Chez Instax, il y avait les appareils photos instantanés argentiques, les numériques et les imprimantes. Le Fujifilm Instax Mini Evo réunit ces deux catégories en une et se pose en premier appareil photo numérique capable non seulement d’imprimer les images qu’il capture par le biais de son optique et de son capteur, mais aussi toute image présente sur votre téléphone. Un côté deux-en-un appréciable, car renforçant sa polyvalence.
Si on connaît – et on aime ! – les films Instax, il s’agissait tout de même de savoir si le nouveau boîtier de Fujifilm vaut bien les 199€ demandés.
Look et mécaniques rétro, toucher plastique
L’Instax Mini Evo prend les codes rétro de la photo – que Fujifilm est quasiment le seul à perpétuer ! – et livre une partition esthétique vraiment réussie. L’appareil est bien « vintage » sous tous les angles, les molettes font assurément « à l’ancienne ». Et le détail qui tue : c’est avec le bras d’armement façon 24×36 argentique qu’on valide l’impression.
Outre le côté charmant de l’acte, l’opération mécanique est parfaite pour cet appareil puisque cela qui permet d’éviter les impressions non désirées (à 1€ l’image, ça peut vite faire mal). Aucun risque d’impression auto après une prise de vue ratée ou de bouton pressé par erreur. Fujifilm a admirablement bien mêlé un mécanisme rétro dans à ergonomie pertinente.
Le charme n’est cependant pas total, car tout aussi joli qu’il soit, l’appareil est évidemment 100 % plastique, alors que l’on s’attend à un appareil « métal et cuir en main ». C’est dommage pour le toucher et sans doute un peu pour la durabilité – attention aux chutes.
Caméra intégrée : bien pour l’impression, bof pour la conservation
En mode « caméra instantanée Instax Mini », la Mini Evo fait un bon travail : le capteur intégré fait bien, voire mieux que les versions argentiques. Les images sont nettes, les couleurs belles (qualité des chimies Instax) et si la plage dynamique reste limitée, c’est pire en argentique. Par rapport à ces boîtiers classiques, le capteur numérique offre plus de latitude créative avec les filtres intégrés (Normal, Vignette, Flou, Estomper, Fisheye, Var. couleur, Fuite, Miroir, Double Exposition, Demi cadre).
Si on peut paramétrer certains effets en faisant varier le type de film (molette près de la griffe flash), dans les faits, on se contente bien souvent de jongler avec les modes pré-enregistrés que l’on peut sélectionner en tournant la bague autour du fût de l’optique. C’est simple, ludique et diablement efficace. Et les photos sont jolies quand on les imprime directement.
Car une fois téléchargées sur l’ordinateur, la qualité du capteur 5 Mpix est mauvaise au regard des standards actuels des smartphones. Ce qui n’est fondamentalement pas grave puisque c’est AUSSI une imprimante pour votre téléphone. Mais une meilleure partition photo aurait rendu plus pertinent son usage en compact numérique.
Ergonomie à 90°, mémoires isolées
Avec son bord blanc sur un petit côté, les photos Instax Mini se conçoivent plutôt à la verticale et c’est d’ailleurs ainsi que se présente la préhension de tous les appareils Instax Mini argentiques. Seulement, il n’en va pas de même pour ce Mini Evo. Non seulement l’allure, mais aussi des éléments d’ergonomie – positionnement des boutons, des molettes ainsi que du bras de réarmement (pour l’impression), équilibre général du boîtier, etc. incitent clairement à le prendre à l’horizontale.
Ce qui ne pose pas de soucis jusqu’à ce que l’on navigue dans les menus, qui eux, sont taillés pour être utilisés à la verticale. Et contrairement aux smartphones, la partie électronique et le système embarqués ne sont pas prévus pour permettre une bascule d’affichage horizontal<>vertical. Rassurez-vous, ce n’est pas le chaos total, la gymnastique est facile à faire, mais ce n’est pas très intuitif au début… Tout comme la gestion de la mémoire.
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Car l’appareil intègre quelques mégaoctets pour pouvoir shooter et stocker une quarantaine d’images… mais pour les récupérer, c’est, comment dire… un peu la galère. Impossible de récupérer le fichier original : via l’application, vous ne pouvez retrouver qu’une image autour de laquelle est automatiquement ajouté un cadre Instax Mini. Aucune partition ne monde sous Windows ou MacOS (les hackers pourraient peut-être y arriver, mais j’ai autre chose à faire, c’est le week-end et il fait beau).
Pas de soucis avec une carte Micro SD : une fois celle-ci insérée, toutes les photos capturées par l’appareil y sont stockées au format Jpeg brut, sans bordure ajoutée. Et on peut facilement les extraire. Je vous vois venir, lecteur malin ! Vous pensiez pouvoir copier les photos de la mémoire interne sur la carte mémoire ? Bien joué mais… Perdu. Le logiciel interne n’a aucun moyen de voir les deux mémoires simultanément.
App et imprimante efficaces, impression qualité “Instax”
Si elle a des compétences photo, la Mini Evo est aussi une imprimante Bluetooth pour smartphone. Une imprimante efficace, facile à piloter. Qui peut aussi bien imprimer les photos de votre galerie, que des images glanées sur le net, des photomontages réalisés sur votre mobile, etc.
L’app en elle-même dispose d’outils d’édition d’image, avec des fonctions de texte, de couleurs, etc. Ainsi que des fonctions de filtres photo. Dans ce domaine, les néophytes apprécieront le côté simple et rapide, mais les photographes plus exigeants préfèrerons cependant développer/améliorer leurs photos par le biais d’une app comme Snapseed.
Quant à la qualité d’impression et notamment par rapport à la concurrence, son arme fatale est dans son nom : Instax. La qualité de la chimie de Fujifilm est supérieure à toutes les autres technologies d’impression directe (sublimation, Zink et autres). Les couleurs sont riches, belles et intenses.
La pénurie la prive d’USB-C
Comme pour l’Instax Link Wide testée l’an dernier, nous mettons un petit carton jaune à la connectique de recharge, à savoir une affreuse prise Micro USB. Mais comme pour sa grande sœur, la raison de l’absence d’USB-C n’est pas causée par une sclérose des ingénieurs, mais le dommage collatéral de la pénurie. Cette prise étant devenue la norme aussi bien dans les smartphones, tablette et PC que celles de tous les autres objets connectés, les stocks s’effondrent et les prix s’envolent.
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Fujifilm aurait-il pu l’intégrer une prise USB-C ? Peut-être en rognant méchamment sur ses marges – et encore, ce n’est même pas sûr. Mais le résultat est là : pour ne pas faire exploser un prix qui est déjà, selon nous, à limite de ce que le grand public est prêt à mettre dans ce genre de machine, Fujifilm s’est rabattu sur la vieille connectique. Il vous faudra donc bien penser à prendre le câble compatible, notamment quand vous partez en congés.
Le même en Wide ?
Au rang des biais admis, j’assume bien volontiers ma (grande) préférence pour le format Instax Wide, dont la surface utile est quasiment trois fois supérieure à l’Instax Mini. Alors que les appareils argentiques Wide sont contraints par la physique d’être volumineux (une sombre histoire de cercle image), un système numérique serait une pirouette évidente pour réduire leur taille. En greffant la même partition photo que ce Mini Evo (ou de meilleure qualité, si possible !) sur une imprimante Link Wide, on jouirait du meilleur des mondes : un appareil compact, à même de conserver les images, imprimant en grand format de manière instantanée ou par le biais du smartphone.
La prochaine étape pour Fujifilm ?
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