qui est du super grand-angle, la qualité est un peu dégradée par rapport à celle offerte par le module principal. Néanmoins, cet objectif remplit son rôle en capturant les paysages. LG peut au moins se targuer de proposer une alternative originale, avec ce type de focale. Agréables à regarder sur l’écran de son smartphone, les images souffrent toutefois d’un manque de détails comparé à celles faites avec le capteur principale. Néanmoins, les déformations en bordure d’image ne sont pas trop prononcées. Pour les photos de nuit prises avec le très grand-angle, rien de très surprenant, la dynamique et les détails, encore une fois, en prennent un coup.
Avec l’intelligence artificielle, le logiciel photo du G7 est capable de reconnaître les objets face à la caméra. Mais attention, vous serez surpris par le très grand nombre de mots qui vont venir s’afficher sur votre écran. Un véritable flot parfois très surprenant car totalement à côté de la plaque. Cette option permet, logiquement de proposer automatiquement le meilleur paramétrage photo possible en fonction de la scène reconnue. Malheureusement, les couleurs sont souvent beaucoup trop criardes. Et si nous avons tiqué sur le mode intelligent du P20 Pro qui tente de flatter la rétine avec une saturation très accentuée au lieu de retranscrire des couleurs réalistes, il faut reconnaître que le G7 souffre du même défaut. Ci-dessous, l’IA est activée à gauche et montre des couleurs très éloignées de la réalité.
Le capteur photo avant propose aussi un mode portait comme pour les modules arrières. Le résultat est assez veut convaincant, avec un niveau de détails suffisant pour les selfies.
Le nouveau fleuron de LG s’en sort très bien du côté de la vidéo : une bonne stabilisation, une dynamique maîtrisée pour des transitions optimales, pas trop de « rolling shutters » (déformations sur les bords), un enregistrement assez fluide, de nombreux détails… Les couleurs sont peut-être un peu trop prononcées mais globalement le G7 propose l’une des meilleures solutions vidéos sur le marché des smartphones à 800 euros. Il filme par défaut en Full HD à 60 fps mais on peut aussi compter sur un mode 4K.
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