Fujifilm X-Q2 : la promesse
Sous la catégorie au nom assez pompeux de « compacts experts » se cachent en fait deux grandes familles d’appareils : les boîtiers classiques pour les vrais passionnés, et des modèles qui reprennent le même ADN (bon capteur, bonne optique, etc.) mais au design plus soigné, plus fin et aux commandes simplifiées. C’est à cette catégorie d’appareils qu’appartient le XQ2, un compact au design minimaliste épuré qui veut mettre la qualité d’image « expert » dans toute les poches.
Fujifilm X-Q2 : la réalité
Le design le plus efficace est parfois le plus simple : sans chichi et sans artifices, ce petit rectangle noir relevé d’un bloc optique de 7 mm d’épaisseur se la joue stèle de 2001 Odyssée de l’espace.
Inspiré de la série des S100 de Canon, le XQ2 dispose d’un écran qui occupe les 3/4 de l’espace arrière. Fujifilm a volontairement simplifié son compact premium afin de toucher un public très large et, à défaut d’être très original, son design est élégant dans le dépouillement.
La limite du petit capteur
Deux fois plus épais que ce XQ2, son grand frère le X30 propose une excellente qualité d’image avec le même capteur et ce grâce à un bloc optique plus gros, plus lumineux et de meilleure qualité. Si le XQ2 est un poil plus lumineux que le X30 en grand angle (f/1.8 au lieu de f/2 pour le X30), le X30 termine sa course de zoom à f/2.8 quand le XQ2 ferme très vite son diaphragme pour atteindre f/4.9 dans son amplitude de zoom maximale. Ce déficit de lumière se ressent dès que l’intensité de la lumière diminue : quand les photons se font rares et que l’optique peine à ouvrir, la sensibilité et donc les ISOs du capteur montent. Là arrive le bruit numérique, très fort dès 1600 ISO. Efficace dans le maintien des détails et des couleurs jusqu’à 800 ISO, le CMOS 12 Mpix de ce petit compact expert souffre bien plus qu’un grand capteur 1 pouce comme celui des différentes versions du Sony RX100, servi par un zoom à la plage optique à peu près similaire.
En bref, le soir c’est grand angle ou trépied et on évite de trop zoomer.
Maintien des détails
Peu lumineux en bout de zoom, l’équivalent 28-112 mm du XQ2 reste un assez bon objectif de compact : le niveau de détails est très bon, surtout si on prend en compte la petite taille du capteur. Les déformations sont quasi nulles en Jpeg et le piqué est très convenable, ce qui permet de conférer un peu de présence aux sujets. Comme on le voit ci-dessus, sans être une bête de course, le XQ2 reproduit très bien les scènes complexes comme cet enchevêtrement de branches. La légère tendance à la surexposition (lire plus loin) et peut-être la conception optique génèrent cependant un effet de voile blanc sur certaines scènes en temps couvert.
Belles couleurs
Référence de l’industrie en matière de rendu des couleurs, Fujifilm déploie son savoir-faire sur le XQ2, comme le superbe mode « Classic Chrome » inauguré l’an dernier. Le capteur reproduit très bien les nuances de vert et les différents modes de couleurs permettent de choisir une atmosphère, à la manière de l’époque argentique où chaque film avait sa signature.
Il faut souligner cependant qu’un temps couvert a tendance à prendre en défaut la mesure de la lumière, le XQ2 ayant alors une tendance à la surexposition qui délave un tantinet les couleurs : sous-exposer d’un à deux tiers de diaph (photo ci-dessous) permet d’éviter cet écueil. De plus, choisir la simulation de film Velvia redonne un peu de peps aux couleurs – ou à l’inverse, préférer le Classic Chrome atténue leur intensité pour conférer une atmosphère plus nostalgique.
Faites-vous votre idée de la qualité d’image en Jpeg, en jetant un coup d’oeil à notre album Flickr.
Micro USB : une bonne évolution
Le XQ2 fait partie de la dernière fournée de Fujifilm et, à ce titre, profite d’une plaisante particularité déjà proposée par certains constructeurs : la recharge via sa prise micro USB. Ainsi, les utilisateurs de téléphones Android et Windows (et Ubutu Mobile, Firefox OS, etc.) n’ont besoin que d’un seul chargeur pour l’appareil photo et le mobile. C’est une excellente initiative dont devraient s’inspirer Olympus, qui traîne toujours son câble propriétaire, ou Canon avec son vieux câble Mini USB.
Si l’arrivée de cette prise universelle est un vrai plus, rappelons quand même que le chargeur livré (ou celui de votre téléphone) immobilise votre compact lors de la recharge. Si vous souhaitez investir dans une seconde batterie, songez aussi à vous équiper d’un chargeur externe.
L’art de mal nommer les choses
Olympus et Fujifilm se disputent souvent la couronne des menus les plus absconds. On note chez Olympus cette satanée fonction de formatage de la carte mémoire qui persiste à se nommer « Configurer carte mémoire ». Fujifilm ne s’en sort pas trop mal avec ce XQ-2 : le menu Auto classique est symbolisé par un appareil photo, et le mode Auto avancé s’appelle « SR+ » pour on ne sait quelle raison et le mode « Scènes » est dénommé SP au lieu du traditionnel « Scn ». Bref, les classiques modes scènes et Auto existent bien, mais Fujifilm a décidé de les cacher.
Rude concurrence
Dans la catégorie des compacts experts pocket sans viseur ni écran orientable, ce XQ2 se retrouve en face du RX100 de Sony, un compact qui a presque trois ans mais que Sony maintient intelligemment à son catalogue. Avec une fiche optique assez similaire et un prix désormais équivalent à ce XQ2, c’est le plus sérieux concurrent de ce dernier. Et pour cause : son grand capteur 1 pouce est largement plus sensible et offre un bien meilleur niveau de détails. De plus, avec un mode panoramique très efficace et un mode vidéo plus sensible en basses lumières, le RX100 est un sacré adversaire. Il reste heureusement au XQ2 un meilleur piqué de l’optique, de plus belles couleurs et un AF un poil plus réactif.
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