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Test Focal Diva Utopia : des enceintes connectées d’exception à plus de 30 000 euros

Oubliez la normalité. Avec ses premières enceintes connectées, Focal frappe très fort. Aussi bien au niveau du porte-monnaie que sur l’aspect technologique. Voyage dans un monde de la hi-fi qui vous fera regretter n’importe quelle enceinte.

L'avis de 01net.com

Focal Diva Utopia

Les plus

  • + Une qualité audio sublime
  • + Facilité d'installation et d'utilisation
  • + Une merveille d'ingénierie
  • + Design réussi et personnalisable

Les moins

  • - Difficile d'en tirer tout le potentiel sans installation par un spécialiste

Qualité et puissance audio

5 / 5

Design et finition

5 / 5

Equipement

5 / 5

Ergonomie

4.5 / 5

Appréciation générale

5 / 5

Note de la rédaction

Voir le verdict

Fiche technique

Focal Diva Utopia

Nombre de voies Stéréo
Caisson de basse Non
Puissance totale RMS 800 W
Compatibilité NFC Non
Voir la fiche complète

Les Focal Diva Utopia sont sûrement les enceintes connectées actives les plus chères du marché ; et que 01net.com ait jamais testées. Une paire d’exception commercialisée au prix de 35 000 euros. Intouchable donc pour l’immense majorité de la population, mais comme il est parfois beau de rêver, alors rêvons. 

Focal est l’un des champions français de la hi-fi, la vraie, le haut de gamme. Pour autant, le constructeur tente ces dernières années de démocratiser légèrement ses produits — comme en témoigne son excellent casque Azurys à « seulement » 550 euros — ou d’en faciliter leur usage. Avec des enceintes d’exception au prix des Diva Utopia, il faut en général ajouter presque la même somme pour l’amplificateur, le DAC et les câbles adapté, mais aussi faire appel à un installateur digne de ce nom pour qu’elles sonnent parfaitement bien dans la pièce où elles se trouvent. Ici, Focal promet tout le contraire.

Focal Diva Utopia 3
Une enceinte Focal Diva Utopia. © JSZ/01net.com

Plutôt que d’attaquer ce marché avec un produit presque abordable (à la façon de Cabasse avec sa gamme The Pearl), le constructeur de La Talaudière (Loire) s’avance ici avec un modèle « high end », comprendre ultra haut de gamme dans le vocabulaire de la hi-fi, qui a nécessité cinq ans de développement. Pourtant, une fois sorties de leurs cartons, il suffit de les brancher chacune à une prise secteur et de les connecter à son réseau Wi-Fi pour streamer sa musique directement depuis son smartphone. Il est même possible de s’y connecter en Bluetooth 5.3 (crime de lèse-majesté pour les audiophiles, même avec le codec aptX Adaptive) !

Une installation musclée, mais relativement facile

Mais avant cela, il faut donc les sortir de leur carton, ce qui n’est pas une mince affaire, chaque enceinte pesant 64 kg. Mais Focal a pensé à tout, incluant dans chacun des emballages une planche de bois, permettant de faire rouler l’enceinte hors de son carton une fois mis à la verticale. Seul, c’est un peu périlleux mais possible ; à deux, cela se fait sans risque.

Installer de telles enceintes sur de simples roulettes n’étant pas une option, Focal livre avec un kit comprenant pointes et coupelles de découplage, ainsi qu’une clé pour les visser à la place de les roulettes. Ce système permet d’évacuer l’énergie vibratoire d’une enceinte vers le plancher, considéré comme inerte. Et les pointes pouvant abîmer un plancher, les coupelles servent donc à le protéger si besoin. Là, l’opération ne pourra pas se faire seul, une personne devant pencher et maintenir l’enceinte pendant que l’autre installe les pointes.

