Fujifilm X100S : la promesse
Sorti au printemps 2011, le X100 avait marqué les esprits : son look rétro et son excellente qualité d’image en ont fait un appareil prisé par les amateurs de focales fixes et une cohorte d’amateurs de Leica qui ont vu en lui une alternative bien plus abordable financièrement. Son succès inattendu – plus de 150.000 unités vendues dans le monde – a donné un second souffle à Fujifilm qui a en profité pour dérouler ces deux dernières années toute sa gamme X – X10, X-Pro 1, X-E1, XF1, etc. Des appareils haut de gamme qui ont permis à Fujifilm de renouer avec la qualité d’image qui était sa marque de fabrique en argentique.
Le X100s est une simple évolution du X100. Une mise à jour qui reprend peu ou prou le même boîtier, mais qui tente d’en corriger les défauts. La question étant bien sûr “Ces améliorations valent-elle le surcoût ?”, puisque ce X100s s’affiche 150 euros plus cher que son aïeul.
Fujifilm X100S : la réalité
Les possesseurs de X100 n’auront aucun mal avec ce X100s : à part quelques modifications mineures concernant surtout le toucher des boutons et leur nom, les changements matériels entre le X100s et le X100 sont quasi imperceptibles. Logique si l’on considère que le X100s n’est que simple amélioration de son grand frère et non pas un nouveau boîtier. Mais s’ils sont similaires d’aspects, à l’intérieur du boîtier pas mal de choses ont changé.
Qualité d’image impressionnante
Si les zooms sont pratiques, ils sacrifient nécessairement de la qualité d’image avec leurs lentilles mobiles. En faisant le choix d’une focale fixe, Fujifilm se coupe d’une partie des utilisateurs, mais offre la qualité optimum. L’optique 23 mm fixe (35 mm en équivalent 24 x 36) est la même que celle du premier X100, offrant des très bons résultats dès f/2 et des images parfaites f/4.0-f/5.6.
Couplée au capteur 16 Mpix hérité du X-Pro 1 et du X-E1, cette optique offre des résultats tout simplement bluffants : les images sont incroyablement piquées, les détails sont légion, les aberrations chromatiques quasi inexistantes. Dans des scènes complexes, comme le feuillage des arbres par exemple, le X100s offre bien plus de détails -branches nettes, feuilles se découpant parfaitement- que nombre de reflex équipés d’un simple zoom.
Le X100s offre ainsi la même qualité d’image qu’un reflex haut de gamme équipé d’une optique de qualité. Dès lors que vous shootez au 35 mm, l’équation financière prend tout son sens.
À l’aise en ISO
Copiez-collez les performances en basses lumières du X-Pro 1 et vous obtenez celles du X100s. En clair, on peut travailler jusqu’à 6400 ISO sans se poser de questions. Le piqué de l’optique et surtout la grande qualité du capteur (et du traitement d’image) font que la montée dans les hautes sensibilités ne pose absolument aucun problème à ce gros compact.
En dessous de 200 ISO et au-delà de 6400 ISO il faudra basculer l’appareil en Jpeg uniquement, puisque sa plage native en RAW est de 200-6400 ISO. Travailler en Jpeg, une hérésie ? Pas sur le X100s…
Jpeg mon amour
Ce que nous allons dire est une hérésie : avec le X100s, vous pouvez ne travailler qu’en Jpeg. Certes on perd un peu en dynamique pour retravailler les clichés, oui le RAW facilite le changement de balance des blancs et bien sûr une image RAW détient théoriquement plus d’informations. Mais deux éléments nous ont fait, en bien des cas, préférer le Jpeg.
Primo le capteur de Fujifilm est un capteur spécial, que les éditeurs logiciels ont du mal à travailler. Deuxio, Fuji maîtrise parfaitement à la fois son capteur et la couleur. Ancien roi de la pellicule, le constructeur nippon a une patte, un rendu des couleurs sans égal dans le monde du numérique. De plus les améliorations et autres corrections (déformation, piqué, etc.) appliquées de manière logicielle corrigent à la perfection des petits défauts de l’optique. Au final les clichés en Jpeg sont absolument magnifiques et suffiront à la majorité des photographes, même experts. On ne peut pas dire que cela soit le cas de tous les appareils photo !
Mise au point accélérée… mais pas encore assez
La faiblesse du X100 fut sa lenteur de mise au point, quelque peu améliorée au travers de mises à jour logicielles. Si des améliorations sont notables sur ce X100s -allumage plus rapide, accrochage un peu meilleur en pleine lumière, délai de déclenchement plus court- la vitesse d’AF reste pour nous sa principale faiblesse. Que cela soit en basses lumières, où le photographe se doit de chercher des zones à fort contraste pour faire le point, ou sur des sujets mobiles, le X100s rate encore quelques clichés dans des situations où le moindre PEN d’Olympus aurait déjà déclenché. Fujifilm travaille dessus sérieusement et cela se voit. Mais il y a encore un sacré boulot à fournir.
Viseur hybride mieux défini
Le viseur hybride est un des gros points forts du X100s, qui permet de passer d’un viseur optique à un viseur électronique d’un petit coup du levier en façade. On préfère utiliser le viseur optique en mode reportage, où le lien avec le sujet réel compte et on utilise plus volontiers le viseur électronique, très précis, pour des clichés plus architecturaux. Loin d’être anecdotique, le viseur était un des arguments phares du X100 et reste un des gros points forts du X100s.
Plus défini que celui du X100 (2,56 Mpix contre 1,44 Mpix), le viseur X100s offre une visée encore plus précise même si, une fois encore, la dynamique du viseur LCD n’a guère progressé. Quant au viseur optique, s’il est toujours agréable et lumineux, sa couverture de 90% reste assez imprécise dans certaines situations (sujet à moins de 3 m).
Les défauts qui n’ont pas été corrigés
Un écran LCD de seulement 460.000 points, bascule en mode macro manuelle, batterie faiblarde (220 à 250 images) et sans détrompeur, emplacement de la carte mémoire sous l’appareil, etc. Il reste quand même une cohorte de détails que Fujifilm n’a pas voulu ou put corriger. Concernant l’absence de détrompeur sur la batterie, Fujifilm paye ici son erreur originelle du X100, mais on comprend que la marque ait voulu offrir la compatibilité entre les deux appareils. Quant à l’endurance, compte tenu du fait que la batterie est la même, Fujifilm a bien travaillé sa partition puisque le X100s offre le même nombre de shoots avec un capteur et un viseur plus dense en mégapixels et un processeur plus puissant. Maigre consolation, mais l’explication est logique.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.