Fujifilm Instax Wide 300 : la promesse
« Ouahou, un Polaroid ! Ça existe encore ?! »… En substance, tel est le refrain habituel lorsque l’on sort un Instax au cours d’une soirée. Et là, le photographe instantané aguerri enchaîne sur une tirade bien rôdée : « Non, Polaroid ne produit plus de film, il s’agit d’une autre boîte qui s’appelle Impossible Project. L’Instax c’est du Fuji, c’est moins cher. Oui l’appareil est gros, etc. ». Et ça peut durer des heures… Ne voyez aucun agacement dans cette restitution mécanique d’un discours ressassé 100 fois car ette discussion autour de l’instantané fait en effet le charme du genre : c’est un mode de photographie qui invite au partage et à la discussion. Et tous les Canikonolympusony du monde et leurs mégapixels n’y peuvent rien : une vraie photo sur un vrai support physique qu’on peut offrir dans la minute à tata Yvette ou à un étranger offre un potentiel de contact avec les gens sans égal. L’arme absolue du photographe qui veut rapidement briser la glace !
Alors quand Fujifilm nous annonce un nouveau boîtier, on se lèche les babines…
Fujifilm Instax Wide 300 : la réalité
L’Instax Wide 300 succède à l’Instax Wide 210. Comme son aïeul, ce boîtier est compatible avec les films Instax Wide (logique) au format « presque » 3/2. Le film avec les bordures fait 10,8 x 8,6 cm, mais l’image en elle-même mesure 9,9 x 6,2 cm. Un format paysage bien plus riche en détails que les modèles “mini”, dont le format portrait offre une surface trois fois plus petite.
L’Instax 210, ce gros machin
L’appareil est un gros machin en plastique presque entièrement automatisé : le film est nativement à 800 ISO, la mise au point dispose de deux modes (0,9 cm-3m ou 3m-l’infini) et c’est tout. On peut choisir de forcer le flash et sur ou sous-exposer l’image, mais les résultats sont difficiles à évaluer a priori. Du très basique en somme. Gros regret : il n’y a toujours pas de retardateur, donc le photographe est toujours absent des images (ce qui peut en arranger certains…). On retrouve toujours le compartiment pour 4 piles LR 06 qui tiennent entre 50 et 100 clichés selon l’usage du flash et le nombre d’allumages/extinctions. Chaque cassette contient 10 poses et il faut compter un euro par photo.
Un viseur décevant
N’allez pas coller votre œil au viseur, vous n’y verrez rien ! Plus compact que celui du 210, le viseur de l’Instax Wide 300 est aussi étriqué et il faut positionner l’œil à environ 3 cm des bords plastiques pour profiter de la meilleure image. Comme par le passé, le viseur est décentré et peu précis, donc attention aux cadrages jamais très précis surtout de près. On attendait de Fuji une sortie du film vers le bas et un viseur large et confortable dans l’axe de l’optique avec une petite correction de la parallaxe. Mais en fait non.
Simplifications électroniques
L’Instax 210 disposait de 4 boutons – on/off, mise au point 90cm-3m/3m-infini, sur/sous exposition et flash. L’Instax Wide 300 remplace le bouton d’allumage par une molette autour du déclencheur et le sélecteur de distance de mise au point par une bague autour de l’optique. Deux boutons en moins donc, mais plutôt que de parler de progrès nous parlerons d’évolution, certains pouvant préférer l’ancienne disposition des commandes. Vrai progrès en revanche que l’usage du métal pour la sangle : la structure précédente était en plastique et l’appareil de votre serviteur ne tient désormais plus qu’à l’aide de gaffer. Espérons que Fujifilm a aussi bien renforcé la structure plastique qui soutient les barrettes de métal…
A quand un Instax plus sérieux ?
Qu’il soit « mini » ou « wide » comme les Instax Wide 210 et Instax Wide 300, les appareils photo instantanés de Fujifilm sont des “jouets” en plastique qui doivent leur succès à un public jeune et plus grand public. Il existe ainsi de nombreuses éditions spéciales des films Instax Mini, dont les bordures sont aux couleurs d’Hello Kitty, de personnages Disney, etc. Mais en marge de ce public, certains photographes passionnés (voire pros) souhaiteraient profiter de la qualité des émulsions Fujifilm – bien meilleures que le défunt Polaroid – avec de “vrais” appareils ou tout du moins de bonnes optiques. La première annonce de l’arrivée de l’Instax 300 avait suscité de nombreux espoirs, espoirs douchés par la réalité du boîtier : de simples évolutions cosmétiques d’un boîtier daté.
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