Un casque Focal à moins de 550 euros ? C’est le challenge relevé par la réputée marque stéphanoise que l’on a plutôt l’habitude de voir sur le marché de la hi-fi. Certes, le tarif n’est pas donné, mais comparé à son Utopia haut de gamme à 5 000 euros, on a de quoi se réjouir malgré tout. Pour autant, le constructeur n’a-t-il pas laissé un peu de son âme d’excellence avec ce modèle « abordable » ?
Ce n’est certainement pas la fabrication qui nuira à sa réputation : celle de l’Azurys est tout simplement parfaite. L’assemblage tombe au millimètre et les matériaux employés sont d’excellente facture. La partie supérieure de l’arceau est recouverte de cuir, cousu impeccablement avec l’inférieure en tissu, qui vient au contact de la tête. Les yokes — les parties en Y qui maintiennent les écouteurs — sont quant à eux en magnésium pour apporter plus de légèreté et de rigidité à l’ensemble.
À l’extérieur, on ne mise pas sur la discrétion. Un grand logo Focal trône au centre. Juste au-dessus s’affiche le nom du modèle et en dessous la mention « Aluminium – Magnésium » faisant référence à la composition des haut-parleurs. Tout autour, c’est une grille grise asymétrique qui habille l’ensemble des écouteurs et qui se marie au bleu métallisé du contour. Celui-ci s’inspire de la couleur de l’azurite, le minéral dont le nom de baptême du casque est inspiré.
Des heures d’écoute sans l’enlever
L’ensemble pèse tout de même 306 grammes, ce qui est loin d’en faire le casque le plus léger du marché. Même en embarquant une batterie, les modèles haut de gamme à réduction de bruit de Bose et Sony ne dépassent pas les 250 grammes. Mais le Focal ne joue pas sur le même terrain, on y reviendra. Malgré ce poids certain, l’Azurys est ultra-confortable et peut être porté plusieurs heures sans ressentir le besoin de l’enlever.
Cela est rendu possible par la mousse dense de l’arceau et les épais coussinets à mémoire de forme qui équipent les écouteurs. De conception fermée et circum-aurale, ces derniers laissent beaucoup de places aux oreilles et évitent ainsi d’y faire peser les contraintes de pression.
Détail d’importance, ces coussinets sont amovibles et peuvent donc être remplacés en cas d’usure du tissu qui les recouvre. Pour protéger le tout, le casque est livré avec une élégante housse rigide reprenant la même couleur bleutée que le tissu utilisé sur l’appareil. On pourra également y ranger le câble jack 3,5 mm, indispensable à son fonctionnement. Celui-ci est intègre une télécommande lecture/pause et un micro de bonne facture pour passer des appels téléphoniques.
L’Azurys est entièrement passif, sans aucune électronique. Il ne faut donc pas compter sur un système de réduction de bruit active, mais seulement sur les mousses. Comme on pouvait s’y attendre, on n’arrive pas au même niveau d’insonorisation que ces casques actifs, mais le modèle de Focal se défend toutefois bien, barrant bien le chemin aux bruits de fond. C’est moins évident dans les transports ou dans les rues très bruyantes, mais on constate malgré tout que ce casque fermé a été conçu pour s’adapter au mieux à un usage nomade. Ceux qui désirent profiter d’une réduction de bruit active devront se tourner vers un autre casque de la gamme, le Bathys, commercialisé quant à lui au prix de 800 euros tout de même.
Aluminium et magnésium pour les haut-parleurs
Mentionner ce casque n’est pas un hasard, puisque le modèle qui nous intéresse ici reprend justement les mêmes haut-parleurs que le Bathys. Des modèles à large bande de 40 mm de diamètre, à dôme avec profil en M. L’aluminium et le magnésium qui les composent leur procure des caractéristiques spécifiques. Le premier augmente la rigidité du dôme pour réduire la distorsion. Le second augmente les capacités d’amortissement lors du déplacement de la membrane.
Sans application, sans égalisation possible, sans fonctionnalités annexes et avec un fil, il fallait donc que l’Azurys transforme l’essai question qualité audio ; finalement l’un des rares domaines où il peut se faire entendre. Et autant dire qu’on n’est pas déçu de ce côté-là. Même avec un prix plancher pour le constructeur français, il dépasse sans comparaison possible tous les modèles existants sur ce créneau. Pour cela, il faut toutefois le relier à son ordinateur, sa tablette ou son smartphone via sa prise jack et cela passe désormais le plus souvent par un adaptateur USB-C ou Lightning vers un jack 3,5 mm. Mais une fois le branchement effectué, la magie opère.
Largeur et profondeur de scène
La première impression globale vient de la largeur et de la profondeur de la scène sonore. Elle respecte à merveille et magnifie le signal stéréo, séparant parfaitement les deux voies. Elle se paye même le luxe de parfois donner l’impression qu’un son ou un instrument provient de l’extérieur de cette scène. Les instruments sont parfaitement séparés, tout comme les voix. La seconde caractéristique qui se fait sentir est la dynamique. Qu’il s’agisse d’un morceau de rock progressif avec ses temps calmes et forts ou de musique classique, l’Azurys rend justice au travail effectué par les ingénieurs du son lors du mixage et du mastering des enregistrements. Quand un orchestre symphonique donne sa pleine puissance, on le ressent et on vibre d’autant plus.
Voilà pour la globalité. Dans le détail, c’est justement le sens du détail qui a marqué nos sessions d’écoute. Toutes les subtilités des instruments sont audibles, qu’il s’agisse du frottement d’un archer, du timbre d’une guitare électrique ou des impacts du marteau sur une corde d’un piano. Dans le très bel enregistrement de la Gnossienne n° 1 d’Erik Satie interprétée par le pianiste Bruce Liu dans son nouvel album WAVES (Music by Satie), on entend distinctement tous les mécanismes du piano. Une impression parfois déroutante pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’entendre ce genre de détails, mais qui participe d’autant plus à l’immersion totale dans la musique. Qui n’a jamais utilisé ce type de casque, découvrira sans nul une multitude de détails sur des enregistrements qu’il connaît pourtant par cœur.
Il s’adapte à tout
Toutes les fréquences sont ici parfaitement gérées. Les basses peuvent être profondes, sans jamais d’exagération inutile, tout en étant nettes, preuve que les mouvements du haut-parleur sont rapides et précis. Les médiums rendent justice aux voix et leur procurent une chaleur bienvenue. Même les aigus, qui étaient le (léger) défaut du Bathys semblent ici moins râpeux que sur le casque à réduction de bruit de la marque.
Mais le véritable tour de force de l’Azurys est de s’adapter à absolument tous les styles de musique. Du classique au rap, en passant par le rock ou l’electro, il sait parfaitement naviguer entre toutes ces sonorités. Autre point fort, il n’est pas aussi exigeant que certains produits hi-fi qui n’aiment parfois pas les piètres enregistrements. Quelle que soit la qualité qu’on lui fournit, il arrive à en tirer quelque chose.
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