Une fois en place dans votre salon (idéalement orientées vers la position d’écoute de préférence, le fameux « sweet spot »), il faut alors dégainer l’application Focal & Naim (iOS et Android) pour configurer les enceintes, notamment identifier leur position droite et gauche et les relier au réseau Wi-Fi du foyer. C’est là qu’intervient l’étape cruciale de leur calibrage par rapport à leur position et à l’acoustique de la pièce. Un processus d’une dizaine de minutes permet de le faire soi-même, à l’oreille. En temps normal, avec ce genre de matériel, cela nécessite l’intervention d’un professionnel équipé d’un micro et d’un ordinateur qui analyse la courbe de réponse en fréquence et applique les réglages indispensables à un bon équilibre. On pense également à la solution Trueplay de Sonos qui utilise soit le micro d’un iPhone pour analyser l’acoustique de la pièce, soit un micro interne à l’enceinte en version Trueplay automatique, très utile pour ses modèles portables. 

Une solution de calibration pour les faire sonner au mieux 

Ici, c’est un peu plus laborieux que la solution de Sonos. Il faut tout d’abord se munir d’un mètre et renseigner toute une série de mesures : distance par rapport aux murs latéraux, entre les deux enceintes et entre le point d’écoute. Focal nous a tout de même précisé qu’un système de réalité augmentée intégré à l’application permettrait bientôt de se passer de la prise de mesure manuelle. Il faut ensuite régler la balance puis l’équilibre tonal. Focal Diva Utopia 2

Pour cela, deux sons à deux fréquences différentes sont diffusés, à l’auditeur de les équilibrer dans l’application pour qu’ils aient exactement le même volume sonore. Une étape qu’il faut reproduire huit fois, descendant de plus en plus bas dans les fréquences. Une fois cela terminé, le tour est joué et il est enfin possible de profiter pleinement de la technologie de pointe intégrée dans ces Diva Utopia. Notons qu’il est possible de diminuer ou d’augmenter ensuite l’effet de cette calibration au sein de l’application. Focal Diva Utopia 32

Des haut-parleurs comme des œuvres d’art

Ces deux colonnes de trois voies sont pour commencer équipées de haut-parleurs d’exception. Les nouveaux tweeters de 27 mm en béryllium (un métal rigide et léger) délivrent des fréquences montant jusqu’à 40 kHz. Ils sont recouverts d’une grille rehaussée d’un discret liseré rouge d’un très bel effet esthétique. Leur profil « M » permet une dispersion optimale des fréquences pour procurer une scène sonore large.

Les haut-parleurs médiums/graves de 16,5 cm situés juste en dessous en façade ont été positionnés ainsi pour fournir de l’impact. Leur membrane « W » est composée d’un sandwich de deux couches de verre apposées de part et d’autre d’un corps central en mousse, pour là aussi fournir rigidité et légèreté. Ils sont montés sur une suspension TMD (Tune Mass Dumper). Ce système consiste à intégrer une masse additionnelle oscillant en opposition à la résonance pour contrôler ses effets indésirables. Une sorte d’amortisseur qui stabilise le cône pour éviter sa déformation et donc les distorsions.

Enfin, ce ne sont pas moins de quatre woofers latéraux « W » de 16,5 cm qui ont été intégrés sur chaque enceinte, deux de chaque côté, pour une diffusion optimale des basses. Montés dos à dos, cette configuration « push-push » annule ainsi les forces des haut-parleurs pour éviter au maximum les vibrations que leur fonctionnement induit. L’ensemble délivre une bande passante allant de 27 Hz à 40 kHz pour un volume impressionnant de 116 dB à un mètre (le seuil de douleur de l’oreille humaine se situe à 120 dB à titre de comparaison).

Polymère moulé sur mesure

Concernant l’ébénisterie, celle-ci n’a plus de lien avec le bois que son nom. En effet, les bases (près de 10 kg chacune) sont en aluminium injecté (avec rampe d’échappement de l’évent bass reflex), tandis que tout le reste de la structure est en polymère haute densité. Les trois pièces qui composent le caisson ont été moulées à basse pression, les moules permettant une grande liberté pour la mise en forme du design aussi bien externe qu’interne. Ce dernier est notamment chargé de casser les ondes stationnaires pouvant perturber le bon rendement des haut-parleurs.

