Fujifilm X-E2s : la promesse
Le X-E2s n’est pas un nouvel appareil : c’est la version légèrement recarrossée du Fujifilm X-E2 sorti début 2014, un boîtier que nous avions noté mais auquel nous n’avions pas – honte à nous – consacré d’article.
Oui le X-E2s est donc un « vieux » boîtier mais non seulement il est loin d’être largué, mais il s’est avéré tout à fait dans la course.
Un miracle rendu possible grâce à la qualité de la base matérielle d’une part, mais aussi par le biais d’une mise à jour logicielle estampillée 4.0 qui touche les anciens X-E2 et installée par défaut dans le nouveau X-E2s. Deux tests pour le prix d’un, que demande le peuple ?
Fujifilm X-E2s : la réalité
Le X-E2s (et le X-E2 donc) sont les boîtiers hybrides les moins chers à embarquer le capteur X-Trans CMOS. En dessous de ceux-ci on trouve bien le X-A2 mais celui-ci, bien que lui aussi à optiques interchangeables, fait la part belle aux modes automatiques et ne dispose pas du capteur maison. Le X-E2s est certes moins luxueux qu’un X-T1 (écran orientable, tropicalisation) ou a fortiori qu’un X-Pro 2 (viseur hybride, finition pro), mais il dispose des mêmes composants ou presque et propose la même ergonomie « experte ».
Entre le X-E2 et ce nouveau X-E2s, peu de différences cosmétiques. Côté matériel, seul le viseur évolue, plus précis, plus rapide mais aussi grand (magnification de x0,62).
Les détenteurs de X-E2s profitent d’un mode auto et d’une extension d’ISO à 51.200 ISO absente du premier X-E2 mais au-delà de ça, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
La qualité de fabrication est toujours très bonne, la prise en main également mais il vaut mieux se contenter des focales fixes et ds petits zooms sous peine de souffrir d’un déséquilibre causé par les zooms pros les plus chers – des optiques qui préfèrent un X-Pro 2 ou un X-T1 équipés d’un grip.
Le miracle des mises à jour logicielles
Nous vous en parlions lors d’un article au sujet d’Olympus : les mises à jour des appareils photo sont à même de les transformer en bêtes de course. C’est ce miracle qui est à l’œuvre ici : si le premier X-E2 était un peu mollasson à sa sortie, ce X-E2s pourtant basé sur les même composants est enfin au niveau en termes de rapidité. Sans égaler un bon OM-D E-M1 ou un gros réflex pro, l’AF est à la fois réactif et plutôt précis, le classant dans la bonne moyenne. Dernière point à améliorer selon nous : un passage au noir dans le viseur électronique un peu moins long pour éviter d’être coupé trop longtemps de la scène.
Quant au X-E2 de première génération – un de nos boîtiers de référence à la rédaction – nous pouvons vous assurer que les performances entre le vieux et le nouveau boîtier sont similaires si vous téléchargez la mise à jour 4.0 sur le site de Fujifilm.
Magnifiques Jpeg
Sempiternel rappel : les Jpeg produits par les boîtiers Fujifilm sont non seulement les plus beaux et les plus “typés” de l’industrie de la photo, mais ils sont même tellement bons qu’il est difficile de faire mieux en développant les fichiers RAW soit même !
[Visionnez et téléchargez les fichiers en hautes définition sur notre album Flickr]
De nombreux photographes, notamment les photoreporters sont tellement satisfaits de la qualité des fichiers qu’ils envoient les Jpeg directement sortis du boîtier aux clients, journaux, etc.
Seul regret concernant ce X-E2s : : le magnifique mode noir & blanc Acros introduit par le X-Pro 2 n’est pas disponible. Outre le fait que cela puisse être un choix marketing, ce mode très riche en nuances serait, selon les ingénieurs de la marque, très gourmand en calculs et ferait mal au “vieux” processeur de la génération X-E2/X-E2s. Soit, mais c’est dommage !
La meilleure optique « kit »
Lancée avec le premier X-E1, le 18-55 mm f/2.8-4 est tout simplement le meilleur zoom “kit”. Non seulement il est plus lumineux que les 18-55 mm / 14-42 mm livrés avec tous les reflex et hybrides, mais il est aussi meilleur optiquement et bien plus solide physiquement – baïonnette métal, etc.
Certes, il est plus cher qu’un zoom “kit” traditionnel (surcoût de 300 € par rapport au prix nu), mais quitte à avoir un bon capteur, autant mettre du bon verre devant, non ?
Quant au parc de focales fixes disponibles, Fujifilm dispose d’une offre déjà très complète et, fait appréciable, s’avère l’une des rares marques à présenter régulièrement une feuille de route des sorties.
Pas pour Spielberg
Si le X-Pro 2 récemment testé offre enfin un bon mode vidéo Full HD, le X-E2s hérite de l’encodage de génération précédente, tout juste bon pour le dépannage occasionnel. Les couleurs sont certes agréables, mais la qualité de l’image animée ne reflète en rien celle des images fixes : les détails ne ressortent pas ou peu, les trames sont moins fluides que chez la concurrence. On n’attend pas d’un boîtier Fujifilm la même versatilité qu’un appareil Panasonic – regardez tout ce que peut faire un simple Lumix G7 ! – mais on est rassuré pour Fujifilm en regardant le X-Pro 2.
Le X-E2s est donc un appareil photo, et non un couteau suisse multimédia.
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