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Le polymère permet de créer une structure sur mesure. © JSZ/01net.com

Étonnamment, toute cette ébénisterie est finalement peu visible depuis l’extérieur. En effet, les enceintes sont habillées de joues en feutrine, originales et élégantes. Elles apportent une certaine chaleur à l’ensemble, bien plus agréable à l’œil qu’un simple plastique noir, aussi technique soit-il. Facilement démontables grâce à un système de bandes agrippantes, ces panneaux seront proposés dans le futur en d’autres matériaux par le constructeur, permettant ainsi de personnaliser le produit pour l’accorder au mieux avec son intérieur.

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Les panneaux en feutrine se retirent facilement. © JSZ/01net.com

Avec une telle acoustique, on peut être étonné de la relative compacité des enceintes : 121 x 42 x 56 cm. Cette conception a été possible grâce à une utilisation raisonnée de l’électronique qui permet notamment de réduire le volume nécessaire au fonctionnement des quatre woofers. En toute logique, un volume de 120 à 150 litres serait nécessaire à la pleine expression des basses fréquences. Ici, il a pu être réduit à 50 litres seulement. 

Une électronique à toute épreuve 

Cette électronique, justement, est l’œuvre de la marque britannique Naim, société sœur de Focal au sein de la holding VerVent Audio Group. Rien de plus logique donc que pour ses premières enceintes actives, l’entreprise française fasse appel à elle. L’amplificateur de classe AB intégré dans chaque enceinte délivre une puissance totale de 400 W, répartis en 2 x 125 W pour les graves, 75 W pour les médiums et 75 W également pour les aigus. L’ensemble est alimenté par un transformateur torique, accompagné d’un module réseau et d’un DAC pouvant décoder une multitude de formats jusqu’à 384 MHz/24 bits (WAV, FLAC, AIFF, ALAC, MP3, AAC, OGG, DSD64 et DSD128).

Tout ce beau monde se retrouve fixé sur une plaque en aluminium, elle-même solidaire d’un immense radiateur passif d’un mètre. Durant nos tests, même avec un volume de fonctionnement élevé, nous n’avons constaté qu’une chaleur légèrement tiède, preuve que celui-ci fait extrêmement bien son travail pour éviter que les composants ne chauffent outre mesure.

La connectique n’est pas en reste. À l’arrière de l’enceinte « primary » on trouve un HDMI eARC CEC, un TOSLINK optique, un RCA analogique, un USB 2.0 Type-A, une entrée RJ45 et une seconde prise RJ45 pour la relier si nécessaire à l’enceinte « secondary ». En effet, les deux enceintes communiquent entre elles sans fil, grâce au protocole UWB (ultra wideband), le même utilisé par exemple par Apple pour relier ses iPhone aux AirTag. Ce protocole a été préféré au Wi-Fi, car son fonctionnement est beaucoup plus stable dans les environnements saturés de réseaux. Impossible dans ces cas-là de justifier d’une dégradation du signal ou même de sa hachure. Toutefois, il ne permet la transmission que d’un signal de 96 kHz/24 bits. Pour aller au-delà, il faut donc utiliser le câble RJ45 de classe 7 fourni avec les enceintes et atteindre les 192 kHz/24 bits.

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À l’arrière de l’enceinte primary, la connectique est ultra complète. © JSZ/01net.com

Une application et une télécommande

Question streaming, les Diva Utopia sont là encore très bien dotées : AirPlay 2, Google Cast, UPnP, Bluetooth 5.3 (codecs SBC, AAC et aptX Adaptive), Spotify Connect et Tidal Connect. L’application Focal & Naim permet quant à elle d’accéder directement aux catalogues de Tidal, Qobuz et Spotify. Les utilisateurs d’autres services passeront donc directement par leur smartphone via AirPlay ou Google Cast (ou Bluetooth donc). L’application chargée du fonctionnement de tout cela repose sur la plate-forme de streaming de Naim et sera donc bien connue de ses utilisateurs. L’interface est simple et claire, même s’il reste plus pratique et réactif de naviguer directement au sein des applications de streaming natives. Certains réglages y sont cependant intéressants comme le loudness dynamique qui amplifie basses et aigus à faible volume (il se désactive progressivement jusqu’à 40 % du volume).Focal Diva Utopia 31

Il est également possible de commander en partie les enceintes grâce à une très belle télécommande (protocole Zigbee). Elle permet le contrôle de la lecture/pause, de la piste précédente et suivante, du volume, du mute ou encore du changement de source. Un bouton dédié permet le régler sur trois niveaux l’intensité de la luminosité du logo Focal en façade de chaque enceinte ; même si on aurait aimé pouvoir les éteindre complètement. Le niveau du volume sonore est quant à lui signifié par un arc de cercle qui progresse au fur et à mesure qu’on l’augmente. Les boutons de la télécommande sont eux aussi rétroéclairés et s’allument dès qu’on la prend en main grâce à un détecteur de mouvement. Si le design de l’appareil est très élégant, façon monolithe, on aurait cependant aimé une prise en main plus agréable, ses coins étant très tranchants.

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La télécommande est très jolie, mais ses angles un peu trop aiguisés. © JSZ/01net.com

Un son qui touche au sublime 

Dire que la qualité audio de ces Diva Utopia est exceptionnelle est un euphémisme. Le terme sublime étant mieux adapté. Nous avons pu nous en rendre compte en essayant les enceintes chez nous durant une dizaine de jours, après en avoir eu un premier aperçu lors de la conférence de presse de présentation organisée par la marque. Avant de revenir sur les différences perçues lors de ces deux expériences, commençons par les qualités indéniables. Ce n’est pas pour rien que cette paire de colonnes est siglée Utopia, la gamme la plus poussée de Focal. Elles en sont absolument dignes, tant leur écoute est prodigieuse.

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Le câble RJ45 fourni pour les relier entre elles si besoin. © JSZ/01net.com

C’est tout d’abord la puissance qui marque, même à bas volume, on se rend compte à quel point elles en ont encore sous le pied. Les basses sont profondes, tandis que la définition à partir des médiums et jusqu’aux extrêmes aigus est d’un détail qui ne s’atteint que sur du matériel d’exception. On est ici clairement au-delà de la hi-fi conventionnelle. Malgré leur souci du détail, ces Diva Utopia n’en font jamais trop : même en étant très analytiques, il se dégage une impression de naturel indubitable. Cela se note évidemment plus encore sur les voix, d’un réalisme sans faille. La transparence des haut-parleurs semble totale. 

Quant aux basses, elles sont tout simplement colossales. Notre pièce d’écoute d’une vingtaine de mètres carrés était complètement sous dimensionnée pour leur puissance, nécessitant de les adoucir significativement. La scène stéréo touche pour sa part à la perfection, positionnant les instruments et les voix au millimètre, aussi bien en profondeur qu’en largeur. Sur certains titres d’ambient, comme ceux de l’album Selected Ambient Works Volume II d’Aphex Twin, nous nous sommes sentis littéralement enveloppés par les nappes de synthés. Sur des enregistrements de musique classique, la dynamique proposée par les Diva Utopia permet à la fois d’entendre tous les détails sur les phases calmes et de profiter du jaillissement d’un orchestre symphonique lorsqu’il donne tout. Ce n’est pas qu’un plaisir auditif, c’est une réelle expérience physique.

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En haut à l’arrière, une poignée permet de manipuler facilement les enceintes sur leurs roulettes. © JSZ/01net.com

Cependant, nous n’avons pu que nous rendre à l’évidence qu’elles ne sonnaient pas aussi bien chez nous que lors de la journée d’écoute, placées et configurées par Focal avec soin, bien que la pièce où elles étaient disposées ne bénéficiait pas d’un traitement acoustique particulier. C’est en fait ici que se trouve la limite de l’outil de calibrage fourni dans l’application Focal & Naim. 

Sans micro pour pouvoir analyser l’acoustique de la pièce et sans autres possibilités de réglages, tel qu’un égaliseur paramétrique, il n’est pas évident d’exploiter le plein potentiel de ces enceintes. Dans ces conditions, plutôt que de simplement streamer la musique depuis un smartphone, on préférera par exemple utiliser le lecteur Audirvana qui permet l’installation de tels plugins d’égalisation. La facilité d’utilisation est importante, mais si elle se fait au détriment de la qualité du rendu, c’est est dommage ; surtout avec un matériel aussi abouti que ces fabuleuses Diva Utopia.

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